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Drogueries allemandes, pharmacie US, brevets UE… tour d’horizon des actus internationales
Succès fulgurant des chaînes de droguerie DM et Rossmann en Allemagne
Les chaînes de droguerie allemandes DM et Rossmann affichent une croissance remarquable, surpassant largement la moyenne du commerce de détail national. En 2024, DM a réalisé un chiffre d’affaires de 17,74 milliards d’euros, dont 12,47 milliards en Allemagne, marquant une hausse de 9,5 %. Rossmann, de son côté, a atteint 15,3 milliards d’euros de ventes, dont 10 milliards sur le marché allemand, en progression de 10,2 %. Ces performances contrastent avec la croissance moyenne de 2,2 % du commerce de détail allemand, selon la fédération HDE (fédération du retail allemand).
Fondée en 1973 à Karlsruhe, DM exploite plus de 2 100 magasins en Allemagne et emploie environ 51 000 personnes. Rossmann, créée en 1972 à Hanovre, compte 2 311 points de vente en Allemagne et environ 40 500 salariés. Les deux enseignes ont su fidéliser leur clientèle grâce à des marques propres attractives, telles que Balea pour DM et Isana pour Rossmann, offrant des produits de qualité à des prix compétitifs.
Leur succès repose également sur une stratégie d’expansion continue et une adaptation aux attentes des consommateurs, notamment en matière de bio et d’écoresponsabilité. DM, par exemple, propose une large gamme de produits biologiques et a développé sa propre marque, dmBio. En dépit d’une concurrence accrue, notamment de la part des discounters et du commerce en ligne, DM et Rossmann continuent de renforcer leur position sur le marché allemand, illustrant la résilience et l’innovation des chaînes de droguerie face aux défis du secteur.
États-Unis : Walgreens va fermer 500 magasins en 2025
La chaîne américaine de pharmacies Walgreens prévoit de fermer 500 magasins en 2025, dans le cadre d’un programme de réduction des coûts de 1 milliard de dollars. L’entreprise, qui compte actuellement environ 8 500 points de vente aux États-Unis, prévoit de fermer au total 1 200 magasins jugés peu performants d’ici 2027. Parmi eux, 70 ont déjà cessé leur activité depuis le début de l’année.
Selon le président-directeur général, Tim Wentworth, près de 25 % des établissements ne sont pas rentables ou ne contribuent pas à la stratégie à long terme du groupe. Malgré des résultats financiers supérieurs aux attentes au quatrième trimestre de l’exercice fiscal 2025, le dirigeant insiste sur la nécessité d’un « redressement » de l’entreprise, qui avait atteint une valorisation de 100 milliards de dollars en 2015.
Les 6 000 magasins jugés rentables serviront de socle pour de futurs investissements, a précisé Wentworth, affirmant que le modèle axé sur la pharmacie de détail restait pertinent.
Ce plan de restructuration intervient alors que Walgreens vient d’être racheté pour 10 milliards de dollars par le fonds d’investissement Sycamore Partners, connu pour ses acquisitions de chaînes en difficulté comme Staples ou Nine West. Les fermetures prévues devraient se poursuivre sous cette nouvelle direction.
Le secteur pharmaceutique américain est confronté à plusieurs défis : baisse des marges sur les prescriptions, vols en hausse, coûts d’exploitation croissants et concurrence accrue des enseignes en ligne comme Amazon ou des chaînes à bas prix telles que Walmart.
Walgreens n’a pas encore publié la liste complète des points de vente concernés.
États-Unis : Droits de douane sur les médicaments
Alors qu’il avait annoncé une suspension des droits de douane le 9 avril dernier, le président américain Donald Trump a fait savoir, le 14 avril, qu’il comptait en instaurer sur les produits pharmaceutiques importés, invoquant des raisons de sécurité nationale. L’objectif : inciter les industriels à relocaliser leur production sur le sol américain, premier marché mondial pour ces produits.
Au préalable, le ministère du Commerce avait lancé, le 1er avril, une enquête au titre de la section 232 de la loi de 1962 sur l’expansion du commerce, visant à évaluer les impacts des importations de médicaments et de semi-conducteurs sur la sécurité nationale. Une période de consultation publique est en cours, et les tarifs pourraient atteindre jusqu’à 25 %.
L’industrie pharmaceutique redoute des pénuries et une hausse des prix pour les patients américains. Certaines entreprises, comme Merck, Eli Lilly, Johnson & Johnson ou Novartis, ont déjà anticipé ces annonces en lançant des investissements sur le territoire américain.
L’Union européenne, préoccupée par les effets potentiels sur ses exportations, appelle à un dialogue transatlantique. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a reconnu la nécessité de renforcer l’attractivité du secteur pharmaceutique européen pour faire face à cette nouvelle donne commerciale.
France : Solinest lance Yass, un soda prébiotique pour concurrencer Coca et Pepsi
Le distributeur alsacien Solinest, connu pour commercialiser des marques telles que Ricola ou Pringles, se lance dans la production de boissons avec Yass, un soda enrichi en fibres prébiotiques. Inspiré d’une tendance américaine en plein essor, Yass vise à allier plaisir et bien-être, en ciblant particulièrement la génération Z.
Disponible en avant-première chez Carrefour, Yass se décline en quatre saveurs : cherry cola, citrus twister, pinky lemonade et mixed berries. Chaque canette de 33 cl contient 6,6 g de fibres issues de la chicorée, soit environ un quart des apports journaliers recommandés. La boisson est également faible en sucre, avec 3,3 g pour 100 ml, sans édulcorants ni additifs.
Les sodas Yass sont embouteillés en Allemagne par un spécialiste des boissons énergisantes. Solinest ambitionne de vendre entre 10 et 15 millions d’unités par an d’ici trois ans, malgré un prix de 1,79 € la canette, environ deux fois plus cher qu’un soda classique. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie visant à répondre à la demande croissante de produits plus sains, tout en se positionnant face aux géants du secteur qui investissent aussi le secteur des boissons fonctionnelles. À noter : aux États-Unis, les sodas « santé » pèsent déjà près de 500 M€. Coca-Cola explore de son côté ce marché depuis février 2025 aux États-Unis.
Brevets pharmaceutiques : l’Europe en perte de vitesse
En 2024, les demandes de brevets pharmaceutiques en Europe ont chuté de 13,2 %, atteignant 8 359 dépôts, contre 9 629 en 2023, selon l’Office européen des brevets (OEB). Ce recul s’inscrit dans un contexte de ralentissement de l’innovation médicale sur le continent, tandis que les États-Unis dominent toujours avec 37 % des demandes, malgré une baisse de 16,9 % par rapport à l’année précédente.
Ce déclin européen s’explique par des incertitudes réglementaires, des délais d’approbation plus longs et une concurrence accrue des marchés émergents. Face à ces défis, l’Union européenne envisage des réformes pour renforcer l’attractivité de son secteur pharmaceutique, notamment en simplifiant les procédures de dépôt et en harmonisant les réglementations.
Parallèlement, la mise en place du brevet unitaire et de la Juridiction unifiée des brevets vise à offrir une protection plus cohérente et efficace des innovations à l’échelle européenne.
Toutefois, ces mesures peinent à inverser la tendance, et l’Europe risque de perdre sa position stratégique dans l’industrie pharmaceutique mondiale si des actions concrètes ne sont pas rapidement mises en œuvre.
L’Irlande en première ligne
Plaque tournante de l’industrie pharmaceutique en Europe, l’Irlande pourrait être l’une des premières victimes collatérales de cette politique américaine. Le pays exporte près de 10 % de son PIB vers les États-Unis, essentiellement sous forme de produits pharmaceutiques fabriqués localement par des multinationales attirées par une fiscalité avantageuse.
L’imposition potentielle de droits de douane, en rupture avec l’accord de 1994 de l’Organisation mondiale du commerce exonérant les médicaments de toute taxation, menace directement ce modèle économique. Plusieurs groupes ont déjà pris les devants : accélération des productions nationales, recours accru au fret aérien pour anticiper les barrières tarifaires, entre autres.
Face à l’incertitude, le ministre irlandais du Commerce, Simon Harris, a rencontré son homologue américain, Howard Lutnick, pour évoquer les risques pesant sur l’économie irlandaise. Ce dernier s’est montré ouvert à une solution négociée avec l’Union européenne. Bruxelles, de son côté, n’exclut pas des mesures de rétorsion ciblées, tout en appelant à éviter l’escalade.
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