Honoraires, Covid et confinement : bilan économique des 7 premiers mois de 2020

Il craignait le pire avec les conséquences économiques du confinement lié à la pandémie Covid-19 et ceux d’une reprise d’activité difficile au sortir de celui-ci. « L’effet amortisseur de l’avenant 11 sur la rémunération officinale (sur le médicament remboursable) va au-delà de nos espérances », a livré Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), lors de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 9 septembre. Les premiers chiffres de l’année 2020, absents des tableaux de bord depuis le début de la crise, portant sur les sept premiers mois de l’année, sont plutôt rassurants.

De janvier à juillet, les évolutions des différents honoraires, en volume et non en valeur (afin de neutraliser les effets de l’augmentation des honoraires de dispensation en début d’année) sont négatives seulement pour les honoraires pour ordonnance de 5 lignes et plus (-4,2 %, ce qui était déjà la tendance avant la pandémie). Même si l’effet de rattrapage des consultations médicales post-confinement n’a pas été au rendez-vous (-7 % en juin, -2 % en juillet, -5 % en août par rapport aux mêmes mois de 2019, source : GERS), les ordonnances de personnes âgées ont été plus abondantes que d’habitude, selon le président de l’USPO, ce qui explique l’envolée de +5,5 % de l’honoraire lié à l’âge selon des données IQVIA-Pharmastat. L’augmentation du nombre d’honoraires à l’ordonnance (+0,9 %) et de celui des honoraires pour médicaments spécifiques (+2,3 %) participent également à compenser l’impact économique lié à la chute des unités (-4,0 %) et par voie de conséquence, au montant moindre d’honoraires d’1 euro à la boîte.

Au total, la pharmacie ne s’en sort pas si mal, la rémunération globale sur le médicament remboursable n’ayant baissé sur la période analysée que de 0,5 %, alors que juin et juillet n’ont pas renoué avec la croissance et que le pharmacien revient de loin avec une perte de 13 % en unités et une baisse de 9 % de la rémunération pendant le confinement.

Gilles Bonnefond souligne que ce résultat a pu être obtenu grâce à la très forte activité en mars et au nouveau mode de rémunération. « Dans l’ancien système, une baisse de 4 % des unités aurait provoqué une chute de la marge de 6 % ou 7 % », note-t-il.

Moins de 30 pharmacies concernées par la clause de sauvegarde en 2019

Dans les prochains jours, les pharmaciens du panel IQVIA-Pharmastat recevront un comparatif de leur rémunération 2020 sur ces 7 mois versus leur rémunération avec les paramètres de rémunération de 2017, à périmètre constant. Et ce, afin de savoir s’ils devront ou pas déclencher la clause de sauvegarde individuelle qui permet, en cas de perte constatée d’au moins 350 € par an liée au changement de mode de rémunération, de percevoir une indemnisation individuelle à l’euro près. Selon les premières estimations de l’USPO, moins d’une trentaine de pharmacies ont subi un impact négatif de la réforme au titre de l’année 2019.