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A la veille de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le Bulletin épidémique hebdomadaire (BEH) dresse un bilan de la perception de la pandémie de Covid-19 par les personnes vivant avec le VIH.
Sur le plan psychologique, le Covid-19 a réactivé des peurs, du fait de certaines similitudes entre cette pandémie et celle vécue il y a près de 40 ans avec le VIH : maladie arrivée de l’étranger, symptômes non spécifiques, mortalité élevée, absence de traitement, communication contradictoire et anxiogène.
L’analyse du contenu des appels passés sur la plateforme Sida info service entre le 1er mars 2020 et le 31 mai 2021 éclaire les craintes spécifiques des personnes vivant avec le VIH. Notamment, elles exprimaient la peur d’être plus vulnérables en cas de contamination par le Covid-19. Crainte confortée par un suivi compromis lors des confinements et par la mobilisation du corps médical sur le Covid-19. « Malheureusement, cette rupture de soin perdure à ce jour pour certaines [personnes vivant avec le VIH] qui, toujours très angoissées par la situation sanitaire, n’ont pas réussi à revenir dans le système de soins », précise le BEH. Heureusement, des patients dont le médecin était indisponible ont été orientés vers les pharmacies qui, au cours de la crise, ont pu renouveler les traitements chroniques en cas d’ordonnance périmée. Dans le même temps, des antirétroviraux ont été envisagés comme traitement préventif ou curatif du Covid-19 faisant craindre une rupture de stock.
La vaccination a été également source d’inquiétude. Un sentiment d’injustice s’est d’abord développé devant la rapidité de la mise à disposition de vaccins contre le Covid-19 alors qu’il n’existe à ce jour aucun vaccin contre le VIH. Puis, le vaccin contre le Covid-19 a posé des questions en termes d’interactions avec les traitements antirétroviraux et avec l’infection par le VIH elle-même, « certains médecins traitants déconseillant la vaccination », indique le BEH. En outre, les personnes atteintes par le VIH se demandaient si les antirétroviraux pouvaient fausser les résultats des tests.
Enfin, les salariés bénéficiant d’une affection de longue durée dans le cadre de leur infection par le VIH ont pu demander à être mis en arrêt de travail dès le premier confinement. Cette mesure leur a fait craindre que leurs collègues et employeur comprennent qu’elles étaient infectées par le VIH, ou a fait naître un sentiment de culpabilité, en particulier pour celles travaillant dans les structures de soin.
Ainsi, l’épidémie de Covid-19 a révélé de nombreuses difficultés et une santé psychologique fragilisée des personnes atteintes par le VIH. Le BEH conclut en insistant sur une nécessaire amélioration de la communication auprès de cette population.
Alexandra Blanc
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