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Vers le zéro ibuprofène pendant la grossesse

Publié le 18 mars 2017
Par Anne Drouadaine
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Dans une nouvelle étude chez l’animal, publiée dans Scientific Reports, des chercheurs de l’Inserm, au sein de l’IRSET (Institut de recherche en santé, environnement et travail), ont montré que la prise d’ibuprofène au premier trimestre de la grossesse entraînait un risque de perturbations du système hormonal dans le testicule fœtal humain, avec des conséquences sur son développement. Concrètement, les chercheurs ont constaté une diminution de la production de testostérone par les cellules de Leydig dans les testicules fœtaux exposés à l’ibuprofène. L’expression des gènes codant le fonctionnement des cellules germinales à l’origine de la formation des spermatozoïdes est par ailleurs réduite. Ces effets ont été décrits pour des doses d’ibuprofène analogues à la posologie classique.

L’ANSM a récemment rappelé que l’ibuprofène est strictement contre-indiqué dès le 6e mois de grossesse et doit être utilisé avec parcimonie en début de celle-ci. Cependant, la prise en automédication reste fréquente. Selon les études, jusqu’à 3 femmes sur 10 en prendraient durant cette période de leur vie. Ces nouvelles données sur la toxicité fœtale de l’ibuprofène pourraient donc conduire à une contre-indication totale de la molécule durant la grossesse.§

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