L’essentiel à retenir sur le zona

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L’essentiel à retenir sur le zona

Publié le 11 mai 2025 | modifié le 12 mai 2025
Par Maïtena Teknetzian
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Retrouvez les informations principales de ce cahier Formation dédié à la prise en charge du zona.

À propos de la pathologie

L’apparition d’un zona résulte de la réactivation du virus varicelle-zona qui était présent, depuis une primo-infection varicelleuse, à l’état latent dans les ganglions des racines sensitives rachidiennes.

Sous l’influence de certains facteurs déclenchants (immunodépression, stress, fatigue, notamment), le virus peut se réactiver et se répliquer d’abord dans les neurones du ganglion sensitif concerné puis le long des fibres sensitives jusqu’à la peau, induisant une éruption vésiculeuse localisée et des douleurs de type neuropathique, accompagnées parfois d’une fièvre modérée.

Les zonas intercostaux et dorsolombaires représentent les localisations les plus fréquentes. Certaines localisations sont davantage à risque de complications graves comme le zona ophtalmique ou facial.

Le risque de douleurs postzostériennes (douleurs persistant plus de 3 mois) est particulièrement à craindre, notamment chez les sujets âgés. Elles peuvent altérer de façon importante la qualité de vie. L’existence de douleurs prééruptives, l’intensité des douleurs à la phase aiguë et la gravité des lésions cutanées sont des facteurs prédictifs de survenue de douleurs postzostériennes.

Les patients atteints de zona peuvent transmettre la varicelle aux personnes non immunisées. Ils sont contagieux depuis l’apparition des vésicules jusqu’à ce qu’elles soient recouvertes d’une croûte. Il convient donc d’éviter le contact avec les personnes naïves de la varicelle, en particulier si elles sont à risque de complications (immunodéprimés, femmes enceintes, par exemple).

Assurer une bonne hygiène des mains et des ongles (pour éviter la transmission, mais aussi pour prévenir la surinfection des lésions), ne pas gratter ou percer les vésicules, ni appliquer de talc.

À propos du traitement

Pendant la phase aiguë

La prescription d’antiviraux (aciclovir, famciclovir, valaciclovir) n’est pas systématique, mais elle est recommandée dans certains cas pour prévenir les complications (patients de plus de 50 ans, immunodéprimés, zona ophtalmique, facteurs prédictifs de survenue de douleurs postzostériennes). Elle doit être initiée le plus tôt possible.

La posologie des antiviraux doit être adaptée à la fonction rénale et il faut veiller à la bonne hydratation du patient pendant le traitement.

Les douleurs de la phase éruptive nécessitent souvent l’utilisation d’antalgiques opiacés. Dans tous les cas, déconseiller formellement l’utilisation d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui peuvent respectivement provoquer un syndrome de Reye et augmenter le risque de complications cutanées.

En cas de surinfection des lésions cutanées, l’application de mupirocine est recommandée si l’infection est peu étendue. Une antibiothérapie générale est justifiée en cas de surinfection sévère. L’association d’antiseptique et d’antibiotique n’est pas recommandée.

En cas de douleurs postzostériennes

Le traitement des douleurs postzostériennes fait appel aux antidépresseurs tricycliques et/ou à certains antiépileptiques (gabapentine, prégabaline). Localement, les emplâtres de lidocaïne (Versatis) peuvent être utilisés et sont globalement bien tolérés, notamment chez les personnes âgées.

En prévention

Le vaccin Shingrix est pris en charge par l’Assurance maladie depuis décembre 2024. Il est recommandé chez les patients de 65 ans et plus et ceux à partir de 18 ans présentant un risque accru de zona du fait d’une immunodépression.

Article issu du cahier Formation du n°3550, paru le 22 février 2025