Un Trod Covid-19, pourquoi ?

Le Trod permet d’avoir, en quelques minutes et à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt, une orientation sur le statut sérologique d’un patient. Il détecte les anticorps spécifiques (IgM, IgG) produits par l’organisme et dirigés contre le Sars-CoV-2. Avec une inconnue. « Les tests sérologiques ne permettent pas de répondre à la question ‘Suis-je contagieux ?’, annonçait la HAS en mai dernier. Ils ne permettent pas encore de répondre à la question ‘Suis-je protégé contre le Covid-19 ?’. »

Pour qui ?

Selon la Haute Autorité de santé, les Trod ne sont que des outils complémentaires aux tests sérologiques automatisables (réalisés en laboratoire) et leurs indications sont beaucoup plus restreintes. Les Trod sont ainsi recommandés :

- pour les patients symptomatiques sans facteur de gravité (y compris les enfants) et ayant des difficultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale : en secteur rural isolé, populations marginalisées, grande précarité, migrants...

- en diagnostic de rattrapage pour les personnels soignants et les personnels d’hébergements collectifs symptomatiques sans signe de gravité ;

- pour les enquêtes épidémiologiques.

La prescription médicale n’est pas obligatoire.

Attention, un patient qui se plaint de signes cliniques évoquant une infection par Sars-CoV-2 doit être orienté rapidement vers un médecin ou le Centre 15.

Quels tests ?

Les Trod doivent porter le marquage CE et être validés par le ministère de la Santé (voir la liste ici). Ces tests sont uniquement réalisés par des professionnels de santé habilités : les pharmaciens et les médecins.

Quand réaliser un Trod ?

Les tests sérologiques peuvent être utilisés au moins 14 jours après le début des symptômes ou 20 jours après l’exposition au virus (voir notre article du 4 juillet).

Jusqu’à quand ? En l’état actuel des connaissances, la question est toujours en suspens. Selon les dernières données, l’immunité acquise après exposition au Sars-CoV-2 pourrait n’être que de courte durée (voir notre actualité du 15 juillet).

Dans tous les cas, se reporter à la notice du fabricant.

Que faire si le résultat est positif ?

Le patient a, a priori, été en contact avec le nouveau coronavirus. Plus précisément :

- un résultat IgM + /IgG- signe une infection en cours plutôt débutante,

- un résultat IgM + /IgG + signe une infection en cours récente,

- un résultat IgM-/IgG + montre que le patient a été infecté.

Mais attention, « les Trod sont des tests d’orientation diagnostique, et non des tests permettant de poser formellement le diagnostic de Covid-19 », rappelait la HAS le 18 mai. Ainsi, tout Trod affichant un résultat positif devra être confirmé par un test sérologique automatisable (technique ELISA). Par ailleurs, le patient doit contacter son médecin traitant pour entrer dans la procédure de traçage (inscription sur la base de données AmeliPro et recherche des cas contact).

« C’est une consigne que j’ai donné à mon groupement : on ne laisse pas repartir un patient avec IgM positif. On appelle directement le 15 pour éviter qu’il contamine les cas contacts qu’ils pourraient avoir dans la journée », expliquait Laurent Filoche, président de L’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), au Moniteur des pharmacies. « Si le patient n’a que des IgG et s’il n’a pas de symptôme, il a a priori dépassé le stade de la contagion, complète Alain Grollaud, président de Federgy. On lui conseille de surveiller pendant au moins 15 jours l’apparition de symptômes, car il a été décrit un syndrome post-Covid. » Les gestes barrières restent de vigueur.

Et si le résultat est négatif ?

Le patient n’a, a priori, pas été en contact avec le nouveau coronavirus. La HAS encourage de confirmer le résultat, même négatif, avec un test sérologique effectué en laboratoire. Dans tous les cas, le patient doit impérativement continuer à pratiquer les gestes barrières.

Quid de la traçabilité ?

Les modalités restent à préciser. « Nous pouvons inscrire l’achat du test dans le DP du patient. Nous pouvons aussi inscrire sur sa fiche de notre LGO la date du test et le résultat, expliquait Laurent Filoche.

Une fiche de traçabilité est fournie avec certains tests.

A quel prix ?

Les Trod ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie, même sur prescription médicale. Les prix sont libres, et non encadrés. Alain Grollaud recommande à ses adhérents un tarif compris entre 15 à 18 € TTC.

Que faire des déchets ?

Les Trod usagés, les compresses, etc… sont à jeter avec les déchets d’activité de soins à risque infectieux perforants.

Des conseils pratiques 

Dans sa fiche « Pratique d’un trod Covid-19 », le Comité pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO) dresse la liste des outils nécessaires (dont masque, gel hydroalcoolique, gants à usage unique, autoquestionnaire afin de limiter la durée de l’entretien, liste vierge des personnes contact…) et conseille la réalisation du Trod uniquement sur rendez-vous, dans un espace de confidentialité aéré avec port du masque.