Epuisement professionnel : les 8 URPS de la région PACA proposent un dispositif d’aide - 23/12/2020 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
23/12/2020 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Epuisement professionnel : les 8 URPS de la région PACA proposent un dispositif d’aide

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Face aux risques accrus d’épuisement et de dépression des professionnels de santé libéraux lors de cette crise sanitaire, les huit URPS de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont celle des pharmaciens, se sont unies pour renforcer le dispositif Med’aide. Ce réseau d’écoute et d’entraide, lancé par les médecins de ville et soutenu par l’Agence régionale de santé, s’adresse désormais à tous les professionnels du secteur ambulatoire. Il a trois objectifs : prévenir les risques d’épuisement professionnel grâce à des actions de sensibilisation ; accompagner les soignants dans leurs démarches et leur offrir un soutien psychologique ; guider les professionnels de santé vers des structures d’entraide et des interlocuteurs adaptés.

Le dispositif consiste en une ligne d’écoute téléphonique spécifique (09 80 80 03 07) et un mail dédié (medaide@interurps-paca.org) afin de faciliter une prise en charge rapide et une orientation efficace. Son originalité est de proposer au professionnel de santé un interlocuteur exerçant la même activité et confronté aux mêmes problématiques. Ainsi, un pharmacien qui appelle la ligne d’écoute pourra parler à une consœur ou un confrère. Med’aide s’adresse avant tout aux professionnels de la région PACA mais les pharmaciens d’autres territoires peuvent aussi contacter le réseau de bénévoles. L’objectif à terme est d’élargir le dispositif à d’autres régions, voire à l’ensemble de la France. Un site Internet (http://medaide.urps-ml-paca.org/presentation-2/) présente le dispositif et permet aussi de télécharger un kit de communication



Magali Clausener

Les dernières réactions

  • 04/01/2021 à 20:18
    drlouzou
    alerter
    Voici ce que nous pouvions observer en 2016

    Burn out : un numéro vert d’appel national et une plateforme en décembre 2016:

    Alors qu’une mission parlementaire est en cours sur la souffrance des soignants, l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) annonce la mise en place en décembre d’un numéro vert d’appel national et d’une plateforme avec des services dédiés (accueil, orientation, accompagnement …).
    Un dispositif qui vient compléter déjà les services existants. « Il y en a très peu. Je pense à l’Ordre des médecins qui propose un dispositif appelé Entr’aide. Je souhaite qu’il mette cette expertise à disposition des autres professionnels de santé », déclare Eric Henry, président de l’association et vice-président du Centre national des professionnels de santé (CNPS) lors de la présentation de la deuxième enquête sur les attentes des professionnels de santé en cas de souffrance psychologique.
    Cette deuxième enquête, réalisée par Stethos pour le SPS entre le 19 septembre et le 10 octobre 2016 auprès de 4.019 personnes appartenant à dix professions de santé, révèle que trois quarts des professionnels de santé en situation de souffrance psychologique souhaitent se faire aider. Mais pas n’importe comment. « Ils ne souhaitent pas être soignés dans des structures classiques au contact des personnes qu’ils soignent eux-mêmes tous les jours », reconnaît Philippe Gaertner, président de la FSPF. « La plateforme que nous mettrons en place devra orienter le professionnel dans ces structures adaptées que nous avons recensées », ajoute Eric Henry.
    L’association Soins aux Professionnels de Santé (S.P.S.), à éditer une brochure et fait quelques constatations:

    Première constation : en situation de souffrance, les trois quarts des professionnels de santé interrogés chercheraient de l'aide s'ils se retrouvaient en burn out ou face à un comportement addictif et les femmes seraient plus enclines à se faire aider (79% vs 69%). Mais problème : la moitié ne saurait pas à qui s'adresser... Les autres solliciteraient volontiers leur entourage familial (43%), leur consœur/confrère (38%), une connaissance amie (30%), leur médecin traitant (15%), voire un psychologue/psychothérapeute/psychanalyste. Des chiffres qui montrent bien l'importance de mettre à disposition une structure d'écoute et de soutien spécifique.

    Deuxième constation : la quasi-totalité des soignants ne connaît ni associations d'aide ni numéros d'écoute dédiés aux professionnels de santé en souffrance psychologique. Les médecins sont un peu plus nombreux (14%) que les autres professionnels de santé à connaître une association engagée. Parmi les structures ressources, ils citent l’Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux (AAPML), Médecin Organisation Travail et Santé (MOTS) ou l’Aide aux soignants de Rhône-Alpes (ASRA).

    Troisième constatation : la majorité des soignants (80%) préféreraient que ce soit des associations professionnelles (régionales ou nationales) qui gèrent un numéro vert gratuit, dédié et garantissant l'anonymat. Le psychologue, professionnel de l'écoute, se révèle être l'interlocuteur privilégié (plus de la moitié des réponses). Cités également un confrère de même spécialité, une personne formée à l'écoute psychologique, un psychiatre ou un médecin du travail. Ces personnes ressource devraient pour les trois quarts des répondants proposer des "prestations" telle que l'écoute psychologique, l'orientation, le suivi et l'accompagnement. Concernant les structures d'appui, ce sont les consultations "physiques" (avec des médecins généralistes ou spécialistes, psychiatres...) ou mieux encore "dédiées" qui sont plébiscitées.

    Quatrième constatation : la souffrance psychologique a un impact potentiellement majeur sur la qualité des soins pour plus de la moitié des répondants, susceptible de mettre en danger la vie du patient... d'où l'intérêt réaffirmé de disposer rapidement d'appui en la matière. Se pose parallèlement la question de l'arrêt maladie chez les libéraux, plus de deux tiers soulignent ne pouvant s'offrir ce luxe économique (si les trois quarts ont un contrat de prévoyance, la moitié seulement se savent assurer pour le manque à gagner en cas d'interruption temporaire de travail), mais aussi ne souhaitant pas que leur situation de fragilité soit connue...

    Cinquième constatation : les structures désignées comme devant se préoccuper et prendre en charge ce problème de santé publique sont d’abord l’État (57%), les ordres professionnels (49%), la CNAM (47%), les syndicats professionnels (31%), les assurances privées (15%). E-mails et sites internet dédiés sont les canaux de communication à privilégier pour communiquer sur les actions mises en place. Plus d’un quart des soignants interrogés formulent enfin le souhait de participer eux-mêmes à la prise en charge des soignants souhaitant être aidés. Parmi eux, 75% ont accepté que leurs coordonnées soient transmises à l’association SPS pour être informés et contactés dans le cadre d’un investissement personnel.

    Pour la grande majorité des personnes ayant répondu à l’enquête, il y a vraiment urgence à prendre en charge ce problème de souffrance psychologique. Les dernières manifestations hier mardi 8 novembre partout en France de l'ensemble des professionnels de santé et plus spécifiquement des infirmiers le soulignent d'autant plus. Récemment, la Coordination nationale infirmière (CNI) adressait au Gouvernement 45 000 signatures pour dire stop à la souffrance des soignants soulignant ceci : aujourd'hui, de plus en plus de soignants se trouvent en situation de profonde souffrance au travail. La majorité d'entre eux ressentent un fort sentiment d'abandon, pris entre les recommandations et le manque de moyens donnés pour les atteindre, tout en étant en première ligne, au chevet des patients. De son côté, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, revenant (très en retard) sur la vague de suicides qui avait touché récemment les infirmiers, avait déclaré fin septembre dernier : « C'est pour apporter des réponses concrètes à cette situation particulièrement préoccupante que je présenterai très prochainement un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé. Je veux que vous soyez associés à l’élaboration de son plan. Cela me parait indispensable pour garantir, par la suite, sa mise œuvre et son suivi au sein des établissements de santé » .
    Un plan qui, pour l'heure, n'a toujours pas été développé par la ministre.

    Je parle rarement de mon expérience personnel, néanmoins, en 2013, un véritable « Burn-Out » m ’a durablement et profondément atteint.
    Le 06 Juillet 2013, à 01:30, j’ai envoyer un mail de désespoir à l’adresse: cr_rennes@ordre.pharmacien.fr. , après 4 jours de soins intensifs et réanimations et 4 semaines d’arrêt de travail, je n’ai jamais été appelé ou contacté.

    Sept années et six mois plus tard, je suis de nouveau debout, grace à mon épouse, mes enfants, mes amis, mes collaboratrices. Je me suis résolu à n’attendre aucunes aides ou de « mains-tendues » de mes Pères. « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheur du Monde » disait Albert Camus, pour l’Ordre des Pharmaciens, le silence est d’or ou de rigueur.
    La nouvelle année 2021 fera peut-être changer les choses, l’espoir fait vivre …

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