Vaccination monkeypox à l’officine : élargissement et rémunération insuffisants - 07/09/2022 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
07/09/2022 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Vaccination monkeypox à l’officine : élargissement et rémunération insuffisants

L’expérimentation de la vaccination contre la variole du singe (monkeypox) en officine a été étendue à plusieurs régions. Pas assez, selon les acteurs de l’expérimentation. Qui estiment la mobilisation des pharmaciens insuffisamment rémunérée.
Getty Images/iStockphoto

Les pharmaciens ont été autorisés, à titre expérimental, à vacciner contre la variole du singe (virus monkeypox). Depuis le 10 août, cinq pharmacies sont impliquées dans l’expérimentation : une dans les Hauts-de-France à Lille, deux en Paca à Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Fréjus (Var), deux à Paris. « Les pharmacies de Marseille et de Fréjus ont eu de très bons retours des patients vaccinés en officine au vu des réponses au questionnaire d’évaluation mis en place », rapporte Félicia Bibas-Ferrera, présidente de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens de la région Paca. A date du 28 août, les deux pharmacies avaient vacciné 290 patients.

Confrontés à une organisation différente de celle de la vaccination grippe et Covid-19 et à une logistique plus complexe, ces pharmaciens ont été plus autonomes dans la prise en charge du patient. « La mise en place de cette organisation a été facilitée par le travail réalisé par Patrice Magnetto, vice-président de l’URPS pharmaciens Paca », insiste-t-elle. Toutefois, elle souligne que la rémunération octroyée (9,61 euros) n’est pas à la mesure du temps passé, ni des moyens mis en œuvre. « Il s’agit ici d’une prise en charge très spécifique qui demande une très grande discrétion de la part de l’équipe, qui nécessite avant l’injection un entretien de santé sexuelle car il faut s’assurer de l’éligibilité du patient qui s’auto-déclare patient-cible », explique-t-elle. Tout cela en un quart d’heure, alors que la rétribution du pharmacien ne prend pas en compte le travail lié à la commande, à la facturation et à la traçabilité. « Aussi, plus que le temps ou les moyens, il faut avoir la motivation car le pharmacien n’est pas payé à sa juste valeur », ajoute-t-elle.

Président de l’URPS pharmaciens d’Ile-de-France et vice-président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Renaud Nadjahi s’élève contre la faiblesse de cette rémunération : « Nous avons demandé à être rémunérés à la hauteur de la consultation des sages-femmes lorsqu’elle donne des formations, soit 45-46 euros à la première injection, mais cela nous a été refusé ».

Une trentaine de pharmacies en plus dans 7 régions

Dans le cadre de l’élargissement de cette vaccination, limité pour l’instant à une trentaine d’officines sélectionnées par 7 agences régionales de santé (ARS Paca, Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire, Bretagne, Hauts-de-France et Ile-de-France), Félicia Bibas-Ferrera annonce que l’URPS Paca fera l’avance des frais de 500 euros nécessaires à la mise en place des rendez-vous sur Doctolib, tout en espérant une prise en charge dans un second temps par l’ARS.

La profession fonde aussi beaucoup d’espoir sur la publication d’un arrêté autorisant les directeurs généraux des ARS à désigner des pharmacies supplémentaires pour cette vaccination. Grégory Tempremant, président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, reproche le manque d’ambition du ministère de la Santé qui n’a pas souhaité s’appuyer sur l’intégralité du maillage des officines et regrette que 7 régions, seulement, ont joué le jeu. « Le motif invoqué par le ministère est que les besoins sont couverts dans les autres régions par les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et d’autres centres de vaccination, explique-t-il. Le CeGIDD de Lille vaccine bien mais il ne peut capter tous les patients éligibles qui préfèreront aller se faire vacciner en officine ». Et de souligner que la première pharmacie expérimentatrice à Lille a déjà réalisé 483 vaccinations au 28 août. Néanmoins, l’arrêté devrait permettre un assouplissement et à d’autres ARS de rentrer dans le dispositif. « Ce sera à la main des ARS en fonction de l’approvisionnement et de la logistique », confirme Renaud Nadjahi. Il ajoute que deux pharmacies supplémentaires seront désignées pour la vaccination dans Paris intramuros selon les 6 critères définis et entre 1 ou 2 dans les départements de la grande couronne (Yvelines, Val d’Oise, Seine-et-Marne et peut-être le Val-de-Marne dans un premier temps). Et pour les six autres régions sélectionnées, ce sera 9 officines en plus en Occitanie, 5 en Paca, 5 en Bretagne, 5 en Nouvelle-Aquitaine, 2 en Pays-de-Loire et 6 en Hauts-de-France.



François Pouzaud

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