Economie : la croissance du médicament remboursable ralentit

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Economie : la croissance du médicament remboursable ralentit

Publié le 17 janvier 2025
Par Audrey Chaussalet
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Derrière le dynamisme du chiffre d’affaires du réseau officinal se cache une marge qui ne suit pas tout à fait la même tendance et un marché du médicament remboursable qui tend à marquer le pas, selon les dernières analyses de Gers Data.

En 2024, le chiffre d’affaires (CA) du réseau officinal s’est établi à 46, 2 milliards d’euros, en hausse de 29 % sur ces quatre dernières années, selon les derniers chiffres publiés par le Gers Data. « Cette évolution du CA est un miroir aux alouettes, car la marge ne suit pas. Les baisses de prix, l’impact sur la marge et les achats plus chers entraînent une diminution du taux de marge. », répète David Syr, directeur exécutif de Cegedim pharma et directeur général de Gers Data. D’autant que l’augmentation du CA du réseau officinal en 2024 s’élève, en 2024, à 4,8 %, une performance qui marque le pas par rapport à celle de l’an passé, actant une décélération. Avec un CA de 29,5 miilliards d’euros, en hausse de 5 % par rapport à 2023, les prescriptions médicales obligatoires pèsent 64 % du marché de la pharmacie et concentrent près des ¾ de la contribution à la croissance.

Vers un effritement du taux de TVA à 2,1%

Le médicament remboursable conserve sa pole position et représente 71 % du CA de l’officine. En 2024, il s’en est vendu 2,5 millions d’unités et son CA a atteint 26,3 milliards d’euros, en hausse de 1,4 milliard d’euros versus 2023. Mais, depuis 2022, sa croissance en valeur tend à ralentir. La sortie des produits de contraste du circuit officinal ainsi que les molécules génériquées (dont Janumet et Velmetia en 2023 et Xarelto en 2024) ont tous deux eu des impacts négatifs, chiffrés environ à 200 millions d’euros chacun.

Des médicaments chers toujours plus chers

En 2024, la hausse du CA des médicaments onéreux (dont le prix est supérieur à 1930 HT) s’est portée à seulement + 5 %, soit 266 M€. Leur CA PFHT s’est établi à 5,6 milliards d’euros. Et s’ils pèsent 23 % du CA HT de l’officine, c’est surtout parce qu’ils coûtent de plus en plus chers. En effet, entre 2022 et 2024, le prix moyen des médicaments onéreux ( >1930 euros HT) est passé de 3814 euros à 4692 euros. Tandis que la tranche inférieure – sur les médicaments onéreux dont le prix se situe entre 468,97 € HT et 1930 € HT , a enregistré un CA de 10,3 milliards d’euros, en progression de 10 % depuis 2018. Désormais, leur part équivaut à 42 % du CA HT de l’officine. Même chanson sur leur prix moyen, qui a augmenté de 300 euros en l’espace de deux ans, entre 2022 et 2024. « Cette dynamique du prix moyen intervient dans le calcul de la marge de la pharmacie et dans la lecture de son taux de marge qui va, du coup, s’effriter sur cette TVA à 2,1 % », conclut David Syr.

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