Libéralisation de l’OTC : l’étude autrichienne qui démonte les arguments de l’UFC-Que choisir - 22/03/2018 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Libéralisation de l’OTC : l’étude autrichienne qui démonte les arguments de l’UFC-Que choisir

Sisteron, Alpes de Haute-Provence, FSPF, pharmacie Yohan Brandt

Dans les conclusions de son enquête menée en novembre 2017 auprès de 772 officines dans lesquelles un patient-mystère venait demander du paracétamol à 1 g et un médicament antirhume, l’UFC-Que Choisir émet des préconisations comme « l’élargissement de la distribution des médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et à des espaces dédiés dans les grandes surfaces, sous la surveillance d’un pharmacien diplômé. Cette mesure permettrait (…) jusqu’à 250 millions d’euros d’économies pour les consommateurs (…). »

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) réagit le 22 mars dans un bulletin d’information en rappelant qu’une étude autrichienne publiée en décembre 2017 a analysé l’impact économique de la dérégulation de l’OTC dans les pays où la vente de ces médicaments a été libéralisée. Le syndicat livre une analyse de cette étude.

•    Prix des médicaments : aucune réduction de prix de manière durable n’a été observée à la suite des mesures de déréglementation ;

•    Concurrence : la libéralisation du marché a conduit à la constitution d’un oligopole et a fait disparaître les plus « faibles » ;

•    Désertification pharmaceutique : le nombre de points de vente a uniquement augmenté dans les zones urbaines ;

•    Sécurité des patients : peu regardants sur la qualification de leur personnel, les points de vente laissent à désirer en matière de conseil, de contrôle de l’observance, d’informations sur la iatrogénie et autres interactions médicamenteuses. 

Le cas particulier du paracétamol
A propos spécifiquement du paracétamol, la Suède a suspendu en 2015 sa vente en grandes surfaces après avoir constaté une augmentation de 40 % en quatre ans des cas d’intoxications liés à une trop grande consommation de ce médicament, rappelle la FSPF.



Les dernières réactions

  • 22/03/2018 à 17:04
    pharmaciencensuré
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    La France est le seul pays européen à posséder des officines ouvertes dans des galeries commerciales liées à des hypermarchés.
    La France est le pays européen possédant la plus grosse concentration d'hypermarchés, 1 pour 40 000 habitants quand la moyenne européenne est supérieur à 1 pour 400 000.
    Les pharmacies d'hypermarchés représentent plus de 60% des parts de marché de l'OTC et pratiquent les prix les plus bas du marché.
    L'ouverture du monopole ne ferait donc pas baisser les prix de 10% puisque la concurrence s'exercerait aux endroits ou les prix sont les plus bas. Nous assisterions simplement à la mise en place d'une concurrence sur l'OTC dans des zones ou elle n'existe pas actuellement.
  • 22/03/2018 à 17:54
    BREZHONEG
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    C'est d'ailleurs l'argument intelligent qu'un responsable USPO soumis a Macron,alors Ministre :" Pourquoi accorder un 2eme point de vente de medicaments a Leclerc,puiqu'il y a deja, à 30 metres de ses caisses,dans la galerie marchande,une grosse pharmacie qui fait deja des prix bas,et en plus, explique et conseille".?
  • 22/03/2018 à 20:07
    brucine
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    "Nous assisterions simplement à la mise en place d'une concurrence sur l'OTC dans des zones ou elle n'existe pas actuellement. "

    Elle est déjà féroce dans les grandes villes (Paris) où des micro-pharmacies meurent pour être obligées de s'aligner sur les prix OTC et para (sans pouvoir compenser sur le volume d'ordonnances) d'une concurrence qui n'y est pas liée à la GMS, mais à quelques grosses officines de ville qui y font un dumping équivalent.

    La tendance est à cette situation de s'étendre vers la banlieue pourtant pas toujours si proche, où de plus en plus de pharmaciens croient bon de s'aligner sur les prix de ces structures, ne s'agissant d'ailleurs pas tant dans ce cas d'emm... les structures en question, mais les pharmacies environnantes, sans réaliser que, à la fin des fins, ce combat sans fin des prix vers le bas aura inéluctablement l'effet que l'on dit souhaité par certains milieux politiques et socio-économiques, savoir tuer les pharmacies sauf non seulement celles des galeries commerciales, mais aussi dans chaque secteur "la" grosse pharmacie dont l'effet d'échelle lui permet de résister à celui de dominos.
  • 22/03/2018 à 21:47
    pharmaciencensure
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    L’OTC représente 5% du chiffre d’affaires réseau, il n’y a donc aucune obligation de s’aligner sur les prix des discounters pour les petites officines sachant que les parts de marché sont détenues par lés grosses officines.
    C’est d’ailleurs parce que toutes les officines s’alignent sur leurs prix que les discounters résistent jusqu’à ce que l’équilibre de leurs ventes les fassent plonger.
  • 23/03/2018 à 07:17
    MAURICE
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    pharmaciencensure, c'est la deuxième fois que vous utilisez l'argument : l'OTC représente 5% donc négligeable, idem pour l'homéopathie, a force de tout considérer comme négligeable il ne restera plus rien.
    Pour votre gouverne en raison du glissement de la marge dégressive vers les produits les moins chers chez moi sur un an l'homéopathie est à 2.9% du CA, et 4.3% de la marge.
    Quant-à l'OTC, difficile à sérier sur le tableau de bord, contentons-nous du 10%de TVA soit 6% du CA pour 7.8% de marge. C'est loin d'être négligeable, c'est même vital pour l'entreprise
  • 23/03/2018 à 07:54
    rab74
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    tout à fait d'accord: 5% de 1 million, c'est quand même mieux que 0%...quant à affirmer haut et fort que les pharmacies de galeries sont moins chères, ....pas sûr du tout: la clientèle dont le caddy est plein n'analyse pas forcément les étiquettes. Dans mon secteur, Carrefour et SuperU sont 15% plus chères que le centre ville, mais peu s'en rendent compte, tellement ils sont contents d'avoir le parking gratuit (ils marchent plus en étant garés au fond, qu'en ville, mais leur ressenti est autre). Ce qui est effarant est que l'expérience des uns ne serve pas aux autres, Italie et Suede en tête et que des torchons comme UFC aient la possibilité d'écrire des âneries sans que ça leur coûte un centime
  • 23/03/2018 à 08:36
    Domino
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    Des prix imposés sur l’OTC selon un système calqué sur celui du livre, puisqu’il s’agit de produits spéciaux.
    Une tolérance de + ou - 5% sur les prix, comme pour le livre.
    Cela stopperait toutes ces polémiques et ces combats entre officines. Aujourd’hui, nous ne nous battons pas contre Leclerc ou Carrefour, mais entre confrères.
    Battons-nous pour demander un prix unique sur l’OTC, partout en France, et différencions-nous sur nos compétences et nos conseils.
  • 23/03/2018 à 09:30
    pharmaciencensuré
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    MAURICE, l'OTC représente 1,7 Mds d'€ de chiffre d'affaires sur environ 35 Mds d'€ pour le réseau, c'est la réalité économique.
    L'homéopathie avec 350 millions représente environ 1% du chiffre d'affaires du réseau.
    Vous me dites que chez vous la marge dégressive glisse vers les produits les moins chers, mais la marge n'a représenté que 47% de la rémunération du réseau (hors remises), et l'homéopathie en 2017 n'a apporté aucune marge mais moins de 4% de la rémunération hors remises sous forme d'honoraires (moins de 3% en comptabilisant les remises).
    La marge de l'homéopathie est apportée par la dispensation d'ordonnances qui font partie des dispensations rapportant le moins.
    La marge dégressive n'est pas linéaire et le glissement vers les produits les moins chers fait augmenter le taux de marge mais baisser la rentabilité puisque plus le taux est haut et plus la marge apportée en valeur est faible.
    Plus de 90% de la rémunération apportée par les médicaments l'est à travers la dispensation des ordonnances, la dispensation hors ordonnance représentant moins de 6% de la marge du réseau.
    L'OTC c'est moins de 13% des volumes de médicaments dispensés et le montant de la rémunération apportée représente moins de 40% des seules remises génériques.
    Vos chiffres montrent que vous êtes au dessus des moyennes nationales pour l'homéopathie et l'OTC ce qui montre que vous vous développez en multipliant les ventes les moins rentables, ce que vous confirmez en nous expliquant que vos ventes glissent vers les produits moins chers ce qui est à l'inverse du développement du réseau.
    Maintenant libre à vous de penser qu'il est vital pour votre entreprise de se développer en multipliant les ventes qui rapportent le moins, mais à ma connaissance il n'y a aucun circuit de distribution viable qui s'appuie sur le développement des ventes qui rapportent le moins et qui représente 5% de son C.A depuis des années.
  • 23/03/2018 à 10:37
    BREZHONEG
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    Le prix unique et bas pour contrer les casseurs ,nous l'avons sur pas mal de produits repondant à pas mal de pathologies et petits malaises: c'est le prix des specialités remboursés par la Secu.Avec un Lafayette pas loin,chez moi,le conseil c'est oxomemazine a 3.e ,etc. Ca me laisse 1 e sur les 3, et non pas 0.20 . Et jusqu a un certain niveau de prix bas(2 ou 3 euros), on est dans la zone dite " d'indifference au prix" pour les acheteurs. Les responsables prix de la Secu nous posent assez de problemes economiques,alors ,pour une fois qu'il y a un avantage a utiliser leurs nego avec les labos a notre profit .....Et nous serons ainsi au prix à la fois unique et bas que certains proposent comme solution aux attaques incessantes d'ufc et 60 millions. Qui seront obligés de se trouver un autre "maronnier",etant donné le labyrinthe de commissions diverses etudiant service medical rendu,effets secondaires,prix,etc) que ces produits doivent franchir avant leur mise sur le marché. Et nous, en etant groupé en plus, on peut laisser les casseurs de prix s'essoufler entre leurs gros frais fixes et leurs petites marges.
  • 23/03/2018 à 11:31
    pharmaciencensuré
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    Prix unique ou pas il n'en reste pas moins vrai que les volumes d'OTC dispensés en 2017 sont inférieurs d'environ 10% à ceux dispensés en 2008 avant la mise en place du libre accès.
    La réflexion que nous devons avoir n'est pas sur les prix mais sur la façon dont nous devons dispenser. Le libre accès a fait chuter la part de l'OTC en volumes et la part en chiffre d'affaires a été maintenu par les augmentations tarifaires qui ont été de 10% sur les 3 dernières années.
    Avec le libre accès nous sommes plus proche du commerçant spécialisé que du professionnel de santé et il est évident que c'est notre modèle économique qu'il faut remettre en cause car c'est lui qui nous pénalise économiquement en premier lieu.
  • 23/03/2018 à 13:49
    lc64
    alerter
    C'est un raccourci de dire que le libre accès a fait chuter la part de l'OTC.
    Le peu de pathologies apparues ces dernières années mais surtout la demande croissance pour les produits à TVA 5.5% sont sûrement des causes plus importantes de cette chute.
    Le prix bas est, qu'on le veuille ou non, une demande de la société actuelle.Il n'est pas possible de s'aligner sur les discounters mais l'écart de prix très important d'une pharmacie à l'autre doit nous interpeller.
    La solution proposée par Brezhoneg est vraiment à privilégier : conseiller des génériques nous permet de gagner plus en euros en ayant un conseil à prix bas et d'aller vers l'indépendance vis-à-vis des labos OTC qui pratiquent des hausses de prix injustifiées.
    D'autre part, la part de CA du médicament sur ordonnance est bien trop dépendante d'une pharmacie à l'autre de l'environnement médical (petit ou gros prescripteur) mais aussi de la clientèle (petite ou grosse pathologie) surtout avec la venue en officine des anti-hépatites C avec leurs prix très élevés.
    L'OTC, la parapharmacie et la diététique au sens large doivent être développés dans nos officines, à des prix corrects pour ne pas perdre les prescriptions.
  • 23/03/2018 à 15:07
    pharmaciencensuré
    alerter
    Developper l'OTC, la parapharmacie et la diététique dans nos officines pour ne pas perdre les prescriptions, vous êtes sur un schéma qui n'a jamais été démontré.
    La part des ventes hors ordonnances représente 15% du C.A réseau depuis des années alors que leur part en volumes a augmenté.
    Votre raisonnement repose sur le fait que vous vous considérez comme un simple commerçant spécialisé qui a donc besoin d'une offre produits pour récupérer des prescriptions qui représentent 85% du chiffre d'affaires réseau et près de 90% de sa marge.
    Il y a une autre alternative qui est d'exercer comme un professionnel de santé et de se consacrer prioritairement à la dispensation des ordonnances ce qui implique de répondre aux besoins des malades avant ceux des consommateurs. Alors seulement la répartition du chiffre d'affaires de votre officine sera proche de celle du réseau et vous assurerez la pérennité économique de votre officine.
  • 23/03/2018 à 17:16
    lc64
    alerter
    Avec des traitements à plus de 1000€ qui n'existaient pas il y a quelques années, le CA ne veut plus rien dire.C'est une vision de notre profession qui ne répond plus aux réalités du terrain.
    Ne se consacrer qu'à l'ordonnance est aujourd'hui une utopie qui ne peut pas faire vivre décemment un pharmacien qui a un emprunt à rembourser.
    Nous ne sommes pas maître de l'ordonnance, je vous lerappelle.
    Vendre de l'OTC, de la diététique et de la parapharmacie à des prix corrects permet de ne pas perdre les prescriptions : relisez mon mail.

  • 23/03/2018 à 17:56
    pharmaciencensuré
    alerter
    J'ai bien lu votre mail et je vous répète qu'il n'a jamais été démontré que l'OTC, la diététique et la parapharmacie permettait de ne pas perdre les prescriptions.
    Vous affirmez que nous ne sommes pas maître de l'ordonnance mais c'est faux simplement parce que la typologie d'une clientèle de consommateurs n'est pas la même que celle des malades.
    Se consacrer uniquement à l'ordonnance est loin d'être une utopie puisque cela permet d'avoir une typologie de malade, soit 1 dispensation sur 2 à un plus de 60 ans, sachant que plus 85% de la rémunération du réseau est apportée par les plus de 60 ans.
    S'il y a une vision qui ne répond plus aux réalités économiques c'est de croire que notre modèle économique ne peut pas être changé, pourtant la simple analyse de l'évolution de la typologie des ordonnances montre que 90% de la rémunération du médicament se concentre sur 40% des dispensations.
    Pour terminer, à chiffre d'affaires égal une officine du nord aura une rémunération supérieure de 30% à celle d'une pharmacie du sud et une officine rurale une rémunération supérieure de 25% à une pharmacie de centre ville (statistiques INSEE) la seule différence entre ces officines étant la typologie de leur clientèle.

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