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Le gouvernement veut dérembourser les médicaments à faible service médical rendu
Le 2 juin 2025, sur le plateau de LCP, le ministre de la Santé Yannick Neuder a rouvert un dossier sensible : celui du déremboursement des médicaments à faible service médical rendu (SMR), aujourd’hui remboursés à 15 %. Qualifiés par le ministre de « médicaments de confort », ces produits « à l’efficacité très limitée » pèsent près de 600 millions d’euros par an dans les comptes de l’Assurance maladie.
Le ministre s’est appuyé sur un argument de hiérarchisation de la dépense publique : « Nous devons concentrer nos efforts sur les traitements à SMR élevé, remboursés à 65 % ou 100 %, là où le gain clinique est démontré. »
Une option validée par le HCaam, mais à haut risque politique
Ce chantier s’inscrit dans le prolongement des travaux du Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (Hcaam), qui a déjà recommandé, en 2023 et 2024, une revue de la pertinence des remboursements. Pour les économistes de la santé auditionnés par l’instance, la suppression du remboursement de ces spécialités pourrait générer des économies immédiates et orienter les prescriptions vers des alternatives mieux évaluées.
Mais la manœuvre n’est pas sans danger. Une initiative similaire du gouvernement Barnier avait provoqué une levée de boucliers en 2024, notamment des associations de patients chroniques, des syndicats de médecins généralistes et de plusieurs députés de la majorité. Le tollé avait contribué à la chute du gouvernement en juin de la même année.
Une ligne de crête budgétaire et sociale
Si la majorité présidentielle actuelle s’en tient pour l’instant à une « piste de travail », la perspective d’un déremboursement ciblé réveille les lignes de fracture entre rationalisation budgétaire et égalité d’accès aux soins. Beaucoup d’associations de patients estiment, elles, que derrière l’étiquette “confort”, il y a parfois des médicaments indispensables au quotidien de patients atteints de pathologies fonctionnelles ou chroniques .
La liste des médicaments visés n’a pas été précisée. Elle pourrait concerner par exemple des traitements comme ceux contre les troubles fonctionnels intestinaux ou contre les troubles mineurs du sommeil.
Un ballon d’essai avant la loi de financement 2026 ?
Ce signal envoyé par Yannick Neuder pourrait préparer le terrain à une mesure plus formalisée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
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