Protection solaire : la catégorie star de l’officine se réinvente

Tout va bien sous le soleil de l’officine. D’autant que plus de la moitié des crèmes solaires en France sont vendues en pharmacie et parapharmacie (source consolidée interne L’Oréal France) ; une référence en la matière, donc. L’année dernière, malgré une météo capricieuse dans l’Hexagone, les ventes sont allées bon train : le chiffre d’affaires s’élève à 242,5 M€, à + 8,3 % selon le Gers (en cumul annuel mobile à fin février 2025). Des performances qui attirent de nouveaux entrants comme, cette année, la marque Respectueuse, une ligne française de protection solaire qui porte bien son nom. « Les consommateurs y viennent surtout pour la sécurité et les conseils experts car ils font confiance au pharmacien pour choisir le solaire adapté à leur peau et à leurs besoins, rappelle Hélène Giuliano, directrice conseil business développement L’Oréal Beauté Dermatologique. Le rapport qualité/prix est aussi important : ils sont prêts à investir dans des produits de qualité, mais restent attentifs au prix. Les nouveaux formats, plus abordables, peuvent donc être un atout pour attirer de nouveaux clients. » À l’image des sticks qui progressent à une vitesse fulgurante : + 70 % de croissance en valeur l’année dernière. Preuve des temps, en 2024, le stick solaire SPF 50 La Rosée a été le produit le plus vendu de la catégorie, devant l’emblématique lait solaire SPF 50+ d’Avène. Le format nomade, qui n’a pas son pareil pour faciliter l’application et la réapplication, est désormais un incontournable des gammes des laboratoires : ISDIN, Krème, Mustela, Caudalie, Laboratoires de Biarritz, pour ne citer qu’eux. Tous proposent leur interprétation du stick. Cette année, Unbottled a imaginé une version visage et corps, et SVR – pionnier en la matière – revoit sa copie pour un format rechargeable.

Efficacité et sensorialité

Comment émerger dans ce rayon hyper concurrentiel ? Si l’indice SPF 50 est un prérequis (62,2 % des ventes en volume), les consommateurs attendent aussi plus d’agents cosmétiques et des textures sensorielles sans compromis sur l’efficacité. « Un frein majeur à l’application des soins solaires réside dans le fait qu’une partie de la population n’a pas pleinement conscience des dangers des UV et du coup, ne se protège pas encore suffisamment du soleil, analyse Hélène Giuliano. Nous misons donc sur des galéniques diverses et innovantes : textures légères, non collantes, et fini invisible pour un confort optimal. » Ainsi, cette année, la catégorie se sophistique. Version Invisible chez Avène, biphasée chez Krème – qui lance sa gamme corps – ou chez Bergasol (Noreva), qui revoit complètement son offre, et même destinée au sport dans un format nomade et qui résiste à la transpiration chez La Roche-Posay. Nuxe propose de son côté sa haute protection (SPF30 et 50) en fini or irisé.

Repousser les frontières

Enfin, cerise sur le gâteau, il n’est plus nécessaire de choisir entre protection solaire et problématique de peau. Les crèmes solaires se dotent d’actifs de soin pour des actions contre les signes de l’âge, les taches, les imperfections et même d’une action antigrattage chez A-Derma avec sa protection Exomega Control SPF 50+ ou encore Hydratation 24H chez Krème. « Des références qui complètent parfaitement le positionnement de nos gammes de soins », raconte Juliette Lailler, cofondatrice de Krème. Rien n’est trop beau pour soutenir ces innovations. « Nous investissons en presse, radio et sur le point de vente pour accompagner nos lancements », se félicite-t-elle. La concurrence s’annonce sévère sur le segment de la protection solaire où les frontières ne cessent de bouger : protection capillaire, compléments alimentaires ou hydratant après exposition, etc. La saison est lancée, encore faut-il que le soleil soit au rendez-vous !