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Le bel exemple de Maxime Houllier
La vente du fonds à une SEL, dite « vente à soi-même », sert à récupérer des liquidités destinées à être réinvesties. C’est ce qu’a fait Maxime Houllier, titulaire à Douai. L’argent retiré de ce type de cession lui a permis de transférer son officine, d’acheter les murs de son nouvel emplacement et de racheter la clientèle de la pharmacie la plus proche.
A 29 ans, Maxime Houllier acquiert en 2006, en entreprise individuelle, une petite pharmacie de quartier proche du centre-ville de Douai (Nord) qui réalise un CA de 700 000 €. Lors des deux premières années, le chiffre d’affaires progresse de 10 %. Mais avec les baisses de prix des médicaments et les perturbations engendrées par les travaux du tram près de son officine, il retombe fin 2011 à son niveau de départ.
Dès lors, Maxime Houllier n’a plus qu’une idée en tête : passer le seuil du million d’euros pour assurer la pérennité du fonds. « Il y a deux ou trois ans, j’ai évoqué la solution du regroupement avec mon confrère le plus proche, sa pharmacie étant confrontée au même problème, mais c’était compliqué car il fallait trouver impérativement un nouvel emplacement. De plus, cette personne, proche de la retraite, ne souhaitait pas s’engager dans l’aventure de l’association. »
Le titulaire n’abandonne par son projet de transfert. En 2015, le local tant espéré se libère. Un restaurateur vend les murs de son établissement situé juste au croisement des deux rues où se situent les deux officines. Sur les conseils du cabinet Conseils et Auditeurs Associés, Maxime Houllier revend son fonds à une SELARL le 1er mai 2015, dégage 500 000 € net de plus-values, pour les réinvestir dans une triple opération de transfert, rachat des murs du restaurant par le biais d’une SCI familiale et rachat de la clientèle de son confrère qui pourra ainsi partir à la retraite.
La même banque finance trois prêts
Le montage financier est délicat car, malgré la reconstitution d’un apport personnel intéressant à l’issue de dix ans de remboursement de capital, Maxime Houllier doit trouver une banque qui accepte de financer trois prêts : un premier prêt de 1,25 M € sur 12 ans au nom de la SELARL pour l’achat de son fonds et le rachat de la clientèle de la pharmacie qui ferme, un deuxième prêt de 450 000 € de même durée au nom de la SCI pour l’achat des murs et un troisième de 230 000 € pour les travaux d’aménagement de la nouvelle pharmacie. Trois banques ont été sollicitées et la seule à n’avoir pas donné son accord était celle qui avait financé la première acquisition. « L’apport de 200 000 € en capital et de 180 000 € en compte courant a servi à payer les différents frais d’acquisition et d’établissement, les divers droits d’enregistrement, les stocks et les frais des conseils : expert-comptable, avocat pour le dossier de transfert, architecte pour les travaux. »
L’ARS refuse une condition suspensive
En comparaison, le projet de transfert a été moins compliqué à gérer, même si, en ce domaine, le risque zéro n’existe jamais. « Il y a six pharmacies de trop à Douai par rapport au quorum d’installation, et la pharmacie la plus proche se situe à 400 mètres du nouvel emplacement de la mienne », précise Maxime Houllier, qui n’a connu aucun recours pendant les deux mois dont disposent les tiers pour contester la décision d’octroi de licence de l’agence régionale de santé (ARS). Seul hic, « l’ARS a refusé dans les deux promesses de vente d’achat des murs et de rachat de la clientèle que figure une condition suspensive relative à l’absence de recours en annulation, car, dans le cas inverse, elle aurait eu le sentiment d’avoir donné une licence pour rien ».
En mai prochain, la pharmacie de son confrère sera définitivement fermée et l’officine transférée sera ouverte au public. « Je pense récupérer 80 % de sa clientèle, ce qui permettra de hisser mon chiffre d’affaires à 1,6 million d’euros. »
Une prévision bien au-dessus de l’objectif que s’était fixé Maxime Houllier.
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