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Appli carte Vitale : parés pour 2025 ?
« Grâce à l’appli carte Vitale, le patient a toujours sa carte Vitale sur lui… parce qu’on a toujours son smartphone sur soi. C’est un usage auquel on s’habituera progressivement, un peu comme la carte bancaire dématérialisée », se réjouit Sophie Buet, responsable des relations industrielles au groupement d’intérêt économique Sesam-Vitale (GIE missionné par l’Assurance maladie pour sécuriser et moderniser le système de facturation et de remboursement des frais de santé). Côté pharmaciens, la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) et le GIE mettent l’accent sur la fluidité d’exercice au comptoir que cela engendre.
Les données des complémentaires bientôt intégrées
« Après lecture du QR code de l’appli, le logiciel métier ira chercher les droits à jours de l’assuré au moment de la facturation, permettant des flux plus sécurisés, moins de rejets, d’erreurs, de recyclages et, au final, moins de charge administrative », indique Emmanuel Gomez, directeur de la maîtrise d’ouvrage de l’appli carte Vitale à la Cnam. Prochainement, les infos des complémentaires santé y seront aussi embarquées. « Les pharmaciens n’auront ainsi plus à scanner les cartes des mutuelles », souligne Sophie Buet. Pour l’heure, l’appli comporte déjà l’identité nationale de santé (INS), ainsi que l’accès au dossier médical partagé (DMP) et au dossier pharmaceutique. Déployée dans huit départements de juin 2023 à juin 2024, puis 15 depuis juin 2024, l’appli est actuellement utilisable dans 23 départements, pour la plupart en régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Activation laborieuse pour l’assuré…
La Cnam évoque une montée en charge progressive : 450 000 assurés équipés et 20 000 assurés téléchargeant l’appli chaque semaine. Pour autant, téléchargement et activation ne vont pas sans poser quelques problèmes et faire grincer des dents les utilisateurs. « Pour l’activer, il faut suivre un processus de vérification de l’identité : indiquer son numéro d’inscription au répertoire (NIR), faire un scan de sa carte Vitale, une vidéo de sa carte d’identité recto verso, puis un selfie vidéo de quelques secondes où l’on demande à l’usager de sourire afin de fournir une preuve de vivant. Cette vérification nécessite plusieurs manipulations pour les assurés, une caméra adaptée sur le smartphone et un réseau internet qui tient la route », admet Emmanuel Gomez. Après comparaison biométrique entre la photo de la pièce d’identité et la vidéo du selfie validée par un contrôle humain, l’assuré reçoit une notification l’informant de l’activation de son appli… Installée sur le smartphone de ce dernier, elle pourra alors être ouverte par un code à six chiffres qui aura été choisi lors du processus d’identification.
… Mais simplifiée avec France Identité numérique
Conscients de la lourdeur du processus, la Cnam et le GIE Sesam-Vitale travaillent à établir un pont avec l’application France Identité numérique. « Les nouveaux formats de carte d’identité, proches de celui des cartes bancaires, permettent leur intégration dans l’application France Identité. Cette dernière est repérée par l’appli carte Vitale. Pour l’activer, l’assuré aura juste à passer sa carte d’identité derrière son smartphone. Dans ce cas, l’activation se fera en quelques secondes », explique Emmanuel Gomez. Cette activation sera ouverte à toute la France en mars 2025. « À fin 2024, ces nouvelles cartes d’identité seront détenues par une moitié de la population française qui se verra systématiquement proposer cette méthode », poursuit-il. Deux méthodes d’activation coexisteront donc : celle « à l’ancienne », par selfie vidéo, qui continuera d’être territorialement étendue et, dès mars 2025, celle, partout en France, pour les assurés détenteurs d’une carte d’identité nouveau format.
Un bon lecteur au comptoir !
« Son déploiement n’est pas encore complètement réglé. Mais, à partir de mai 2025, il devrait s’étendre à la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand Est, une partie de la Normandie et les Pays de la Loire, puis tous les deux mois, sur les autres régions pour finir par les DROM et l’Île-de-France », indique Emmanuel Gomez. Chez le professionnel de santé, l’ouverture de l’appli aboutit à un QR code contenant les données nécessaires à la récupération de l’identité de l’assuré, de ses droits et à la facturation. « En officine, tous les éditeurs ont rendu leurs logiciels aptes à traiter l’appli, sauf Smart Rx qui devrait le faire d’ici fin novembre », indique-t-il. La Cnam et le GIE insistent aussi sur la compatibilité matériel et logiciel, entre lecteur de QR code et logiciel métier. « Les douchettes pour lire les “data matrix” sont pour la plupart utilisables pour lire les QR code de l’appli mais sont un peu lentes. Nous demandons donc aux éditeurs de prévoir des matériels de lecture ayant la meilleure compatibilité software/hardware possible et, pour faciliter les usages, qu’ils soient posés sur le comptoir, orientés vers le patient », conclut Sophie Buet.
Indicateur d’usage de l’application carte Vitale
Un indicateur pour valoriser l’usage de l’application carte Vitale est créé depuis 2022. La première feuille de soins électronique (FSE) réalisée avec l’application permet le versement de 50 €. Les années suivantes, un taux de 5 % des FSE réalisées avec l’application permettra de valider l’indicateur et de percevoir une rémunération de 50 € par an.
Winpharma lance son IA d’analyse d’ordonnance
À partir de janvier 2025, les officines utilisatrices du logiciel Winpharma auront accès à Winprescription, logiciel d’intelligence artificielle (IA) d’assistance et de reconnaissance de documents. Cette nouvelle fonctionnalité, testée dans une dizaine d’officines, permet l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance dès sa prise en charge par le logiciel de gestion d’officine (LGO), avant les scans des produits à délivrer. La proposition de délivrance éventuellement révisée par l’IA interviendrait ainsi en amont, à la différence des solutions actuellement sur le marché. Cette IA peut également compléter une délivrance en moins d’une minute. Enfin, grâce aux données enregistrées dans le LGO, Winpharma promet une analyse approfondie et une proposition de délivrance conçue non seulement à partir des prescriptions mais aussi de l’identité et de l’historique des traitements du patient, ainsi que des paramétrages de gestion de l’officine (stocks, partenariats…).
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