2 QUESTIONS À Olivier Clarhaut SECRÉTAIRE FÉDÉRAL DE FO-PHARMACIE

Pharmacien Manager. Selon étude de l’Observatoire des métiers dans les professions libérales, près de 12 % des adjoints sont au chômage. Quels enseignements faut-il en tirer ?

Olivier Clarhaut. Cette enquête confirme une accélération du chômage en pharmacie qui prend des proportions très inquiétantes. En cinq ans, le nombre d’adjoints demandeurs d’emploi a augmenté de 60 %. Sur la même période, le taux de chômage des préparateurs a progressé d’environ 35 %. Le mouvement de concentration du réseau officinal participe mécaniquement à l’érosion de l’emploi. Les adjoints sont les premiers exposés en cas de mesures de licenciement économique consécutives aux cessions et aux regroupements. L’état des lieux étant clairement établi, je déplore l’inaction des chambres patronales devant un problème social majeur dans la branche.

P.M. Votre délégation a récemment rencontré Marisol Touraine au sujet de la rénovation du diplôme de préparateur en pharmacie. Qu’avez-vous proposé ?

O.C. Le référentiel de la formation des préparateurs n’a pas été rénové depuis 1997. Il est devenu obsolète. Cela participe à la désaffection du métier. Nous souhaitons un enseignement plus solide et plus conforme à ce qu’est devenue la pharmacie. Nous portons le projet de remplacer le brevet professionnel par un diplôme d’état santé délivré à l’issue d’une formation en trois ans, contre deux actuellement, en gardant la forme de l’alternance salariée. Il serait également pertinent de créer des passerelles vers d’autres métiers de la santé afin de faciliter les reconversions professionnelles. C’est une nécessité au regard des difficultés économiques qui éreintent la branche. Le dossier est entre les mains de la ministre qui nous a accordé toute son attention.