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Le cancer du sein de Maé Tastaze

Publié le 27 mai 2023
Par Nathalie Belin
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Maé T., 66 ans, a été traitée pendant 5 ans par antiaromatase à la suite d’un cancer du sein diagnostiqué il y a 8 ans. Les derniers examens ont révélé une rechute avec la présence de métastases osseuses. Un traitement vient d’être instauré par l’oncologue.

 

Conseils complémentaires

Encourager l’observance. Elle conditionne l’efficacité et le pronostic du traitement, en sachant que les thérapies ciblées ont considérablement amélioré le pronostic d’un cancer métastatique. Choisir un horaire qui limite les oublis. La prise alimentaire ne modifie pas l’absorption de la molécule. 

Rappeler les effets indésirables de l’hormonothérapie. Comme l’antiaromatase pris auparavant, le fluvestrant induit ou aggrave des bouffées de chaleur ou une sécheresse vaginale : des soins lubrifiants peuvent notamment être recommandés. Des douleurs articulaires et une fatigue sont très fréquentes, pouvant être améliorées par un exercice physique modéré et régulier ou des antalgiques si besoin. Attention, ces derniers peuvent masquer des signes infectieux ! Des signes thromboemboliques veineux (rougeur, douleur ou œdème d’un membre inférieur) ou d’infections urinaires (augmentées sous fulvestrant) doivent être rapidement signalés. 

Vigilance sous anti-CDK 4/6. Une neutropénie est très fréquente, nécessitant une surveillance régulière de la numération formule sanguine (NFS). La fièvre ou des signes d’infections (sueurs, frissons, etc.) nécessitent de contacter en urgence l’équipe médicale tout comme des saignements (gingivorragies, épistaxis notamment), une toux ou une dyspnée faisant suspecter une pneumopathie. Par ailleurs, le ribociclib est métabolisé par le cytochrome P450 3A4. Alerter sur les risques liés à l’automédication (millepertuis, pamplemousse, etc.) et insister sur la nécessité de signaler la prise du médicament pour que le professionnel de santé puisse, le cas échéant, vérifier les risques d’interactions.           

Accompagner la dispensation

Fulvestrant : le médicament se présente en seringue préremplie et se conserve au réfrigérateur, ou 28 jours à température inférieure à + 25 °C. Les injections sont réalisées par voie intramusculaire lente (au moins 1 à 2 minutes par injection) pour limiter la douleur et les réactions inflammatoires au site d’injection.

Emlapatch : à appliquer au moins 1 heure avant l’injection. Le faire adhérer en exerçant une pression sur le bord du dispositif et non sur le centre.

Ribociclib : les comprimés se prennent en une seule prise, à peu près à la même heure chaque jour, sans les mâcher ou les écraser. Bien respecter le cycle de 21 jours suivis de 7 jours d’arrêt. En cas d’oubli ou de vomissement, ne pas rattraper la dose.

Analyser l’ordonnance

Fulvestrant > Antagoniste compétitif des récepteurs aux œstrogènes, sans activité agoniste partielle, notamment indiqué dans le cancer du sein localement avancé ou métastatique positif pour les récepteurs hormonaux (RH+).

Emlapatch > Association d’anesthésiques locaux, lidocaïne et prilocaïne, notamment indiqué pour limiter la douleur avant l’insertion d’aiguilles pour une injection ou un prélèvement.

Ribociclib > Inhibiteur sélectif de protéines kinases CDK 4/6, essentielles à la prolifération cellulaire. Les anti-CDK 4/6 ont prouvé leur intérêt en association avec l’hormonothérapie (antiaromatase ou fulvestrant) dans les cancers localement avancés ou métastatiques RH+ et HER2-.

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