Covid-19 : les indicateurs de suivi de l’épidémie sont-ils fiables ? - 29/09/2020 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Covid-19 : les indicateurs de suivi de l’épidémie sont-ils fiables ?

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Depuis le 23 septembre, le gouvernement classifie les départements avec 3 indicateurs : le taux d’incidence dans la population générale ; le taux d’incidence chez les personnes âgées ; le pourcentage de patients Covid en réanimation par rapport aux lits de réanimation disponibles. Le taux d’incidence est l’un des indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19. Le taux d’incidence est le nombre de nouveaux cas rapportés à la population. Il est estimé sur la base du nombre de tests RT-PCR positifs pour 100 000 habitants.

 

Un taux d’incidence sous-estimé

Compte tenu de la politique de tests en France, le taux d’incidence est-il bien pertinent ?

« Aujourd’hui, il n’y a pas de définition de cas Covid, observe d’emblée Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève. Parmi les cas confirmés, vous avez aussi bien les PCR positives reflet de la présence de brins d’ARN résiduel que les cas d’infections sévères par le SARS-CoV-2. Entre ces deux cas extrêmes, vous avez toutes les formes cliniques de la Covid. » En outre, pour Antoine Flahault, « nous connaissons une situation particulière où la progression du nombre de nouveaux cas ne peut pas être attribuée seulement au nombre plus important de tests, puisque les Allemands ou les Italiens qui font autant de tests que les Français, n’observent pas à ce jour le même rebond dans la circulation du virus que les Français, les Espagnols ou les Britanniques. Le suivi du nombre de cas est donc un indicateur insuffisant pour avoir une vision de ce qui se passe réellement ».

Selon Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris, le taux d’incidence ne reflète pas en effet la réalité : « Avec l’engorgement des laboratoires de biologie médicale, le taux d’incidence est connu de plus en plus tard. Il est donc de plus en plus sous-estimé ».  En fait, le médecin estime que nous n’avons jamais eu le vrai taux d’incidence car nous n’avons les résultats que des personnes qui sont testées et dont le test est positif. « Le taux d’incidence donné par Santé Publique France permet d’avoir une tendance, mais il ne faut donc pas lire cet indicateur au premier degré », précise-t-il.  

 

D’autres indicateurs plus intéressants

« Il existe d’autres indicateurs très intéressants pour le suivi de l’épidémie comme le taux de positivité des tests, mais aussi la courbe des cas sévères, celle des cas en réanimation, et celle des décès, détaille Antoine Flahault. En mars et jusqu’à la sortie du confinement, 20 % des cas confirmés décédaient. Aujourd’hui, ce taux est inférieur à 1 %, parce qu’en mars on ne testait quasiment que les cas sévères alors qu’aujourd’hui plus de la moitié des gens positifs n’est pas symptomatique ou a des symptômes mineurs. Nous n’avons donc pas le même type d’image qu’en mars. Nous avions début septembre une augmentation inédite des PCR positives sans une hausse concomitante du nombre de décès, mais désormais le nombre de cas en réanimation augmente par rapport aux lits disponibles ainsi que le nombre de décès. »

« Le nombre de passages à l’hôpital est un indicateur fiable mais tardif. Quant au nombre de décès, nous voyons qu’il augmente », remarque Renaud Piarroux. Celui-ci estime que le troisième indicateur retenu par le gouvernement est le plus adapté pour l’heure. C’est, en effet, le nœud gordien de la situation actuelle : les hôpitaux doivent prendre en charge de plus en plus de patients Covid alors qu’ils poursuivent leurs autres activités avec les patients non Covid. Et comme en mars, l’objectif est de préserver les hôpitaux.



Magali Clausener

Les dernières réactions

  • 30/09/2020 à 09:25
    charlie 67
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    Mais combien de morts économiques, combien de liquidations, de personnes dans le désespoir pour leurs familles pour préserver soit des personnes qui de toute façon allaient mourrir ou d'autres qui en toute connaissance de cause se sont comportés comme des inconscients irresponsables. Jusqu'à quand on va se battre comme Pyrrhus contre un pauvre ennemi au risque de faire écrouler toute la société? Combien de temps allons nous accepter que notre gouvernement vide les caisses de l'état contre ce seul virus alors que 30 ans d'immobilisme a fossilisé nos modèles économiques? tel Pompéï notre pays est sous les cendres d'un volcan qui l'a minéralisé.
  • 30/09/2020 à 16:20
    BREZHONEG
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    On ne nous repete plus " que 98% des gens touchés par la Covid guerissent "(Profeseur Salomon). Ne serait ce plus exact? Ou alors toujours exact mais demobilisateur? Surtout en croisant ça avec les 250 cas pour 100 000 personnes,qui sont la limite a ne pas depasser (2.5 cas pour mille). Soit 0.25 pour cent, dont ,apres 6 mois de pandemie, 98% gueriront....
  • 30/09/2020 à 16:31
    charlie 67
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    purs calculs d'apothicaire. ils me fatiguent
  • 01/10/2020 à 10:04
    BREZHONEG
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    Je vois que tu es fatigué....par un pur calcul qui vient pourtant en appuis de ce que tu as ecrit au dessus. ;-)
  • 01/10/2020 à 10:57
    charlie 67
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    oui Brezhoneg, on est tous fatigués de bien compter de bien tout faire de se mettre en quatre dans des boites d'allumettes pour rien. ce matin, on a parlé à la télé des vaccins, et bien le journaliste a parlé d'un confrère en le traitant de "professionnel". ce n'est pas à proprement parler injurieux, bien au contraire parce que le mot met quand même en valeur, mais il aurait dit pharmacien que ça aurait été plus clair
    c'est ça qui fatigue
  • 01/10/2020 à 14:27
    BREZHONEG
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    Oui ,pharmacien ,ca semble ne pas faire assez technique.C'est le mot pharmacologue qui est souvent utilisé pour nous cacher sur la photo....

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