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[VIDÉO] Entre le « jaune » des missions et le « bleu » de la rentabilité, le vert de l’officine est en devenir

Publié le 14 mars 2025
Par Juliette Legros et Christelle Pangrazzi
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Malgré une croissance du chiffre d’affaires, la trésorerie des officines reste sous tension. En 2025, l’enjeu ne sera plus d’adopter de nouvelles missions, mais de les intégrer pour concilier engagement de santé publique et viabilité économique. L'analyse de David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, rencontré lors du salon PharmagoraPlus. 

« L’année 2024 est encore une année en trompe-l’œil », analyse David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. En cinq ans, le chiffre d’affaires des officines est passé de 36 à 46 milliards d’euros, avec une progression de 5 % en 2024. Mais derrière cette hausse, la réalité quotidienne des pharmacies est plus complexe : « La trésorerie pose question. »

Ce sont les médicaments de prescription qui restent les principaux moteurs de croissance, suivis par la santé familiale, la beauté, l’orthopédie et la diététique. « On constate une place grandissante de la pharmacie dans la prise en charge globale de la santé », souligne David Syr.

2025 : un contexte économique incertain

Avec une inflation en baisse, la dynamique du secteur risque de ralentir. « C’est une bonne chose pour le pouvoir d’achat, mais cela contribue à une croissance molle du chiffre d’affaires des officines. »

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Le véritable enjeu de 2025 sera l’intégration des nouvelles missions dans le fonctionnement quotidien des pharmacies. « Après cinq ans, il est temps de ne plus parler de nouvelles missions, mais de leur intégration durable. »

Désormais, le choix des bons partenaires sera déterminant pour fidéliser la patientèle et assurer une trésorerie stable tout en répondant aux exigences croissantes de services en santé.

Entre engagement et rentabilité, la pharmacie doit se réinventer

« Deux couleurs vont façonner l’avenir de l’officine : le jaune, celui des nouvelles missions, de l’engagement sociétal, du rôle renforcé du pharmacien ; et le bleu, celui de la nécessité économique, de la rentabilité à assurer. De cette fusion naîtra le vert, la pharmacie de demain. »

Mais une question centrale demeure : comment rendre ces missions rentables ? « Tout le monde considère que ce n’est pas assez payé, pas assez rentable. Pourtant, toutes les pharmacies devront s’adapter. »

L’équation est complexe. Mais au regard de la situation économique des officines et des impératifs réclamés par la Cnam, il est néanmoins indispensable de la résoudre… vite !