L’essentiel à retenir sur les anticoagulants oraux

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L’essentiel à retenir sur les anticoagulants oraux

Publié le 10 avril 2025 | modifié le 11 avril 2025
Par Maïtena Teknetzian
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Retrouvez les informations clés du cahier Formation sur les anticoagulants oraux.

Le traitement est-il efficace ?

Vérifier que le patient sous antivitamines K (AVK) connaît sa valeur cible de son INR (international normalized ratio) (entre 2 et 3 dans la plupart des cas).

En cas de sous-dosage en anticoagulant, une thrombose peut survenir, à suspecter devant certains signes : douleur, induration ou œdème du mollet, essoufflement et douleur thoracique, violents maux de tête, troubles visuels ou de la parole, déformation de la bouche et inertie d’un membre.

Y a-t-il des effets indésirables ?

Tout signe évocateur d’anémie (pâleur, fatigue, etc.) doit faire suspecter une hémorragie, même en l’absence de saignements visibles, et faire orienter faire une consultation médicale urgente.

Les AVK peuvent induire des accidents immunoallergiques. Ces effets indésirables sont plus fréquents avec la fluindione, qui ne doit plus être utilisée en instauration de traitement.

Les troubles digestifs sont fréquents avec les anticoagulants et, plus particulièrement, avec le dabigatran. S’ils persistent, ils doivent faire orienter le patient vers le prescripteur, mais il faut veiller à ce que le patient n’interrompe pas son traitement de lui-même.

Le rivaroxaban peut être responsable de vertiges, possiblement liés à une atteinte neurosensorielle. S’ils surviennent, ils doivent faire déconseiller la conduite automobile.

Sous antivitamine K, un INR supérieur à 2 au matin du 4e jour du traitement évoque une hypersensibilité individuelle, qui nécessite une adaptation à la baisse de la posologie.

Le patient connaît-il les modalités de prise de son traitement ?

Hormis certains schémas d’administration d’acénocoumarol à 2 prises par jour, le traitement par AVK est administré en dose unique, le soir, pour permettre un ajustement de la dose en fonction de l’INR réalisé le matin.

Les gélules de dabigatran ne doivent pas être ouvertes, car cela augmente sa biodisponibilité et le risque hémorragique.

En cas d’oubli, la prise d’AVK peut être rattrapée dans un délai de 8 heures. Pour les anticoagulants oraux directs (AOD) administrés en une prise, la dose oubliée peut être rattrapée dans un délai de 12 heures (ou 8 heures, selon les sources). Le délai de rattrapage est de 6 heures (ou 4 heures, selon les sources), si l’AOD est administré en 2 prises. Passé ce délai, il ne faut pas rattraper l’oubli et prendre la dose suivante à l’heure habituelle.

L’alimentation d’un patient traité par AVK doit être équilibrée. Le jeûne et la dénutrition augmentent l’effet anticoagulant.

Quelles interactions sont à repérer ?

L’association du miconazole, même en application locale, à un traitement par AVK est contre-indiquée en raison d’un risque d’hémorragies augmenté.

L’association du vérapamil au dabigatran augmente le risque hémorragique et impose une adaptation posologique de l’anticoagulant dans certaines indications.

Certaines plantes (cranberry, ail, boldo, ginseng, harpagophyton, curcuma, notamment), ainsi que l’acide oméga-3 issu d’huile de poisson, ou la glucosamine, potentialisent les effets des AVK.

Le millepertuis (y compris en tisane) peut réduire l’efficacité des AVK et des AOD et augmenter le risque thrombogène, tandis que le jus de pamplemousse expose à un risque d’hémorragie.

La fonction rénale est-elle régulièrement évaluée ?

Chez une personne âgée traitée par anticoagulants oraux directs (AOD), il faut s’assurer que la fonction rénale reste stable, en particulier en cas de forte chaleur, qui expose au risque de déshydratation, d’altération de la fonction rénale et d’hémorragie liée à un surdosage en AOD.

Avec l’aimable relecture du Pr Ludovic Drouet, hématologue, professeur émérite des universités, référent médical du Centre de référence et d’éducation des antithrombotiques d’Île-de-France (Creatif) et de Claire Bal dit Sollier, directrice du Creatif.

Article issu du cahier Formation du n°3547, paru le 1er février 2025.