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Les pharmaciens d'officine ont été salués pour leur implication dans l'expérimentation du cannabis à usage médical par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), lors d'un point presse organisé le 15 octobre. « Dès que nous avons lancé notre appel à candidatures, beaucoup de pharmaciens d'officine nous ont contacté pour se porter volontaires, s’est félicitée Nathalie Richard, la responsable de l'expérimentation au sein de l’ANSM. Et depuis la première prescription le 26 mars dernier, nous n'avons aucun mal à en recruter. 214 sont inscrits à l’expérimentation, et 159 ont déjà suivi la formation obligatoire. Il faut maintenant mobiliser les médecins généralistes afin qu'ils prennent en charge plus de malades, seulement 15 % des patients ayant un médecin libéral qui a pris le relais du suivi. »
Pour Nathalie Richard, cette appétence est probablement liée aux liens étroits que les pharmaciens tissent avec leur patientèle au comptoir. « Il est d'ailleurs symptomatique que dans plus de la moitié des cas, les patients désignent leur pharmacien pour les suivre de manière régulière. Les premiers retours qui nous remontent des officines sont aussi extrêmement positifs. Alors que le suivi d'un patient prend pourtant du temps puisque le pharmacien doit le conseiller, lui apprendre à utiliser les produits, à manipuler les vaporisateurs le cas échéant, et renseigner certaines données sur le registre de suivi. » Pour rappel, la dispensation et le renseignement du registre sont rémunérés à hauteur de 3,57 € HT par l’Assurance maladie, montant auxquels viennent s’ajouter les honoraires de dispensation liée à l’ordonnance, à la boîte, et le cas échéant à l'âge.
Déjà des premiers retours
Fin septembre, 780 patients avaient été inclus dans l'expérimentation par les 226 centres de références habilités à prescrire le cannabis à usage médical. « Les premières données montrent que les prescriptions se concentrent essentiellement sur les douleurs neuropathiques réfractaires, l'épilepsie sévère et pharmaco-résistante et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques, les trois autres indications retenues, certains symptômes rebelles en oncologie, les situations palliatives, et la spasticité hors sclérose en plaques, étant elles moins prescrites », a confié Caroline Semaille, la directrice générale adjointe de l’ANSM.
Parmi les effets indésirables qui commencent à remonter dans le registre de suivi, figurent des troubles du système nerveux central (somnolence, sédation, léthargie, céphalée…) et des effets d'ordre psychiatrique comme l’euphorie, l’insomnie ou la baisse de libido. Des affections gastro-intestinales sont aussi observées. « Ces effets secondaires étaient attendus, et parfois, ils conduisent à l'arrêt temporaire ou définitif du traitement chez certains patients », précise Nathalie Richard qui s'est félicitée des premiers enseignements observés par les professionnels de santé et les patients. « Beaucoup nous indiquent que les traitements prescrits ont permis d'améliorer les symptômes chez des personnes qui étaient en situation d'impasse thérapeutique. » L'expérimentation va se poursuivre jusqu'en mars 2023. Elle devrait inclure jusqu’à 3 000 patients.
Yves Rivoal
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