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Puffs interdites : la France veut mettre un coup d’arrêt à la dépendance des jeunes
Le Parlement a définitivement acté, ce jeudi 13 février, l’interdiction des « puffs », ces cigarettes électroniques jetables aux saveurs sucrées séduisant massivement les adolescents. Après un an de procédure et l’aval de la Commission européenne, la France se positionne en fer de lance de la lutte contre ces dispositifs jugés « addictifs et trompeurs » par les associations de santé publique.
Un succès pour les défenseurs de la santé publique
L’Assemblée nationale et le Sénat avaient déjà validé cette interdiction il y a un an, mais l’adoption finale nécessitait l’accord de la Commission européenne. Cette dernière a donné son feu vert en septembre dernier. Le texte interdit désormais tout dispositif pré-rempli avec un liquide, non rechargeable, qu’il fonctionne avec ou sans batterie.
Les associations de lutte contre le tabagisme saluent cette avancée. « Ces cigarettes électroniques jetables sont une porte d’entrée vers la dépendance », insiste la Ligue contre le cancer. Leur image, souvent positive sur les réseaux sociaux, a favorisé leur adoption rapide par les adolescents : une étude BVA réalisée en 2023 révélait que 15 % des jeunes de 13 à 16 ans avaient déjà testé ces dispositifs, et que près d’un sur deux avait découvert la nicotine par ce biais.
Un marché en plein boom stoppé net
L’interdiction des puffs est un coup d’arrêt pour un marché en forte expansion. Vendues entre 8 et 12 euros, ces cigarettes électroniques accessibles et aux goûts attractifs avaient conquis un public bien plus jeune que celui des fumeurs traditionnels. Derrière l’argument d’une alternative au tabac, c’est une nouvelle forme de dépendance qui s’est développée, selon les experts en santé publique.
La France, en interdisant leur commercialisation, envoie un message fort et espère entraîner d’autres pays européens dans son sillage. « Nous devons aller plus loin et encadrer strictement tous les nouveaux produits de la nicotine », plaide la Ligue contre le cancer.
Un signal politique et une régulation renforcée
Cette décision marque un tournant dans la politique de lutte contre le tabagisme en France. Alors que les hausses de prix sur les cigarettes classiques peinent à freiner la consommation des jeunes, cette interdiction s’attaque directement à un phénomène émergent et préoccupant.
Derrière cette interdiction, la France assume un positionnement fort : réguler sévèrement l’industrie du tabac et de la nicotine pour protéger les générations futures. Un pari audacieux, qui pourrait faire école en Europe.
Avec AFP
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