Sécurité : la peur gagne les pharmacies de centre commercial

Dans les centres fermés de plus de 20 000 m², les pharmacies se retrouvent souvent seules dans des galeries désertées par les clients. Au-delà de la perte de chiffre d'affaires (CA), c’est un sentiment d’insécurité qui gagne les officinaux. Sentiment auquel les foncières semblent pour l’instant insensibles. « Nous sommes isolés, mis à l’écart », confie Simon Despagne, cotitulaire de la pharmacie du Trianon (Pharmabest), située à Parly 2 (Yvelines). Aujourd’hui, seules 3 % des boutiques de ce centre de 113 000 m² (géré par le bailleur Unibail-Rodamco-Westfield) sont ouvertes. Dont la pharmacie et quelques commerces de bouche (Monoprix, Auchan Gourmet, Nicolas, Nespresso…). « Le centre n’est plus chauffé et se retrouve pratiquement dans le noir, puisque les enseignes des magasins ne sont pas allumées ».

Sur le plan de la sécurité, il n’y a rien de rassurant ! Seul le PC sécurité, en effectif réduit, assure la veille en cas de déclenchement d'une alarme. « Le nombre de vigiles présents dans le centre a considérablement baissé, poursuit le pharmacien, qui salarie un vigile pour assurer la sécurité de son officine. Le soir, je laisse partir mes employés avec notre vigile, qui les raccompagne jusqu’à la sortie et je ferme seul ». L’officine, qui affiche déjà 50 % de CA en moins, est, par chance dans cette situation inédite, située à côté d’un accès extérieur.

Devenus minoritaires, les commerçants ouverts au sein des centres commerciaux fermés ont bien du mal à se faire entendre. Et, pour l’heure, les réponses des foncières ne sont guère rassurantes. « Nous assurons la meilleure qualité d’accueil dans ces circonstances exceptionnelles, répond Unibail-Rodamco-Westfield. Nous avons adapté nos dispositifs au contexte, mais les éléments essentiels (sécurité incendie, sûreté et vidéosurveillance) restent opérationnels. Chaque commerce (y compris les pharmacies) est responsable de la sûreté de son point de vente ». Marc Valente, directeur de l’exploitation d’Hammerson France d’ajouter : « Les entrées des centres sont maintenues ouvertes de sorte que l’accès aux commerces pouvant exercer leur activité (dont les pharmacies font partie) soit toujours possible ». Klépierre, lui, a préféré ne pas répondre du tout.