Ouverture d’une pharmacie « Monge » à Paris 15e : les recours en annulation pleuvent - 19/01/2018 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Ouverture d’une pharmacie « Monge » à Paris 15e : les recours en annulation pleuvent

Touristes, Paris, pharmacie, Monge, Citypharma, Lafayette Laurent Lefort

Un mois à peine après son ouverture, rue du commerce dans le 15e arrondissement parisien, à l’emplacement d’une ancienne boutique Zara de 800 m², la pharmacie « Monge Eiffel Commerce » fait l’objet de plusieurs recours en annulation de la décision de l’ARS ayant autorisé le regroupement dont est issue cette officine*. L’attention portée à l’enseigne Monge est décuplée depuis que le groupement Paris Pharma a acquis, avec l’aide du fonds d’investissement Sagard, l’emblématique point de vente du 5e arrondissement. Cette signature est appelée à se déployer avec parcimonie dans les grandes métropoles touristiques.

Cinq titulaires voisins, les trois syndicats (la FSPF, l'UNPF et l’UPRP, filiale parisienne de l’USPO) et l’Ordre, qui a émis un avis défavorable, à ce regroupement ont déposé des recours. 
Pour Frédéric Saada, l’avocat de la pharmacie « Monge Eiffel Commerce », tous vont se brûler les ailes. « Ce dossier a été médiatisé alors que ce regroupement est un modèle sur le plan juridique », défend-il.

A Paris où il y aurait 500 pharmacies de trop si l’on s’en tient au quorum, il paraît difficilement contestable au regard du critère de l’abandon de clientèle. « Et dans la nouvelle ordonnance réseau, le regroupement d’officines dans le même quartier sera quasi-automatique, il n’y aura plus besoin de démontrer l’optimisation de la desserte de la population résidente », ajoute cet avocat.

C’est d’ailleurs pourquoi l’Ordre, dans son recours devant le tribunal administratif, entend s’appuyer sur une jurisprudence du Conseil d’Etat qui avait annulé une licence de transfert au motif que l’amélioration du service médical rendu n’était pas au rendez-vous. « Comment pourrait-il être amélioré dans la pharmacie rue du commerce, alors que presque tout l’espace est dévolu à la parapharmacie et que les comptoirs à ordonnances prennent une toute petite place au fond de la pharmacie ? », s’interroge Martial Fraysse, président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Ile-de France.

« Pour l’instant, la pharmacie n’a ouvert que sur 250 m², c’est un choix réfléchi mais maintenant que la licence a été accordée, elle va avoir davantage les mains libres », redoute Patrick Freva, un des pharmaciens contestataires et fondateur de l’ADIP (Association de défense de l’indépendance de la pharmacie).

* Regroupement entre une pharmacie du boulevard de Grenelle et une autre de l’avenue Emile Zola



François Pouzaud

Les dernières réactions

  • 19/01/2018 à 18:12
    Domino
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    Plusieurs pharmacies « La Fayette » plusieurs pharmacies « Monge » à Paris, et ce n’est sûrement pas fini... Qui a encore envie de s’installer à Paris ou dans les grandes villes ?

    S’endetter sur 12 ans et accepter de travailler 50 heures, pour finalement se faire ruiner par un fonds de pension étranger, est-ce raisonnable ?
  • 19/01/2018 à 19:02
    miroirauxalouettes
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    Excellent ton commentaires domino. le dilemme aujourd'hui est effectivement celui là. Mais tu sais maintenant les nouvelles cibles des lafayettes, boticinal, Monge, Paripharma, ce sont les villes moyennes.
  • 19/01/2018 à 19:20
    BREZHONEG
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    Donc,resumons: il ne faut pas acheter petit parce que c'est petit,il ne faut pas acheter centre ville parce qu'ils crevent du "no parking+no bagnole=no bizness",il ne faut pas acheter a la campagne parce que desert medical, et il ne faut pas acheter galerie marchande parce que c'est cher +Amazone. Le Colbertisme appuyant le Capitalisme liberal nous indiquerait il clairement la direction du cimetiere?.
  • 19/01/2018 à 20:18
    Thierry Paulin, Étudiant en pharmacie
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    Ce n'est pas en vendant de la PARA en discount que les pharmacies vont gagner de l'argent.

    Il vaut mieux se recentrer sur des valeurs sures comme l'orthopédie: marché en progression de 7 à 8 % annuel mais avec des coef de 1, 8 à 3 !!! (pas la même marge)
  • 20/01/2018 à 07:52
    MAURICE
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    Ne soyez pas si pessimistes, une parapharmacie la Fayette, n'est pas rentable dans une petite ville, leurs stocks sont énormes, disproportionnés, le service à la clientèle, est nul, de plus le fond de commerce, est exorbitant plus de 100% contre moins de 60% pour une petite pharmacie ou l'éthique est respectée, les malades y sont sensibles.
    Dans les grandes villes, ou le potentiel de clientèle est 10 fois supérieur, la rentabilité des parapharmacies La Fayette ou autres est possible.
    Je parle d'expérience.
  • 20/01/2018 à 09:10
    pharmaciencensure
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    Que ce soit dans une grande ville, une ville moyenne ou une petite ville aucune pharmacie Lafayette n’est rentable.
    Si les pharmacies low-cost survivent c’est parce que les autres officines s’alignent sur leurs prix et leurs méthodes.
  • 20/01/2018 à 09:24
    brucine
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    Reste à savoir ce qu'est, dans le Gross Paris, "une petite pharmacie où l'éthique est respectée".

    Nombreuses y sont celles qui ont été achetées une bouchée de pain soit en propre parce que micro-pharmacies en difficulté, soit parce qu'un pharmacien financier y a placé une marionnette selon le dogme actuellement assez répandu chez les jeunes qui voudrait que l'on puisse s'installer sans argent.

    Il en résulte asse souvent que l'on s'y sent obligé de vendre n'importe quoi à n'importe qui, mais cette fois-ci en médicaments listés et pas en Para comme Lafayette.

    Davantage éthique, vraiment?


  • 20/01/2018 à 09:37
    frades
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    Brezhoneg a raison.
    Les pharmacies discount se vendent. Lafayette, galerie marchandes de Leclerc, autres endroits encore plus improbables, toutes ont des valeurs de revente bien supérieures à leur rentabilité intrinsèque. En campagne on est tranquille jusqu'au moment où on décide de vendre, et là c'est la cata: la valeur du fond tombe à zéro.
    On est en train de construire une bulle financière, qui va aboutir à la vente à la découpe du réseau. Deux ou trois gros acteurs se répartiront les chaînes de distributions.
    Ce qui pourrait (peut-être?) sauver le système, c'est réorienter l'économie de l'officine sur le médicament. Casser le monopole définitivement sur la para et peut-être même les faux médicaments (dispositifs médicaux), et rémunérer décemment la délivrance.
  • 20/01/2018 à 09:54
    brucine
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    Ce sont les pharmaciens qui se sont jetés à corps perdu dans la para et l'OTC à une époque où ils n'en avaient pas besoin pour manger.

    La sécu en a profité pour prendre en compte ces paramètres et, pour faire un raccourci, faire supporter aux pharmaciens les baisses de marge répétées sur le médicament par les autres types de vente.

    Tout le monde (?) en a en effet un peu marre de vendre des "dispositifs médicaux", perlimpinpins divers ou crèmes miraculeuses destinées à remplir les méfaits de l'âge, mais il est sans doute un peu tard pour revenir en arrière, vider les rayons des officines de tout ce qui n'a rien à y faire et demander en contrepartie à la collectivité des hausses de prix spectaculaires sur le médicament.

    Et ce d'autant que, même à l'intérieur de la profession où certains y font l'essentiel de leur marge, il n 'y aurait sûrement pas consensus.
  • 20/01/2018 à 10:33
    pharmaciencensuré
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    La para et l'OTC n'a jamais fait mangé le pharmacien encore moins maintenant ou 90% du chiffre d'affaires réseau est réalisé avec des prix réglementés, cette part étant en plus en augmentation régulière.
    Les volumes d'OTC vendus en 2016 (idem pour 2017) sont inférieurs aux volumes vendus en 2008 avant la mise en place des libres accès.
  • 20/01/2018 à 12:55
    potard63
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    Il est illusoire de croire qu'il serait suffisant de "vider" les rayons de tout ce qui n'a rien à y faire pour faire accepter aux pouvoirs publics une hausse significative voir spectaculaire sur le prix du médicament. Le problème n'est pas là, il est politique. le maillon faible du système de santé c'est le pharmacien et l' effet de levier c'est le prix du médicament remboursé par la collectivité. Je note la détermination à obtenir satisfaction des médecins (pourtant soumis à "numerus clausus" comme nous), alors pourquoi échouons nous systématiquement dans nos revendications légitimes ? Aujourd'hui , un médecin s'installe où il veut, pas le pharmacien ! On rétorque à l'un ce que l'on accorde à l'autre. Il est temps d'ouvrir les yeux !
    L'ouverture du capital des points de vente à des non pharmaciens, cela fait bien longtemps que les groupes financiers l'ont contournée par d'habiles montages financiers, mais ils ne s'intéressent qu'à certains profils de point de vente; la "petite" boutique de quartier, celle qui est le dernier rempart de ce lien social qui s’effiloche de jour en jour, ou celle au cœur de la ruralité profonde tant méprisée de nos élites actuelles, celles là elles n'intéressent personne...parce qu’elles n'ont pas la taille critique pour survivre...
  • 20/01/2018 à 15:50
    miroirauxalouettes
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    Les pouvoirs publics laissent les fonds d’investissement et autres discounters faire. En effet, ils font le travail à leur place. Créer de très grosses officines, dynamiter celles autour. Les plus grosses deviennent plus grosses, il y a moins d'officines, elles sont mieux structurées financièrement. Les pouvoirs publics peuvent donc encore baisser les prix. Le cercle vertueux est lancé. La seule limite à cette logique pour les PP se sont les territoires abandonnées de province. Là ils devraient verser des subventions comme pour les agriculteurs.
  • 20/01/2018 à 19:12
    pharmaciencensure
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    Vider les rayons des produits de parapharmacie reviendrait à sacrifier moins de 5% du C.A réseau en tenant compte forcément que 80% des parts de marché de la para sont détenus par moins de 1500 officines.
    Il faudrait peut être arrêter de baser les analyses économiques sur des clichés éculés qui n’ont jamais été démontrés.
  • 22/01/2018 à 17:24
    BREZHONEG
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    Effectivement, les grosses boites , c'est ce que semblent jouer les politiques, comme 1ere partie de leur plan.Puis,acte2, ils diront aux titulaires:vous avez récolté le chiffre d'affaires des disparus,on va se partager le benefice.Donc ,on vous baisse la margeEt comme il faudra toujours couvrir des gros frais fixes (le "point mort comptable"), car toujours faire plus de saisies informatiques,et autres charges, à la place d'autres structures,l'equilibre economique des officines survivantes sera toujours plus "sur le fil".De meme que l'evolution de l'esperance de vie,d'ailleurs. Alors,on commence à se battre quand ? (je ne vais rien proposer,ça enerve Brucine...).
  • 22/01/2018 à 17:47
    pharmaciencensuré
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    Sur les quelques 180 officines fermées en 2017, moins de 10 l'ont été après liquidation et ce n'était pas automatiquement les "petites boites".
    Avec une diminution de 1% des officines par an le chiffre d'affaires du réseau régresse ce qui veut dire que le chiffre d'affaires des officines fermées n'est pas récupéré ce qui met en défaut la théorie de la récupération du C.A disparu par les autres officines.
    Quand 75% de notre rémunération seront des honoraires, comment baisser la marge qui sera d'environ 7%.
    Alors se battre, peut être, mais sur quoi ?
  • 23/01/2018 à 11:19
    BREZHONEG
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    eh bien ils baisseront les honoraires...(Il y a longtemps,on avait reussi apres 20 ans d'honoraire a 1fr 70 pour des analyses "albumine sucre"qui se faisaient avant vaccination,a faire enfin monter le prix a 27 francs. Ce qui avait aussitot provoqué une intervention et on nous les a rebaissés a 1.70 !!).
  • 23/01/2018 à 11:27
    potard63
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    N'oublions pas que plus il y aura d'honoraires dans notre rémunération, et plus il sera difficile de financer le cycle d'exploitation de nos entreprises, car comptez bien sur le gouvernement pour sous estimer ce moyen de rémunération.
  • 26/01/2018 à 16:06
    BREZHONEG
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    ....et l'inflation sans revision periodique de l'Honoraire nous "protegera" de quoi,chers negociateurs des syndicats?

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