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Peut-on prédire la réaction d’un individu à la vaccination antigrippale ?

Publié le 16 janvier 2016
Par Yolande Gauthier, Anne Drouadaine et Myriem Lahidely
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Pour répondre à cette question, une équipe anglaise a mené une expérience, baptisée HIRD (Human Immune Response Dynamics). Elle a vacciné 178 adultes volontaires sains avec Pandemrix, vaccin antigrippal qui contient des souches virales A (H1N1) tuées et un adjuvant. Ces personnes ont subi des prélèvements sanguins 1 semaine avant l’injection vaccinale, le jour et le lendemain de l’injection, puis 7, 14 et 63 jours après.

En combinant des techniques récentes d’analyses sérologiques, immunologiques et génétiques, l’équipe a décrit les particularités génétiques et immunitaires des adultes qui ont eu une réaction fébrile postvaccinale. Environ 20 % des patients ont réagi de cette façon au vaccin. Ils présentent des particularités génétiques liées aux lymphocytes B (ceux qui fabriquent les anticorps). Chez les adultes n’ayant pas de réaction postvaccinale, ces gènes sont « éteints », alors qu’ils s’expriment plus ou moins fortement chez ceux qui ont une réaction. Ces derniers ont aussi une plus grande diversité de lymphocytes B.

Que faut-il en penser ?

– La réaction à un vaccin varie d’un individu à l’autre.

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– Une forte réaction clinique au vaccin est normale chez certains.

– Les progrès accomplis par les techniques de laboratoire permettent maintenant d’analyser la dynamique des réactions immunitaires et de la relier aux particularités génétiques des individus.

– Ces recherches pourraient avoir des applications en cancérologie.