Rosp des médecins : des plus et des moins pour l’économie officinale

Le montant de rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des médecins au titre de 2021 (4 891 €) est quasi le même que celui de 2020 (4 909 €). Un résultat jugé pourtant mitigé par les médecins alors que leur Rosp est supérieure à celle des pharmaciens. Ils estiment que l’heure est venue de lui donner un second souffle. Que devraient dire les pharmaciens qui ont vu leur Rosp génériques dégringoler en seulement quelques années (165 M€ versés en 2018 au titre de 2017, soit 7 126 euros en moyenne par officine) jusqu’à totalement disparaître l’an dernier, faute d’accord conventionnel !

Des indicateurs à la hausse

La Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) relève néanmoins une tendance à la hausse d’une grande majorité des indicateurs (14 sur 25), traduisant un investissement renforcé des médecins libéraux sur les objectifs de santé publique. C’est le cas notamment du nombre de dosages HbA1c pour les patients diabétiques, qui avait été impacté par le Covid-19 l’année précédente, de l’indicateur de dépistage de la maladie rénale chronique chez les patients hypertendus, de la progression des indicateurs d’efficience qui peuvent impacter négativement l’économie de l’officine tels que la prescription dans le Répertoire des antihypertenseurs (+ 1,3 point) ou la prescription des biosimilaires (c’est le cas de l’insuline biosimilaire, de PFHT inférieur à 1930 € HT, dont l’indicateur de prescription progresse de + 5,8 points).

La crise du Covid-19 a aussi des contrecoups négatifs pour le payeur et bénéfiques à l’économie de l’officine puisque le bilan de la Rosp des médecins fait état d’une hausse de 0,8 point de la part des patients ayant initié un traitement par benzodiazépine hypnotique et d’une hausse de 0,2 point de celle ayant démarré un traitement par benzodiazépine anxiolytique de plus de quatre semaines.

Des indicateurs à la baisse

Parmi les 11 indicateurs en baisse figurent ceux de la prévention. Avec la pandémie, les deux indicateurs (vaccination antigrippale des 65 ans et plus, et du sujet à risque) sont en baisse mais restent à un niveau supérieur à celui observé en 2019. Là encore, un manque à gagner pour l’officine. Même si la prescription dans le Répertoire de statines et autres traitements baisse de 1,8 point en 2021 (62 % des médecins se situent au-dessus de l’objectif cible), elle conserve un niveau élevé.

En 2021, la pandémie a moins été à l’origine qu’en 2020 de déprogrammations des activités dans les établissements de santé ou de soins différés. Le retour en force des pathologies hivernales n’a pas eu de conséquences dommageables pour les comptes de l’Assurance maladie puisque l’antibiothérapie des 16-65 ans sans ALD a encore diminué (23,3 % des patients en 2021 contre 24,3 % en 2020).