Maintien à domicile : des baisses de prix à coucher dehors

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Maintien à domicile : des baisses de prix à coucher dehors

Publié le 19 mai 2022
Par Magali Clausener
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3,53 € : c’est le tarif de location par semaine pour un fauteuil roulant manuel. Un montant qui met la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) en colère. « Avec un tel tarif, il sera impossible pour les pharmaciens d’officine de proposer des équipements de qualité adaptés aux situations de chaque personne », explique le syndicat dans un communiqué en date du 13 mai. Le gouvernement a en effet décidé de « réduire drastiquement les financements » selon la FSPF, avec la mise en place a priori le 1er juillet 2022 d’une nouvelle nomenclature des véhicules pour personnes en situation de handicap (VPH). Le syndicat appelle d’ailleurs les pharmaciens à signer la pétition « Exigeons une vraie prise en charge des fauteuils roulants. »

La FSPF n’est pas la seule à s’alarmer des baisses de tarifs des dispositifs médicaux et du matériel médical. La Fédération des prestataires de santé à domicile (FEDESPAD) s’alarme aussi. Le 19 mai, son président Charles-Henri des Villettes a rappelé que les prestataires vont subir cette année 68 millions d’euros de baisses des prix des produits et prestations. A ce chiffre, il faut ajouter l’impact de l’inflation et de la hausse des prix des carburants et de l’énergie, soit 159 M€. Le résultat net du secteur des PSAD est donc estimé à 60 M€ contre 189 M€ en 2021 et 247 M€ en 2020, alors que le chiffre d’affaires est sensiblement le même depuis trois ans. En 2022, il devrait s’élever à 4,7 milliards d’euros.

La FEDEPSAD réclame par conséquent un moratoire ou un « gel » des baisses de prix pour 2022 et une aide spécifique sur le carburant au même titre que les autres professionnels (médecins, infirmiers …) qui se déplacent à domicile, soit 15 centimes par litre.  En outre, elle veut de nouvelles négociations « sans tarder » pour revaloriser certains tarifsc ce qui permettrait aux PSAD « d’absorber l’inflation ». Enfin, la FEDEPSAD souhaite que le prochain ministre de la Santé organise un « Ségur » de la santé à domicile afin de « repenser l’organisation du système de santé, son financement, et faire de la santé à domicile le point d’ancrage du parcours de soins ».

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