Honoraires sur les médicaments à 15 % : bataille autour d’une prise en charge - 21/11/2018 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Honoraires sur les médicaments à 15 % : bataille autour d’une prise en charge

Vignette orange, remboursement, médicaments DR

La confirmation par l’Assurance maladie, le 14 novembre dernier lors de la dernière séance de travail avec les syndicats, de la non-prise en charge des honoraires de dispensation lorsqu’une ordonnance ne contient que des médicaments remboursés à 15 % pour lesquels le remboursement n’est pas prévu au contrat de la Complémentaire santé, provoque l’émoi de Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Dans un communiqué daté du 21 novembre, il tacle à nouveau la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), après avoir dénoncé, le 12 septembre dernier, une spoliation de la rémunération du pharmacien et une augmentation du reste à charge pour les patients. 
Cette fois, il fustige un micmac et une situation inacceptable, mettant en cause les signataires de l’avenant n°11, la Cnam, l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (Unocam) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo). Il leur reproche de ne pas avoir perçu les conséquences de leur signature sur le reste à charge patient et sur la rémunération de l’officine. 

Philippe Gaertner suspecte de la part de la Cnam « d’avoir réussi le tour de force d’échanger de la marge contre des honoraires que les pharmaciens ne percevront pas ou de pousser les patients à ne pas demander le remboursement pour obtenir des économies supplémentaires. »
Pour illustrer ses propos, le président de la FSPF cite l’exemple d’une boîte de Stilnox, seul médicament prescrit sur une ordonnance. Si elle n’est pas remboursée par la Complémentaire santé, le reste à charge du patient est de 2,63 € en 2018. Elle sera de 4,32 € en 2020, s’il demande la prise en charge par l’assurance maladie ou de 3,09 € s’il y renonce, détaille le communiqué du syndicat. 
En l’espèce, le patient économiserait 1,23 € (et même 1,69 € en tenant compte de la franchise limitée pour ce médicament à 0,46 €) en ne demandant pas le remboursement. Quant au pharmacien, il perdrait 5,66 € de rémunération, ce montant correspondant à la somme des 3 nouveaux honoraires issus de l’avenant n°11 uniquement facturables si le remboursement est demandé. La FSPF demande donc à l’assurance maladie et aux complémentaires de trouver une solution urgente afin de corriger cette anomalie, portant préjudice aux pharmaciens et aux patients.

De son côté, Gilles Bonnefond, président de l’Uspo, souhaite également sortir du piège des honoraires sur les médicaments à 15 %. « Je n’ai pas dit mon dernier mot et je continuerai à me bagarrer car le pharmacien n’est plus sur la délivrance de boîtes mais sur un acte de dispensation. Il faut donc se détacher, avec l’assurance maladie obligatoire et complémentaire, du prix, des volumes mais aussi de l’ex-couleur de la vignette, la rémunération du pharmacien ne devant plus être collée à la boîte. »



François Pouzaud

Les dernières réactions

  • 21/11/2018 à 20:18
    PF
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    la FSPF fournit la boule de cristal pour savoir si le remboursement sera demandé ?
    c'est bien un honoraire de dispensation
    et jusqu'à maintenant, les médicaments, ils les délivrent au même prix quelle que soit la situation ou ils modulent en fonction du vent ???
  • 21/11/2018 à 21:02
    pharmago
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    Marre de cette fédé qui ne pense et agit qu'en fonction de l'autre syndicat !
    Qu'ils donnent les preuves de ce qu'ils avancent ......
    Vous vous souvenez du bazar a l'honoraire a la boite ......Ils n'ont pas de mémoire ou quoi ?
  • 22/11/2018 à 07:18
    MAURICE
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    La FSPF a un éclair de lucidité, en soupçonnant la CPAM, d'échanger de la marge, par une Kyrielle d'honoraires.
    Le but en était clair, supprimer subrepticement un honoraire par ci, un honoraire par là, ni vu ni connu.
    D'autant que nous avons déjà connu des honoraires à la boite, vite disparus.
    La naïveté des syndicats, m'étonnera toujours, à moins qu'il n'y ait connivence?
  • 22/11/2018 à 09:52
    cf
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    Un honoraire doit être lié à un professionnel de la santé qualifié, en l'occurrence un pharmacien. Que se passera t-il lorsque Mr Revel va nous dire que le préparateur , cela ne compte pas ou bien avec un autre montant d'honoraire, pourquoi pas ,... De même, l'achat direct d'un doliprane par exemple ,par un demande spontanée d'un patient ne devrait pas générer d'honoraire...ce que veut déjà la dgccrf.... Vive une marge décente , détachée du prix des médicaments, mais toujours mieux que cette usine à gaz voulue pas nos syndicats
  • 22/11/2018 à 10:09
    lemetier
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    j'adore les réactions objectives des supporters de l'USPO..
  • 22/11/2018 à 12:19
    BREZHONEG
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    Gaertner qui s'apercoit enfin qu'on nous prend de la marge en echange d'honoraires qu'on ne touchera pas !!!!!. Il s'en rend enfin compte !!!Mais depuis le depart,le suivi des anticoagulants,etc, l'escroquerie pourtant visible se developpe lentement mais surement.Des entretiens pas assez nombreux a l'officine pour compenser la perte de marge, et mal payés, et voila le resultat !!!A perimetre constant, qu'il disait ! La prise de conscience est un peu tardive, et comme par hasard ,il va partir.....avec une petite nomination quelque part pour bientot. Et c'est a nous de tout annuler et tout refaire. En commencant par la consultation de la base,qui n'a jamais eu lieu.
  • 22/11/2018 à 13:03
    momo
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    Maurice , peux tu nous dire quel honoraire a la boite a disparu ?
    Quant a garder une marge , je rappelle aux intervenants que les prix des medocs chutent drastiquement
    Et vaut mieux etre deconnecté de la baisse des prix .....avec des honoraires ! Sur cela tout le monde etait d'accord ! Même ceux qui pleurent maintenant
  • 22/11/2018 à 14:57
    BREZHONEG
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    Pour l'honoraire de tableau A ou C ,ca remonte a loin.Comme il n'etait jamais réévalué, avec l'inflation des 30 glorieuses,il etai devenu ridicule,et sa disparition n'a dérangé personne. Pour les medicaments en chute libre,ça ne sera pas sans fin,justement parce que c'est tres rapide.A un moment,assez proche quand on voit l'envolée des ruptures de livraisons, il faudra bien constater que ca ne peut plus descendre.A ce moment là, le retour a une economie qui fonctionne comme les autres secteurs,au pourcentage, sera l'objectif imperatif et
    evident.Meme l'Etat prend sa tva au pourcentage! Ou alors, qu'il donne l'exemple en prenant lui aussi un honoraire fixe jamais réévalué par rapport a l'inflation.
  • 23/11/2018 à 09:37

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    Vraiment!!
    Si l’ambiance positive dans les pharmacies est nulle. Que le burn out des professionnelles de santé s’impose .
    Que le futur de “ ces commerces” est pas clair avec Leclerc et compagnie...
    Il y a des questions que je me pose:
    Les politiciens sont pour ou contre la pharmacie de village, ?ou par contre ils préfèrent les grosses estructures? dans les quelles le conseil est impossible du à la gestion et management ...
    Et évidemment les entretiens pharmaceutiques... un peu douteux....
    Bref, une réforme s’impose... mais de valeurs... pour que la marge retourne sans être une galère pour le simple fait d’une reconnaissance du Diplôme!! Et de la profession !!
    Que d’ailleurs il doit commencer pour les pharmaciens titulaires!!!
    Honteux!!
    On parle de quoi???
    ... SANTÉ!
  • 23/11/2018 à 11:52
    tnttnt
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    Pas tout à fait d'accord avec toi, j'ai une grosse pharmacie et on mise tout sur le conseil. C'est la base quand même. Si on ne fait plus de conseil, autant se tirer une balle car le boulot devient déprimant. D'ailleurs, je tanne toute mon équipe pour qu'ils fassent plus de formations.
    Mais pour répondre à ta question, évidemment qu'ils ne veulent que des grosses structures pour pouvoir baisser les marges et miser sur l'effet volume. Ce n'est qu'une vision purement financière pour pouvoir faire faire des économies à la sécu.
  • 23/11/2018 à 15:43
    Pharmaciencensure
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    A partir du moment où 75% de la rémunération hors remises seront des honoraires je ne vois pas comment les grosses structures seraient favorisées par les baisses de marges.
    85% du C.A réseau est réalisé par la dispensation des ordonnances, l’OTC ne représentant que 5%. Plus de 90% des paracetamols étant dispensés par ordonnance faut il comprendre qu’il est conseillé différemment quand il n’est pas prescrit.
    Cela vaut bien entendu pour d’autres molécules est ce que le conseil est différent pour l’imodium quand il n’est pas prescrit ? Et à partir de là que veut dire « on mise tout sur le conseil » sachant qu’aucun circuit n’est viable en cherchant à se développer à partir de 5% de son chiffre d’affaires.
  • 23/11/2018 à 16:59
    BREZHONEG
    alerter
    A tnttnt: , et croire que la Secu n'agira que pour baisser les marges,et n'agira pas sur le volume , c'est risqué! Campagne vers les prescripteurs pour ne plus qu'ils prescrivent ceci ou cela ,ajoutée a l'encouragement des labos a sortir des assosciations de 2 ou 3 medicaments jusque la séparés ,reunis dans la meme prise, voila ce qui nous attend encore et toujours. Les grosses structures aux milliers d'euros de depenses contraintes incompressibles , et qui sont celles qui envoient les plus grosses factures a payer a la Secu auront peut etre un reveil douloureux.Faire fermer 2 ou 3 boites a 10-15 millions de ca,dans les zones où il restera 10-12 officines "tradi" autour, la Secu n'aura rien contre, Et le reseau non plus, d'ailleurs.
  • 25/11/2018 à 21:04
    anti tnt
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    à tnttnt ,
    Pour tout miser sur le conseil , faut que les gens viennent te demander conseil dirait Lapalisse .
    Or les gens qui demandent un conseil , rentre dans une pharmacie , une vraie ! Pas dans un bazar -drugstore avec une croix verte .......
  • 26/11/2018 à 08:37
    tnttnt
    alerter
    @BREZHONEG : Je ne suis pas sûr d'avoir été clair... Oui je suis d'accord ils vont agir sur les prix ET les volumes comme ils le font déjà très bien aujourd'hui. C'est ce qui tend le marché de la pharmacie et qui privilégie à long terme moins de pharmacies mais de tailles plus importantes.

    @anti tnt : Quand je parle de conseil, je parle du conseil sur les ordos (poso max, effets II...) parce c'est ce qui m'intéresse le plus dans ce métier. Je ne parlais pas des produits de conseils. C'est vrai que ce que j'ai dit prête à confusion... Donc j'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose.
  • 26/11/2018 à 08:42
    tnttnt
    alerter
    @Pharmaciencensure : désolé je n'ai vraiment pas été clair... Je parlais du conseil sur les ordonnances pas des médicaments conseils.
    Je te rassure, je ne pense pas que les produits conseils soient la base de notre métier :) Mais bien les conseils sur les ordos.

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