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La consommation hospitalière d’hydroxychloroquine a été multipliée par 90 en France au cours de la dernière semaine de mars 2020 par rapport à la consommation hebdomadaire en temps normal. Dans le traitement du Covid-19, cette molécule n’est pas systématiquement associée à l’azithromycine, la consommation hospitalière de cette dernière ayant été multipliée par 30 sur la même période. Pour les curares, elle l’a été par 100. Ces médicaments sont utilisés pour leur indication majeure, le syndrome de détresse respiratoire aigu, complication du Covid-19.
Ces chiffres émanent du document « Le point sur les tensions d’approvisionnement en médicaments liées à la pandémie de coronavirus », édité par le LEEM le 9 avril. L’organisation représentant les industriels du médicament ne révèle cependant pas les volumes de consommation.
Les médicaments utilisés en réanimation, tels que curares, anesthésiques, morphiniques, stimulants cardiaques et antibiotiques injectables sont particulièrement soumis à des difficultés d’approvisionnement. « Pour le moment, les stocks disponibles sont suffisants et sous étroite surveillance », rassure le LEEM.
Le représentant des industriels rappelle que les tensions d’approvisionnement ne sont pas un problème franco-français. « Lorsque tous les pays recherchent les mêmes produits, au même moment, les capacités de production sont mises en très forte tension en France, comme ailleurs », indique-t-il. Et d’énumérer les solutions mises en place : contingentement des commandes, renfort de collaborateurs sur certains sites de production, identification d’alternatives thérapeutiques…
De plus, les industriels sont tenus de constituer des stocks de sécurité pour éviter les pénuries. Mais, indique l’organisation, « aucune entreprise n’avait prévu de multiplier par 100 ou 1000 voire 2000 le niveau des commandes de certains médicaments ! ».
En revanche, explique le LEEM, il n’est pas possible de réquisitionner un atelier pour fabriquer en urgence un médicament à la place d’un autre, comme certaines associations de soignants, patients et juristes le demandent. Six mois au moins seraient nécessaires pour mettre en place la production d'un médicament sans technicité particulière et avec peu d’étapes de fabrication.
Concernant le sujet très commenté de la relocalisation de la production de principes actifs, le LEEM indique qu’elle est possible mais pas pour l’ensemble des sites de production : « Il faut prioriser les efforts sur les médicaments les plus indispensables », ajoutant qu’il revient à chaque entreprise d’identifier la liste des médicaments pour lesquels il devient nécessaire d’assurer une indépendance sanitaire.
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