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Les plantes « minceur »

Publié le 28 avril 2023
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Après les longues nuits d’hiver, l’arrivée des beaux jours coïncide souvent avec la volonté de démarrer un petit régime. Focus sur les principales plantes qui peuvent l’accompagner pour favoriser la perte de poids.

Plantes et perte de poids

Pour favoriser la perte de poids, il n’existe malheureusement pas de plante miracle ! Si certaines peuvent accompagner les régimes amaigrissants, la perte de poids repose avant tout sur des principes hygiéno-diététiques, voire psychologiques ou chirurgicaux dans certains cas. Dans ce domaine, une vigilance particulière s’impose en raison de la forte demande de solutions pharmacologiques, des phénomènes de mode et de l’importance du marketing de certains fabricants, constamment en quête de nouveautés à proposer à une clientèle désireuse de solutions faciles. Une certaine prudence dans le conseil est donc à adopter afin d’éviter les mésusages et les accidents, et de ne pas donner de faux espoirs.

Principaux mécanismes

Pour accompagner la perte de poids, les plantes agissent au travers de trois principaux mécanismes.

• Un effet « coupe-faim ». Il est provoqué par une sensation de satiété qui permet de réduire la prise alimentaire et d’éviter le grignotage. L’essentiel de ces actions repose sur le gonflement de substances appartenant à la famille des polysaccharides (mucilages, alginates, pectines, glucomannanes…) au niveau de l’estomac.

• Un effet « brûle-graisse ». Il repose principalement sur l’action de la caféine contenue dans un certain nombre de plantes. Plusieurs mécanismes sont impliqués tels que l’augmentation de l’activité adrénergique, de la lipolyse et de la thermogenèse. Si ces propriétés sont validées au niveau pharmacologique, aucune étude clinique n’a cependant mis en évidence un lien manifeste entre la consommation de caféine et la perte de poids.

• Un effet drainant. Il favorise l’élimination des déchets métaboliques produits lors du régime par l’activité de lipolyse et la dégradation des protéines. Il permet en outre d’agir sur la rétention d’eau tissulaire et d’affiner légèrement la silhouette.

Il peut être intéressant de combiner ces trois principaux mécanismes au sein de formules pour une action en synergie. Ce que l’on retrouve sous la forme de différentes préparations commerciales, essentiellement avec le statut de complément alimentaire (poudres de plante, ampoules et solutions buvables, comprimés ou gélules d’extraits), de préparation pour tisane ou plus rarement de médicament à base de plantes.

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Action « coupe-faim »

• Le konjac (Amorphophallus konjac). Sa racine est riche en glucomannanes, des polysaccharides capables d’absorber jusqu’à soixante fois leur poids en eau. Les allégations « Contribue à la perte de poids » et « au maintien d’une cholestérolémie normale » sont retenues pour cette plante sur la base de preuves scientifiques établies.

→ Posologie recommandée (adulte) : l’équivalent de 3 g de glucomannanes par jour, répartis en trois prises pour l’action sur la perte de poids, et de 4 g par jour pour l’action sur le cholestérol.

• Le fucus (Fucus vesiculosus). C’est une algue riche en alginates, qui gonflent pour exercer une action coupe-faim. Elle contient également de l’iode, qui stimule la thyroïde et le métabolisme. C’est en poudre que cette plante est la plus employée et la plus pertinente. Il faut toutefois contrôler l’apport en iode, qui ne devrait pas dépasser 150 µg par jour chez l’adulte par l’utilisation de compléments alimentaires.

→ Posologie recommandée (adulte) : 130 mg de poudre, deux fois par jour, à prendre de préférence deux heures avant les repas.

→ Contre-indications et précautions d’emploi : contre-indiqué en cas de trouble de la thyroïde.

• Le nopal (Opuntia ficus-indica). En plus des mucilages et des pectines, qui jouent un rôle satiétogène, cette plante possède certaines propriétés hypolipémiantes et hypoglycémiantes.

De manière générale, les coupe-faims basés sur le gonflement d’un gel ont également une action laxative douce – on parle de laxatifs de lest – en augmentant le volume et l’hydratation du bol fécal. Ils provoquent donc une accélération du transit, qui peut être considérée comme un effet indésirable.

Ils sont à prendre avec une quantité d’eau suffisante, un à deux verres avec chaque prise, afin d’assurer une bonne hydratation.

Action « brûle-graisse »

• Parmi les plantes qui stimulent la mobilisation des graisses, on retrouve les principales plantes à caféine : grain de café (Coffea arabica, Coffea canephora et leurs hybrides, 1 à 2 % de caféine), feuille de thé (Camellia sinensis, 2 à 4 % de caféine), graine de guarana (Paullinia cupana, 3 à 6 % de caféine), feuille de maté (Ilex paraguariensis, 1 à 2 % de caféine) et noix de cola (Cola nitida, 1 à 3 % de caféine).

Ces plantes à caféine sont en général retrouvées soit sous forme de poudres, soit d’extraits titrés permettant de fournir une dose définie de caféine d’origine naturelle.

Les préparations alimentaires classiques (thé, café, maté) sont tout aussi intéressantes et moins onéreuses.

→ L’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) recommande de ne pas dépasser la dose journalière de 400 mg de caféine chez l’adulte, en tenant compte des apports de l’alimentation.

→ Les principaux effets indésirables sont la nervosité, l’agitation, l’anxiété, les insomnies ou les irritations gastriques. Des précautions sont à prendre en cas d’hypertension, d’arythmie ou d’hyperthyroïdie.

L’effet lipolytique de la caféine peut également s’exercer localement, ce qui explique l’existence de spécialités topiques avec de la caféine, tel Percutaféine gel qui contient 5 % de caféine, pour le traitement symptomatique des surcharges adipeuses sous-cutanées localisées : aux cuisses, fesses, hanches, abdomen… En application de 10 à 20 g par jour en une à deux fois pendant un mois. D’autres produits existent aussi sous le statut cosmétique.

Action drainante

Nous retiendrons principalement ici la forme tisane des principales plantes. Les extraits de qualité de ces mêmes plantes ainsi que d’autres drogues végétales favorisant l’élimination urinaire et digestive peuvent également s’avérer pertinents.

• L’artichaut (Cynara scolymus) : infusion (10-15 min) de 1,5 g de feuilles par tasse, jusqu’à quatre fois par jour. Attention, la préparation est relativement amère sous cette forme.

• Le pissenlit (Taraxacum gr. officinale) : décoction (10 min) de 1 à 5 g de racines par tasse, deux à trois fois par jour.

• Le tilleul (aubier) (Tilia cordata et Tilia platyphyllos) : décoction (15 min) de 5 g d’aubier par tasse, deux à trois fois par jour.

• Le romarin (Rosmarinus officinalis) : infusion (10-15 min) de 1 à 2 g de feuilles par tasse, deux à trois fois par jour.

• L’orthosiphon (Orthosiphon aristatus) : infusion (10-15 min) de 2 à 3 g de feuilles par tasse, deux à trois fois par jour.

• Le bouleau (Betula pendula et Betula pubescens) : infusion (10-15 min) de 2 à 3 g de feuilles par tasse, deux à trois fois par jour.

• Le cassis (Ribes nigrum) : infusion (10-15 min) de 2 à 4 g de feuilles par tasse, deux à trois fois par jour.

Plantes à éviter

• L’oranger amer (Citrus x aurantium). L’écorce de ce fruit contient des phényléthylamines, notamment de la p-synéphrine, proche des amphétamines, qui diminuent la sensation de faim. En raison d’un certain nombre d’accidents, l’écorce d’oranger amer a été interdite en 2012 dans le circuit du médicament. Elle reste autorisée sous le statut de complément alimentaire, sous réserve de ne pas dépasser 20 mg de p-synéphrine par dose journalière recommandée. L’association avec la caféine est contre-indiquée.

• Le garcinia (Garcinia cambogia). Son fruit a été également été interdit en 2012 dans le circuit du médicament. Il est toujours autorisé sous le statut de complément alimentaire.

• Le griffonia (Griffonia simplicifolia). Il contient du 5-hydroxytryptophane (5-HTP), un précurseur naturel de la sérotonine. Des études chez le rat ont montré qu’il permettait de diminuer la prise alimentaire. Un certain nombre d’effets secondaires, de contre-indications et d’interactions médicamenteuses nécessitent d’y recourir avec une certaine prudence.

• Le hoodia (Hoodia gordonii). Il a lui aussi été interdit en 2012 dans le circuit du médicament. Il n’est pas non plus autorisé dans les compléments alimentaires en France. En outre, l’impact sur la ressource naturelle est problématique et la qualité des produits qui en contiennent est souvent douteuse.

• Le caralluma (Caralluma adscendens). Botaniquement proche du hoodia, il posséderait des propriétés similaires et les mêmes inconvénients.

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