Covid-19 : plus de tests et de restrictions - 18/09/2020 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
18/09/2020 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Covid-19 : plus de tests et de restrictions

covid-19, Olivuer Véran, tests, épidémie, confinement Pixabay

Le 17 septembre, Olivier Véran, ministre de la Santé, a présenté les nouvelles mesures prises en France face à la progression de l’épidémie de Covid-19.

 

Une stratégie inchangée

Il a rappelé les 4 piliers de la stratégie française :

- les gestes barrières « y compris le port du masque » ;

- « tester, alerter, protéger » : à noter le changement de sémantique puisque jusqu’à présent c’était « tester, tracer, isoler » ;

- une stratégie différenciée et adaptée à chaque territoire ;

- protéger les personnes vulnérables et âgées.

« La famille, les rassemblements amicaux sont des lieux massifs de contamination, a déclaré le ministre. Là-aussi les gestes barrières et les réflexes de bon sens sont les seuls à même de nous protéger. Nous sommes chacun et chacune d’entre nous des acteurs clés de la lutte contre le virus. »

 

Les jeunes toujours stigmatisés

Les indicateurs de la progression de l’épidémie sont en effet en augmentation. Le taux d’incidence est actuellement de 83 pour  100 000 habitants (estimé à 10 fin juillet), sachant que le seuil d’alerte est de 50 pour 100 000 habitants. Le taux de positivité s’établit à 5,4 %. Quant au taux R de reproduction, il est supérieur à 1. Le ministre a d’ailleurs souligné que « ce qui était différent par rapport à la première vague » était un doublement des cas tous les 15 jours, contre un doublement des cas tous les 3 jours en avril, et une circulation du virus chez les plus jeunes.

Or, en mars-avril, la population et en particulier les jeunes n’était pas testée. Seuls les cas graves à l’hôpital étaient testés. Il est par conséquent impossible de comparer les deux périodes. Dans son interview du 12 septembre au Moniteur des pharmacies, Martin Blachier, médecin épidémiologiste, rappelle que toutes les épidémies commencent chez les jeunes. Par conséquent, on peut supposer que le virus circulait activement chez les jeunes avant l’instauration des gestes barrières et du confinement, mais nous ne disposons d’aucune donnée sur ce sujet.

 

Les grandes métropoles dans le viseur

De fait, 53 départements sont désormais classés en « rouge » contre 42 la semaine dernière.

Les grandes métropoles sont particulièrement touchées avec un taux d’incidence supérieur à 100. C’est le cas de Marseille avec un taux d’incidence de 279 et de 179 chez les personnes de 65 ans et plus. Lyon et Nice ont aussi des taux d’incidence très élevés.

Le gouvernement a ainsi demandé aux préfets du Rhône et des Alpes-Maritimes de prendre de nouvelles mesures restrictives pour samedi 19 septembre. Il suit aussi attentivement l’évolution de l’épidémie dans 5 autres villes : Lille, Toulouse, Rennes, Dijon et Paris.

 

Le gouvernement satisfait de sa stratégie de testing

Olivier Véran estime que « nous avons réussi le pari du dépistage massif », mais a reconnu que nous étions « confrontés à de réelles difficultés organisationnelles ». Pour autant, pas question de revenir sur un accès sans ordonnance et gratuit aux tests RT-PCR qui crée « un embouteillage » des laboratoires de biologie médicale. Il a d’ailleurs insisté sur le fait que la France avait réalisé 1,2 millions de tests sur une semaine. La priorisation des personnes à tester reste le mot d’ordre. Désormais, sont prioritaires les personnes disposant d’une prescription, les sujets présentant des symptômes, les soignants, les aides à domicile et les cas contact. Pour désengorger les laboratoires de biologie médicale, 20 centres de dépistage vont être créés en Ile-de-France et proposeront des créneaux horaires réservés aux personnes prioritaires (8h-14h). Leur localisation sera dévoilée prochainement.

 

300 opérations pour « caler l’efficacité » des tests antigéniques

Le ministre a également précisé que 5 millions de tests antigéniques permettant l’obtention d’un résultat en « moins de 30 minutes » avaient été commandés et devraient être livrés d’ici début octobre. En outre, 300 opérations de dépistage collectif vont être menées par l’ARS Ile-de-France afin « de caler la méthode et l’efficacité » de ces tests. Sur les tests RT-PCR salivaires, Olivier Véran a indiqué que la Haute Autorité de santé (HAS) devait rendre un avis « de façon imminente » pour définir les personnes ciblées et les conditions de réalisation de ces tests.

 

L’éternel problème du nombre de lits de réanimation

Olivier Véran a également abordé la capacité en lits de réanimation des hôpitaux. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur 537 lits de réanimation, 134 sont occupés par des patients Covid-19, soit 30 %. Si aucune mesure pour lutter contre l’épidémie n’est prise, fin septembre, 300 lits seront dédiés aux patients Covid (60 %) et, dans la deuxième quinzaine d’octobre, la totalité. Le nombre actuel de lits de réanimation s’explique par la reprise des autres activités dans les hôpitaux et notamment par le report des opérations déprogrammées lors du confinement. Il est possible « d'armer des lits supplémentaires » à hauteur de 1 000 dans la région, a expliqué le ministre, mais les autres opérations doivent se poursuivre.

En fait, nous sommes toujours dans la même situation qu’en mars : il faut préserver l’hôpital dont les capacités en réanimation n’ont pas augmenté de façon pérenne depuis le déconfinement.



Magali Clausener

Les dernières réactions

  • 18/09/2020 à 13:39
    Filsàmaman
    alerter
    Très bel article, on comprend tout !
    Merci Magali Clausener !
  • 18/09/2020 à 13:39
    Filsàmaman
    alerter
    Très bel article, on comprend tout !
    Merci Magali Clausener !
  • 18/09/2020 à 16:27
    roller33
    alerter
    Il est possible « d'armer des lits supplémentaires » à hauteur de 1 000 dans la région prétend le ministre.

    Heu, comment vous dire ?

    Il faudrait expliquer à Mr Veran qu'un lit de réanimation ne s'arme pas qu'avec du matériel.
    Un lit en réanimation répond à plusieurs critères : un lit en tant que tel, bien sûr, mais aussi un appareillage permettant de fournir une assistance respiratoire (généralement appelé respirateur), et du personnel soignant, sous la responsabilité d’un cadre infirmier, à hauteur (minimum) de deux infirmiers pour cinq patients, et d’un aide-soignant pour quatre patients, selon le code de la santé publique ( voire plus en cas de COVID, du moins lors de la 1ère vague avec la nécessité accrue de retourner le malade ).

    Or il est de notoriété publique que les hôpitaux ont le plus grand mal à recruter en raison des mauvaises conditions de travail.

    De plus, toutes les grandes métropoles sont désormais touchées de façon équivalente, ce qui empêchera les transferts inter-régionaux de professionnels de santé et de malades.

    A moins de réactiver les plans blancs, il deviendra impossible de faire face en cas de situation critique.

    Habituellement, l'Occitanie a une capacité de 462 lits en réanimation. Pour faire face au flot de nouveaux patients à traiter, 800 lits sont désormais disponibles théoriquement. Pour info, pour une population équivalente ( 6 millions d'habitants ) le land allemand de Hesse dispose de 4000 lits de réanimation permanents donc opérationnels.

    Il serait temps que nos instances dirigeantes arrêtent d'enfumer la population...
  • 18/09/2020 à 17:45
    roller33
    alerter
    Quand j'ai écrit mon commentaire précédent, je ne pensais pas que cela arriverait aussi vite ( notamment les déprogrammations ):

    Article du Midi Libre du 18 septembre 2020 à 10h30 :

    Face à l'aggravation de l'épidémie de coronavirus et le placement du département de l'Hérault en zone rouge, le CHU de Montpellier a annoncé l'activation du niveau 1 de son plan blanc.

    Ce que cela change

    Le niveau 1 du plan blanc repose ainsi sur trois principes :

    - Réactiver la filière spécifique "respiratoire" mise en place au niveau des urgences Lapeyronie, afin de garantir le maintien de deux circuits de prise en charge des patients séparés entre, d’une part, les urgences respiratoires, d’autre part, les autres urgences.

    - Étendre la capacité d’hospitalisation des maladies infectieuses et tropicales et des soins critiques (réanimation et soins intensifs) en transformant des secteurs en services pouvant accueillir des malades atteints de COVID-19.

    - Déprogrammer de manière ciblée et modérée certaines prises en charge sans perte de chance pour les patients pour pouvoir réaffecter en interne certains professionnels du CHU afin d’accompagner ces réorganisations. À ce stade, aucune activité ne fait l’objet d’un arrêt complet et toutes les missions spécifiques de recours du CHU sont préservées.


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