Défaillances d’entreprises : la pharmacie bien placée en 2019

Traçant les défaillances d’entreprises, la société Altarès a recensé 52 000 cas en France en 2019, soit un chiffre en baisse de 4,8 % par rapport à 2018. Ce recul des faillites, constaté dans presque tous les métiers, l’est particulièrement dans les secteurs du bâtiment, du commerce, de l’industrie, des services aux entreprises et aux personnes, et de la restauration.

Dans le classement des commerces épargnés par la sinistralité, la pharmacie figure en bonne place. « Le nombre d’officines entrées en redressement ou en liquidation judiciaire en 2019 a baissé de 10,8 % par rapport à 2018 », indique Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Ce bon score des pharmacies est toutefois entaché par une hausse des redressements et liquidations sur le seul quatrième trimestre 2019 (27 contre 19 en 2018 et 2017). « Je n’imagine pas que les grèves et les mouvements sociaux de la fin de l’année dernière soient à l’origine des difficultés des pharmacies concernées », commente-t-il. 

Si les petites entreprises ont bien résisté en 2019 et ne sont pas « tombées » en procédures collectives, c’est plus en raison de leur résilience aux difficultés de trésorerie et de leur capacité à trouver des solutions en interne (suppression de postes, pas de prise de rémunération du dirigeant, demande de crédit de trésorerie auprès des banques…) que grâce aux dispositifs d’accompagnement et d’étalement des dettes fiscales et sociales mis en place par l’Etat à la suite des mouvements des « gilets jaunes ». « Les chefs de petites entreprises ont souvent l’habitude de masquer leurs difficultés vis-à-vis des organismes de recouvrement de l’impôt et des charges sociales. En revanche, ils sollicitent leur banque : 87 % des banquiers disent avoir prêté suite à une demande de crédit de trésorerie du dirigeant », signale Thierry Millon.

Selon Altares, la croissance 2020 proviendra essentiellement de la consommation des ménages, or elle devrait être moins soutenue que l’an dernier (+ 1,1 % ou + 1,2 % contre + 1,3 % en 2019). Cela aurait pour conséquence de stabiliser les défaillances d’entreprises, voire d’assister à une légère remontée à 53 000 sur l’année 2020.