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Ordonnances numériques : les logiciels sont à la traîne
Le comité technique paritaire permanent national (CTPPN) porte un nom bien complexe pour une instance chargée des simplifications administratives de l’activité officinale. Organisé en principe tous les ans avec les syndicats des pharmaciens – le dernier date pourtant de 2022 – ce comité a été l’occasion d’aborder, le 22 janvier dernier, le problème des ordonnances numériques et de leur déploiement. L’Union des syndicats de pharrmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ont toutes deux rendu public le résultat de cette réunion, peu encourageant en l’état actuel des choses.
« Certains logiciels sont encore en phase de préséries. Il est évident que les pharmacies ne seront pas équipées avant plusieurs mois », pointe Pierre-Olivier Variot, le président de l’USPO. Cette phase de préséries, qui consiste à tester l’ensemble du processus chez un nombre limité de pharmaciens, durant une période donnée – en principe moins de six mois, mais la durée peut aller au-delà selon les résultats du bilan – doit permettre ensuite un déploiement généralisé. Mais ce n’est pas tout : « Les éditeurs de logiciels déjà référencés doivent se mettre en ordre de marche pour la version 3 du cahier des charges de l’ordonnance numérique. Pour l’heure, aucun ne s’est lancé dans les améliorations nécessaires à leur bon fonctionnement. Cela risque d’avoir des conséquences sur notre travail au quotidien », abonde Philippe Besset, le président de la FSPF.
Le QR code scanné, et après ?
La Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) a promis des réponses écrites aux doléances présentées par les syndicats… En attendant, les débuts de l’ordonnance numérique sont loin d’être prometteurs. « Nous reconnaissons qu’il y a une phase de rodage nécessaire, mais nous alertons l’Assurance maladie depuis le début au sujet des QR code : certains sont si petits qu’ils sont illisibles, d’autres si gros qu’ils sont encore moins précis… Mais bien plus grave : il semble qu’il n’y ait pas de suivi administratif derrière », alerte Pierre-Olivier Variot. « Il m’est arrivé de scanner des QR codes pour des ordonnances renouvelables. Je n’ai eu accès à aucune information sur une quelconque dispensation qui aurait pu avoir lieu auparavant. La e-prescription a été présentée comme une sécurisation de la prescription et de la délivrance, mais s’il n’y a aucun suivi derrière, cela ne sert absolument à rien », tranche le responsable.
Les syndicats invitent l’ensemble des pharmaciens à faire remonter les bugs qu’ils rencontrent avec les ordonnances numériques, afin qu’ils soient réglés au plus vite. Objectif : rendre l’utilisation de ce nouvel outil plus fluide. « Les débuts sont effectivement compliqués, mais j’estime que d’ici décembre l’ordonnance numérique fera entièrement partie de notre quotidien », conclut Philippe Besset.
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