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Négociations conventionnelles : quand environnement et dispensation à l’unité ne font qu’un
Lors de la réunion du 24 janvier 2024 entre l’Assurance maladie et les syndicats, dans le cadre des négociations économiques en cours sur la convention nationale pharmaceutique, il a été question d’environnement. Et pour l’Assurance maladie, qui dit environnement dit dispensation à l’unité.
L’Assurance maladie a réaffirmé son intérêt pour la dispensation à l’unité (DAU) rappelant que la mesure pour la rendre obligatoire était inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024. De leur côté, et d’une seule voix, la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont réexpliqué pourquoi ils étaient dubitatifs sur le réel impact de cette mesure… sur l’environnement. « La dispensation à l’unité implique une multiplication des boîtages et des blisters et d’imprimer la notice d’utilisation plusieurs fois. En quoi est-ce écologique ? », interroge Philippe Besset, le président de la FSPF. Les syndicats ont suggéré d’autres propositions aux membres de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, comme la dispensation adaptée qui consiste à délivrer uniquement les médicaments que le patient ne possède pas chez lui, avec une rémunération pour le pharmacien en cas de non-délivrance. La dispensation adaptée serait, selon Philippe Besset, une mesure bien plus efficace pour protéger l’environnement. « Donner le moins possible de médicament, c’est le meilleur que l’on puisse faire pour protéger notre environement », ajoute-t-il. Pour ne limiter l’usage des antibiotiques qu’aux infections bactériennes, Pierre-Olivier Variot, le président de l’USPO, prône lui une multiplication des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod). « Aux Pays-Bas, l’usage du test CRP, qui permet de déterminer pour tous les types d’infection si l’origine est virale ou bactérienne, a permis de réduire de 40 % le nombre d’antibiotiques dispensés.», a-t-il argumenté. Parmi les autres idées mises sur la table, une rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) RSE calquée sur le modèle de la Rosp qualité existante (« Bon usage des produits de santé »). Les critères restent à définir mais les titulaires seraient incités à faire des économies d’énergie en terme d’éclairage, de chauffage, d’utiliser uniquement une PLV en carton recyclé… A voir également les résultats de l’expérimentation lancée par le ministère pour mesurer l’impact carbone du médicament, avec peut-être la mise en place d’un Eco-score.
La prochaine réunion avec la caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) se tiendra le jeudi 1er février 2024. Il y sera alors question de l’évolution de la rémunération des pharmaciens. Un sujet crucial qui sera abordé main dans la main par les deux syndicats qui ont opté pour une présentation commune des actes à revaloriser.
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