Virus Oropouche : une menace à ne pas sous-estimer

© Getty Images

Virus Oropouche : une menace à ne pas sous-estimer

Publié le 19 janvier 2025
Par Thomas Libert
Mettre en favori
En 2024, plusieurs épidémies importantes d'infection à virus Oropouche ont émergé, notamment au Brésil, en Bolivie et au Pérou. Depuis 2023, une expansion rapide de la transmission du virus est observée et la sévérité de l’infection semble s’accroître.

Le virus Oropouche est un arbovirus présent en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le virus est transmis à l’homme par des moucherons piqueurs, les culicoïdes, mais également les moustiques du genre Culex et Aedes, vecteurs de nombreuses fièvres tropicales (notamment dengue, chikungunya, fièvre jaune, Zika). L’infection se manifeste, après une durée d’incubation de 10 jours, par des signes cliniques peu spécifiques tels que de la fièvre, des céphalées, des myalgies, des nausées et des vomissements et, plus rarement, des syndromes hémorragiques et des formes neuro-invasives (encéphalites, méningites). Dans les cas les moins sévères, une rémission est attendue en 7 à 10 jours. Une transmission verticale mère-enfant peut provoquer des malformations, une fausse couche spontanée ou une mort fœtale. La prévention repose sur une protection individuelle avec le port de vêtements couvrants, l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides et l’application, toutes les 2 à 5 heures, de produits répulsifs. La protection doit être permanente au cours de la journée car les moustiques Aedes sont actifs pendant la journée, les culicoïdes connaissent un pic d’activité en fin de journée et les moustiques Culex piquent généralement la nuit. Il n’existe aucun vaccin, traitement préventif ou curatif contre Oropouche. Le traitement repose sur une prise en charge symptomatique. L’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales-maladies infectieuses émergentes considère que le virus Oropouche représente une menace à ne pas sous-estimer et qu’il est important de combler les lacunes dans la compréhension de son épidémiologie, son écologie, sa pathogénie et le risque de réassortiment avec d’autres virus.

Sources : mission nationale de coordination opérationnelle risque épidémique et biologique (Coreb), Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales-maladies infectieuses émergentes (ARNS-MIE)

Publicité