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Des antidépresseurs pour traiter les cancers

Publié le 28 janvier 2017
Par Yolande Gauthier
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Les données s’accumulent en faveur d’une efficacité des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) dans la prise en charge des cancers. Une étude, parue début 2017 dans Biomedicine & Pharmacotherapy, montre que les ISRS réduisent le risque de cancer du sein, de cancer colorectal ou de cancer du poumon. Ils exerceraient une action oncolytique directe par activation des récepteurs AMPA, induisant une apoptose cellulaire par surcharge calcique des mitochondries. Les ISRS se montrent aussi capables d’améliorer la réponse à des chimiothérapies comme la doxorubicine, la mitomycine C, la vinblastine ou le paclitaxel. Ainsi, la co-administration de fluoxétine et de doxorubicine à des souris porteuses de cellules de cancer du sein résistant à l’adriamycine a permis la régression des tumeurs, alors que les souris traitées par doxorubicine seule, fluoxétine seule ou solution saline seule sont mortes avant la fin de l’étude. «   Les ISRS sont déjà approuvés par la FDA dans le traitement des dépressions liées au cancer. Il serait intéressant d’envisager leur utilisation en traitement de première ligne des cancers, ou de les combiner à des médicaments souvent administrés aux patients cancéreux   », concluent les auteurs, qui appellent à la mise en place d’études évaluant si la co-administration d’ISRS peut augmenter la durée de survie des patients. §

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