Fermeture des centres commerciaux : le blues des titulaires d’officine

© Centre commercial Beaulieu

Fermeture des centres commerciaux : le blues des titulaires d’officine

Publié le 4 février 2021
Par Favienne Colin
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Depuis la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2, les titulaires concernés s’adaptent, tout en étant dubitatifs.

« C’est compliqué. En chef d’entreprise, il faut réagir vite », résume Laurence Galler, titulaire de la pharmacie du centre Lillenium à Lille (Nord), ouverte là mi-novembre, en plein deuxième confinement, et qui a désormais réduit son amplitude horaire de 10h à 18h. « Il y a des aberrations. Est-ce normal que nous n’ayons accès aux boutiques alimentaires, qui restent pourtant ouvertes, qu’en passant par Uber Eats ? Même les salariés du centre n’ont pas le droit de circuler dans le centre », s’indigne-t-elle.

Au centre Beaulieu dans un quartier de Nantes (Loire-Atlantique), Frédéric Devineau, cotitulaire avec son épouse Isabelle, fait part d’une « situation dramatique. Le trafic est à – 50 %, alors qu’en décembre et en janvier nous étions déjà à – 13 %. Les tests avaient camouflé (le manque à gagner). Ça va être dur », lâche-t-il. De fait, en dehors des méga-galeries, les autres pharmacies, en centre-ville ou dans les quartiers sont installées près de commerces ouverts. « Il y a une distorsion de la concurrence », tranche le pharmacien qui conserve toutefois son tour de garde.

Au centre Carré Sénart à Lieusaint (Seine-et-Marne), le titulaire, Adrien Soumet, essaie de positiver, malgré une fréquentation estimée à – 40/50 %. « On ferme le rideau à 18h et on assure une permanence jusqu’à 18h30. J’essaie de trouver du travail pour tous. Nous venons de nous engager dans la démarche qualité, pour décrocher la norme ISO 9001, j’ai mis certains salariés là-dessus. Nous allons tacher de rattraper notre retard administratif, les impayés de la Sécu, ou encore de remplir les rayons… Voilà pour les deux prochaines semaines ». Son souci – et pas des moindres –  concerne sa trésorerie. « Mon problème, c’est que la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi NdlR) ne suit pas. Sur quatre mois de chômage partiel, seul un m’a été payé. Donc, j’hésite à recommencer ! J’ai demandé aux salariés de poser des vacances, certains l’ont fait. Deux viennent d’être parents, ça me permet d’ajuster », explique celui dont le bailleur vient de revenir sur la ristourne qu’il lui avait accordée durant le premier confinement. Une erreur qui s’ajoute au reste.

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