Cette disposition est susceptible « de ne pas garantir l’accès aux biens de première nécessité à tous et de porter une atteinte disproportionnée aux libertés, notamment pour les personnes ne pouvant être vaccinées pour des raisons médicales et qui devront se faire tester très régulièrement pour accéder à ces centres », ont estimé les membres du conseil d’État. Une situation que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a tout de suite tenté de préciser : « Si à l’échelle d’un territoire, il y a des commerces qui ne sont pas dans le centre commercial et qui permettent d’acheter des produits de premières nécessité, alimentaire ou pharmaceutique, alors le pass sanitaire pourra s’appliquer dans le centre commercial de ce bassin de vie. Mais lorsqu’on ne peut garantir l’accès à des biens de première nécessité que dans un grand centre commercial, il n’y aura pas d’utilisation du pass sanitaire dans ce centre commercial ». La rédaction de cette mesure dans le projet de loi sera donc adaptée. Le porte-parole du gouvernement a également indiqué que « le pass sanitaire ne serait pas contrôlé dans chaque commerce des centres commerciaux », qu’ « une évaluation plus précise de ce qu’est « un bassin de vie» se fera en lien avec préfets et élus locaux » et que « le seuil de la superficie des centres commerciaux soumis au pass sanitaire serait défini par décret », laissant ainsi craindre aux représentants des différentes Fédérations du Commerce une libre interprétation des préfets et des maires et, au final, un flou artistique pour les commerçants situés dans les centres commerciaux. « On va sans doute avoir des décisions différentes, voire contradictoires, selon les départements », conclut Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux, dans le magazine Capital. Parmi les différents groupements de pharmacie, Pharmabest, dont 1/3 du parc est implanté en centre commercial, a été le premier à réagir. « Alors que la 4ème vague est là, que le gouvernement pousse les feux pour accélérer la vaccination du plus grand nombre ; comment comprendre que l’accès aux pharmacies installées dans les grands centres commerciaux, soit pénalisé par une obligation de pass sanitaire. […] Comment faire avec un patient ayant déjà reçu sa primo injection qui souhaitera recevoir sa deuxième dose chez son pharmacien ? Si l’on se réfère au texte, il ne pourra pas accéder à l’officine car il ne pourra présenter de pass sanitaire. De même, quel sort va-t-on réserver aux patients chroniques qui ne pourront se rendre chez leur pharmacien habituel s’ils ne détiennent pas de pass sanitaire ? », s’interroge David Abenhaim, le Président du groupement.
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