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Cette liste diffère de celle étudiée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes (patients, médecins, pharmaciens, industriels, pouvoirs publics) et reste décevante pour les syndicats pharmaceutiques dans la mesure où les deux premières molécules inscrites ne sont pas les plus faciles à substituer et présentent déjà un taux de pénétration des biosimilaires élevé. Partagez-vous leur déception ?
Jérôme Wirotius. Non, pas du tout. Cette publication, qui ancre la possibilité pour les pharmaciens d’officine de substituer des médicaments biosimilaires à des médicaments biologiques de référence et d’accompagner les patients dans leurs traitements biologiques de façon pérenne, est une avancée historique et une étape décisive. C’est un changement majeur qui doit être pris comme tel, même si ce départ est modeste. La première LFSS pour 2014, qui avait autorisé la substitution biosimilaire (avant d’être supprimée par celle de 2020), n’avait jamais fait l’objet d’une publication de mesures réglementaires nécessaires à sa mise en œuvre.
N'avez-vous pas tout de même le sentiment que le gouvernement fait tout pour que le développement des médicaments biosimilaires en ville ne passe pas par les pharmaciens d’officine ?
Au contraire, il faut saluer la décision courageuse et responsable du gouvernement de publier cet arrêté malgré la pression colossale des lobbies, compte tenu des revirements des années passées. Et puis, ce n’est qu’un début, cette liste a vocation à se déployer, à condition d’avoir une implication importante et complémentaire des pharmaciens et des médecins dans leur développement. La LFSS pour 2022 a distingué deux listes différentes de biosimilaires (un périmètre de 6 molécules pour les médecins et de 2 pour les pharmaciens) et des mécanismes d’incitation différents qui ne font pas l’unanimité chez eux. On peut cumuler les modèles pour mobiliser conjointement pharmaciens et médecins et espérer accélérer encore plus la pénétration des médicaments biosimilaires. Une étude du Crédoc de 2021 montre que l’écosystème le plus performant est fondé sur un système d’incitation financière commun entre ces deux professionnels de santé et sur un partage équitable des économies avec l’Assurance maladie.
L’avenant n° 9 de la convention des médecins et leur rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) sur l’interchangeabilité des biosimilaires ont été retoqués par l’Ordre des médecins. N’est-ce pas une occasion pour les pharmaciens de récupérer des molécules un peu plus « sexy » pour la substitution ?
C’est clairement une opportunité pour mutualiser les deux listes entre médecins et pharmaciens et les dispositifs d’incitation. Il faut aussi envisager l’instauration d’un honoraire, bien plus simple qu’une Rosp, rémunérant le travail d’initiation d’un traitement par médicament biologique, d’information, de suivi et d’accompagnement du patient, à l’instar de ce qui existe pour les pharmaciens avec les entretiens pharmaceutiques pour patients sous anticancéreux oraux. L’enjeu de cette synergie médecin-pharmacien est de taille : un objectif de 80 % de pénétration des biosimilaires sur ces 8 molécules permettrait de réaliser 680 millions d’euros d’économies dès la première année, selon un rapport de la Cour des comptes de 2017.
Propos recueillis par François Pouzaud
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