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Entre 2010 et 2023, le nombre de médecins en activité régulière (197 417) a baissé de 1,3 %. Une diminution compensée par l’augmentation du nombre de médecins en activité intermittente (remplaçants : 16 452 en 2023) et en cumul emploi-retraite (20 159, soit 8,5 % des effectifs totaux d’actifs). Pour autant, la situation, quasi-stable, risque de changer.
En effet, l’Ordre des médecins prévoit une baisse du nombre de médecins cumulant activité et retraite. S’ils représentaient 22,5 % des retraités en 2025, leur part n’atteint plus que 19,5 % en 2023. Une érosion lente mais certaine. En cause ? Le numerus clausus qui a été particulièrement restreint pour les générations prochainement à la retraite.
L’exercice libéral n’a plus la coteAutre constat : l’exercice libéral n’attire plus vraiment. Les libéraux exclusifs en médecine générale ne sont plus que 57,3 % des effectifs des médecins généralistes contre 59,4 % en 2010. En revanche, le salariat séduit : en 2023, 35,5 % des généralistes sont salariés, contre 33,7 % en 2010. De quoi fournir des arguments à la profession qui explique que les mesures coercitives d’installation rendent l’exercice libéral encore moins attractif. Selon l’Ordre, « cette désaffection relative mais croissante de l’exercice libéral régulier en médecine générale explique une baisse plus forte qu’attendue du nombre de médecins traitants ». D’autant que le nombre de médecins généralistes a décru de 8 % entre 2010 et 2022 (64 688 en 2010 contre 59 523 en 2023)…
Plus de médecins étrangersL’atlas révèle également un creusement des inégalités territoriales et un « retrait de la plupart des spécialités des territoires en périphérie de région, éloignés des métropoles régionales, impactant accès et parcours de soins ». Plusieurs raisons peuvent expliquer les écarts entre les territoires : région d’origine des étudiants en médecine, aménagement des territoires et peut-être aussi évolution des mentalités des nouvelles générations, la profession médicale se rajeunissant (âge moyen des médecins en activité régulière en 2023 s’établit à 48,6 ans) et se féminisant (51 % de femmes).
En parallèle, le nombre de médecins à diplôme étranger a augmenté au fil des ans : ils représentent désormais 12,5 % des effectifs dont 5,5 % venant de pays hors de l’Union européenne (UE). Ce phénomène est particulièrement marqué pour les chirurgiens. En ce qui concerne les médecins généralistes, 6 % ont un diplôme étranger dont 3,3 % hors UE. A noter que les médecins généralistes à diplôme étranger libéraux actifs réguliers sont davantage implantées dans les marges rurales que ceux diplômés en France.
Des abandons en cours d’étudesLors de la conférence de presse, les membres de l’Ordre présents ont fait part de leur inquiétude sur « un abandonnisme » au cours et à la fin des études médicales qu’il faudra d’ailleurs mieux mesurer. Un problème que connaissent aussi les professions d’infirmier et de pharmacien. Et qui constitue un signal d’alerte sur l’état du système de santé français.
Magali Clausener
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