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L’expérimentation du cannabis médical va débuter au plus tard le 31 mars, incluant 3 000 patients sans restriction d’âge (donc potentiellement des enfants) répondant à 5 indications précises, pour une durée de 24 mois. Une centaine de médecins hospitaliers et de pharmaciens de pharmacies à usage intérieur (PUI) se sont déjà portés volontaires, mais la ville est également concernée : un appel à candidature pour les officinaux volontaires sera prochainement lancé par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), afin de faciliter l’accès aux médicaments sur l’ensemble du territoire, dès le début de l’expérimentation.
Le pharmacien volontaire devra obligatoirement valider une formation pour participer à l’expérimentation et renseigner le registre de suivi des patients (lire les détails et la rémunération ici). Une formation bien spécifique, en e-learning de 2h30, gratuite, construite par l’ANSM avec des praticiens français et étrangers ayant déjà l’expérience du cannabis thérapeutique dans leur pays, notamment canadiens. « Que ce soit dans la structure de référence volontaire ou dans la pharmacie, il est nécessaire qu’il y ait plusieurs professionnels de santé formés de façon à ce qu’en cas de vacances par exemple, il y ait continuité des traitements », recommande Nathalie Richard, directrice adjointe du pôle en charge notamment des médicaments en neurologie, antalgie, stupéfiants et psychotropes et chargée du projet cannabis à usage médical à l'ANSM.
Le pharmacien est désigné par le patient
En pratique, l’inclusion des patients sera assurée par des structures de références volontaires, 200 sélectionnées par l’ANSM, essentiellement des établissements de santé, dont la liste sera prochainement diffusée. Seules les structures de référence peuvent mener la consultation d’inclusion, qui permet de vérifier les critères d’inclusion, de recueillir le consentement du patient, de l’inscrire dans le registre de suivi, de délivrer une attestation d’inclusion leur permettant de détenir du cannabis (attention, le patient n’aura pas le droit de conduire le temps de l’expérimentation) et une ordonnance que le patient pourra présenter soit à la PUI de la structure, soit directement à son pharmacien de ville volontaire qu’il aura désigné.
Les produits à base de cannabis, qui se présentent sous formes d’huiles per os, de comprimés ou de fleurs séchées pour inhalation avec différents ratios de THS et CBD, sont des stupéfiants et répondent aux règles qui s’y rapportent : ordonnance sécurisée de 28 jours maximum, délai de présentation de 3 jours, notamment.
Des consultations de suivi sont programmées, a minima chaque mois pour des consultations classiques en structure de référence ou en cabinet de ville pour le renouvellement de l’ordonnance, ou au cours des 1er, 3e, 6e, 12e et 18e mois pour les consultations longues en structures de référence, afin de recueillir les effets bénéfiques et indésirables du traitement, selon des indicateurs prédéfinis en fonction des indications. L’expérimentation impose un suivi obligatoire de 6 mois pour le patient, qui peut toutefois bénéficier du traitement jusqu’à la fin de l’expérimentation. Il reste libre de sortir de l’expérimentation à tout moment.
L’objectif de l’expérimentation est d’évaluer la faisabilité du circuit patient et de recueillir toutes les données sur la sécurité et l’efficacité du cannabis à visée médicale. Pour ensuite, espère Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM, la généraliser et même l’étendre à d’autres indications.
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