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Notice numérique : 600 médicaments entrent en expérimentation
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié la liste des spécialités retenues pour l’expérimentation dite e-notice, annoncée dans le cadre de la planification écologique. Objectif : réduire l’usage du papier, sans compromettre l’information du patient. En pratique, les notices papier seront supprimées pour 420 médicaments distribués à l’hôpital, tandis que 170 spécialités de ville afficheront un QR code renvoyant vers une version numérique.
L’expérimentation démarrera le 1er octobre 2025 pour une durée de deux ans. Une évaluation intermédiaire est prévue. Ce test s’inscrit dans un mouvement plus large de dématérialisation, déjà amorcé dans d’autres secteurs du médicament, comme la prescription ou la dispensation.
À l’hôpital : anticancéreux, biothérapies et gaz médicaux
Le volet hospitalier de l’expérimentation concerne majoritairement des médicaments à fort enjeu clinique, utilisés en oncologie, en infectiologie ou en immunologie. On y retrouve notamment des anticancéreux d’AstraZeneca (Imfinzi, Imjudo), de BMS (Opdivo, Yervoy), de MSD (Keytruda), de GSK (Jemperli), ou encore de Roche (Herceptin, Tecentriq, Mabthera).
Des thérapies innovantes sont également incluses, telles que Kymriah® (Novartis), Luxturna ou Zolgensma. À cela s’ajoutent des produits de Sanofi, Takeda, du LFB, ainsi qu’un grand nombre de génériques, biosimilaires et spécialités radiopharmaceutiques. Sandoz, Viatris, Fresenius, Teva ou GE Healthcare font partie des industriels mobilisés.
En ville : paracétamol, statines, IPP et vaccins
Côté ville, l’expérimentation se concentre sur des médicaments du quotidien. Sont concernés :
– des vaccins (Shingrix, Abrysvo, Rotateq, Tetravac, etc.)
– des IPP (pantoprazole, oméprazole), incluant des marques et des génériques
– des statines (Suvreza et équivalents)
– du paracétamol 1 000 mg (Doliprane, Dafalgan, Viatris, Benta Lyon)
Les pharmaciens, acteurs clés de la médiation
Pour les officinaux, cette évolution impose une vigilance accrue. L’accès aux notices via QR code suppose que les patients soient équipés, informés et autonomes, ce qui ne va pas de soi pour les populations les plus âgées ou isolées. Si cette expérimentation devait être généralisée, elle modifierait en profondeur la relation au médicament. Elle pourrait également soulever des questions juridiques en matière de responsabilité en cas d’erreur liée à une notice non consultée.
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