Le 23 juillet dernier, l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) a assigné Le Galec, la centrale d’achats de Michel-Edouard Leclerc (MEL) , pour fausses allégations et publicités mensongères répétées laissant entendre qu’il y a forcément un docteur en pharmacie dans chacun de ses 252 centres de parapharmacie.
Pour justifier la présence de diplômés, « MEL s’appuie sur un sondage selon lequel 44 % des consommateurs viennent en parapharmacie pour avoir le conseil du pharmacien », a souligné Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), lors d’un point presse ce mardi 11 septembre. Or ses docteurs en pharmacie semblent répondre souvent aux abonnés absents. Recourant à l’article 145 du Code de procédure civil (procédure légale permettant de déposer plainte et d’étayer ses accusations devant le juge), l’UDGPO a démontré par voie d’huissier que 5 parapharmacies Leclerc n’employaient aucun pharmacien diplômé. Et elles ne sont pas les seules ! Le Galec a reconnu que c’était le cas pour 15 % d’entre elles.
« Notre assignation au fond vise à prouver que les parapharmacies Leclerc n’ont pas, ou pas en nombre suffisant pour couvrir les horaires d’ouverture, le nombre de pharmaciens requis pour délivrer le service pharmaceutique », explique Laurent Filoche, confiant quant à l’issue de ce procès car les accusations portées reposent sur des preuves.
« Notre objectif est d’établir un photographie exhaustive du nombre effectif de diplômés dans les parapharmacies Leclerc », poursuit-il.
Une campagne de communication en perspective
En cas de condamnation de MEL, l’UDGPO lancera une campagne de communication sur le monopole avec le concours de l’Ordre et des syndicats, demandera réparation des préjudices économiques causés par ce grand distributeur aux différentes officines situées dans un rayon de 30 minutes en voiture qui correspond à la zone de chalandise d’un centre Leclerc. « Nous allons effectuer la première Class Action (recours collectif, NdlR) de la profession contre Leclerc et invitons les pharmaciens à se joindre à l’UDGPO pour récupérer une partie des sommes correspondant aux ventes indues réalisées en trompant les consommateurs sur la présence de pharmaciens », annonce-t-il. Le chiffre d’affaires moyen des centres de parapharmacie Leclerc étant de 320 millions d’euros, Laurent Filoche espère au mieux récupérer 10 % de ce chiffre.
Enfin, une nouvelle victoire contre MEL l’obligerait pour conserver un espoir de vendre des médicaments disponibles sans ordonnance, de recruter à tout-va. « Ce ne sera pas si simple car le modèle Leclerc marche avec des franchisés qui sont responsables de leur chiffre d’affaires, or celui en para stagne voire régresse en GMS, ce secteur n’est pas suffisamment lucratif pour qu’ils embauchent des pharmaciens à plein temps », conclut Laurent Filoche.
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