Cour des comptes : distribution du médicament, réseau officinal et monopole en ligne de mire - 20/09/2017 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Cour des comptes : distribution du médicament, réseau officinal et monopole en ligne de mire

Paris, Cambon, luxe, Chanel DR

Ce 20 septembre, la Cour des comptes a présenté son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale. Si la Cour constate la réduction du déficit de la Sécurité sociale, Didier Migaud, premier président de la Cour, n’a pas hésité à dire que « la progression réelle des dépenses est pour partie masquée par les biais de plus en plus marqués qui affectent la sincérité de l’Ondam – Objectif national des dépenses d’Assurance maladie NdlR ». Le taux de progression prévisionnel de l’Ondam en 2017 ne serait pas de + 2,1 % mais de + 2,4 %. Il faut donc encore réduire les dépenses et notamment celles de médicaments. Et qui dit médicaments, dit pharmacien.

Un coût de distribution trop élevé
La Cour met ainsi en exergue le coût de distribution des médicaments. En 2015, il a atteint 8,3 Md€, soit le tiers de la dépense totale de médicaments dispensés par les pharmacies. « En plus de leur rémunération réglementée de 5,4 Md€, elles ont bénéficié de 2 Md€ de rémunérations supplémentaires versées sous différents formes par les fabricants et les grossistes-répartiteurs », explique Didier Migaud. Et la moitié des dépenses de génériques sert à rémunérer les pharmacies qui les dispensent. D’où des prix de génériques beaucoup plus élevés en France qu’à l’étranger. 

Un réseau officinal surdimensionné
Dans une large mesure, ce coût trop élevé est, selon la Cour des comptes, corrélé au réseau officinal « surdimensionné » selon le rapport. « Si les critères encadrant en principe la répartition démo-géographique des pharmacies étaient strictement appliqués, 40 % des pharmacies devraient disparaître », observe Didier Migaud. En clair, si l’on appliquait des critères comme en Allemagne, soit une pharmacie pour 4 000 habitants, 8 800 officines disparaitraient.

Un monopole du pharmacien et pas de l’officine
Pour permettre une poursuite de la baisse des prix du médicament et la réduction des coûts de distribution, la Cour émet plusieurs recommandations et propose notamment de fonder la rémunération des pharmacies sur l’acte de dispensation au patient, de substituer au monopole officinal « un monopole du pharmacien » permettant la vente libre des médicaments à PMF notamment dans les grandes surfaces, et de supprimer la règle relative à l’égalité des marges entre génériques et princeps. La Cour des comptes préconise aussi de mettre en place une aide financière destinée aux 400 à 500 officines remplissant une fonction de desserte de populations isolées et qui connaîtraient des difficultés financières « à la suite des réformes engagées ».



Magali Clausener

Les dernières réactions

  • 20/09/2017 à 14:45
    BREZHONEG
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    C'est bizarre,la Cour des Comptes ne parle pas du reseau surdimensionné des complementaires et de leurs frais de gestion surdimensionnés aussi.Pourtant,de plus en plus de voix s"elevent pour s'etonner que ce qui marche tres bien en Alsace ne soit pas etendu au reste du territoire,creant ainsi la Secu a 2 vitesses et l'inegalité devant la maladie.Je vous ai envoyé le projet Hirsch, alors,un peu de courage devant les lobbys,Mr Migaud !Halte aux professions protégées,pouvons nous dire a notre tour !
  • 20/09/2017 à 15:24
    antoine r
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    Grande logique:
    -réseau sur dimensionné: solution => GMS
    -coût trop élevé des médicaments pour la sécu solution => GMS pour des médicaments non remboursés.
    On marche sur la tête, à priori oui
  • 20/09/2017 à 16:19
    Domino
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    Vous avez voté Macron ? Non ?
  • 20/09/2017 à 16:23
    BREZHONEG
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    Non, Melenchon,puisque c'etait le seul a accepter la fusion Secu-Mutuelles.
  • 20/09/2017 à 19:46
    ristourne
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    peut importe pour qui on a voter, c'est macron au pouvoir donc on sera plumé, comme tout le monde, chacun son tour
  • 20/09/2017 à 22:31
    Pharmacien 95
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    Il n'y a pas de pharmaciens en GMS Keep cool
    Dans le meilleur des cas 1 pharmacien pour 72 heures d'ouverture par semaine et la parapharmacie fermera 5 semaines par an faute de remplaçant
  • 21/09/2017 à 03:56
    Ph..
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    j' aime cette logique:
    cout de distribution élévé, si les charges de l' entreprise en france était comme à l' etranger peut etre que ....
    reseau officinal surdimensioné mais on veux ouvrir le monopole pour permettre la grande distri
    l' art de se contredire .....
  • 21/09/2017 à 07:24
    MAURICE
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    En réalité la cour des comptes, continue inexorablement sa logique comptable avec l'Idéologie de l'Europe.
    Ce harcèlement n'a d'autre but que de dépecer la Santé au profit des Rothschild et autres Leclerc.
    C'est tellement transparent, que la CPAM, a récemment exprimer son espoir de fonds d’investissement dans la Santé.
    Ils sont tellement obsédés par ce schéma, qu'ils ne se rendent même pas compte, que les professions de santé, n'ont aucune envie d'entrer dans leur logique.
    Regardez les infirmiers, qui n'acceptent pas les nouvelles responsabilités qui leur sont octroyées,
    Regardez les jeunes pharmaciens a qui l'on propose d'investir dans la poignée de porte.
    C'est un nouveau esclavagisme qui se dessine.
  • 21/09/2017 à 07:33
    rab74
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    j'aimerais que la cour des comptes m'explique, car malgré une gestion au cordeau, je suis loin des marges et revenus qu'elle annonce...quelque chose doit m'échapper!par contre, si l'évaluation s'est faite sur des pharmacies grosses vendeuses de petites boites à 2 euros, possible! mais 50% de 2, c'est toujours moins que 1% de 20000 (automobiles par ex). qualité et taille de l'échantillonnage? critères pris en compte? ça fait 30 ans que cette instance analyse les problèmes de travers et propose des solutions inadéquates...pour faire des économies, supprimons les et que les comptables commissaires aux comptes transmettent nos bilans à Bercy, il y aura moins d'approximation! Quant à la solution GMS, je doute fort qu'en gms on prenne la tension, fasse les premiers soins, les entretiens d'utilisation du freestyle libre (marge 3 euros) etc etc gratuitement. Quand il faudra rémunérer ça à sa juste valeur, on va regretter la "marge cachée" des pharmaciens de quartier...
  • 21/09/2017 à 07:42
    rab74
    alerter
    Quant aux "biais", quels sont-ils exactement? à force d'approximation et de copie des "bonnes idées d'autres pays" (dont la configuration géographique et démographique est parfois fort différente), on aboutit à une casse systématique de ce qui peut encore fonctionner avec un peu de rigueur! effectivement certaines pharmacies ont ouvert sur des dérogations masquées (chiffe population pas vérifiés, périmètres géographiques pas respectés): c'est à celles là, et à ceux qui les ont validées, d'en répondre, pas à l'ensemble du réseau qui souffre des ces conneries d'incompétence et de corruption.
  • 21/09/2017 à 07:47
    Blabla
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    Pourquoi les pharmaciens ne descendent-ils pas dans la rue avec leurs salariés pour lesquels les postes sont tout autant menacés car si les génériques sont touchés, Pôle-emploi ne pourra pas absorber la masse de diplômés au chômage, et il y aura peu d'espoir de trouver une pharmacie qui les reprendra dans ce pays. Quelques fois la manifestation peut être utile sans récupération forcée par des entités communistes, plus intéressées par les fonctionnaires et salariés peu diplômés en grande partie.
  • 21/09/2017 à 10:14
    miroirauxalouettes
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    En comparant une bonne rétribution du générique et une mauvaise du princeps ; c'est comme si on disait à un cul de jatte qu'on allait lui couper les bras car ils sont trop développés. Les comptables sont des analystes sans vision globale des choses et sans responsabilité des conséquences. Va falloir préparer une sortie. De toute façon, il vaut mieux toujours anticiper que de subir.
  • 21/09/2017 à 10:32
    df
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    La cour des comptes devrait se renseigner: dans un rapport de l'OCDE de 2014 : dans les pays qui ont libéralisé le secteur pharmaceutique : "il n’y a pas eu de concurrence sur les prix des médicaments non réglementés en vente
    libre. Aucune baisse sensible des prix des médicaments vendus sans ordonnance n’a été constatée."
  • 21/09/2017 à 14:52
    BREZHONEG
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    Je ne peux resister au plaisir de rappeler cette brillante appreciation d'un Conseiller de l Ordre, devant les fermetures par centaines depuis 3 ou 4 ans :"la situation est stable". :o) . Ca meritait bien une petite nomination confortable....
  • 28/09/2017 à 10:44
    GUITOU
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    L'obsession déjà ancienne des énarques qui dirigent le pays en lieu et place des dirigeants élus ... Ils savent ! Mais ce sont des consanguins qui ne connaissent rien au public, au terrain, et à la vie quotidienne des français. Le nombre de pharmacies ne change en rien les dépenses. Au contraire, il garantit une saine concurrence. Les seules qui se développent ++ sont celles des centres commerciaux, et ce ne sont pas celles qui répondent aux déserts médicaux

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