Borréliose de Lyme : fronde contre les recommandations de la HAS - 20/07/2018 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
20/07/2018 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Borréliose de Lyme : fronde contre les recommandations de la HAS

Tique, Lyme DR

Depuis la publication le 20 juin dernier de ses recommandations de bonne pratique dans la borréliose de Lyme et la reconnaissance du SPPT (Symptomatologie/syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique), la Haute Autorité de santé (HAS) ne cesse d’attirer les foudres des médecins. Cette fois-ci, dans un communiqué commun publié le 19 juillet 2018, l’ensemble des sociétés savantes et des acteurs médicaux impliqués dans la prise en charge de la borréliose de Lyme refusent de cautionner le SPPT, sorte de « Lyme chronique » qui ne dit pas son nom, « qui ne s’appuie sur aucune donnée validée ». Sans compter les risques pour les patients qu’ils mettent en évidence : errance diagnostique, prise en charge inadaptée « et possiblement délétère », mésusage des antibiotiques. De fait ces spécialistes, qui ont pourtant participé au groupe de travail réuni par la HAS, ne valident pas le chapitre « SPPT » des nouvelles recommandations de la HAS, et en réclament la suppression. Mais ils veulent rester impliqués : dans le fonctionnement des centres spécialisés pour la prise en charge des patients présentant des symptômes inexpliqués (centres qui devraient voir le jour prochainement), dans la sensibilisation et la formation des professionnels de santé et dans l’accompagnement des patients. Et souhaitent poursuivre les travaux « afin d’aboutir à une recommandation fondée sur les preuves et les données actualisées de la science », tout en tenant compte des recommandations de leurs homologues anglais, allemands et américains (qui ne reconnaissent pas le « Lyme chronique »).

 

A ce stade, c’est une véritable fronde qui s’organise autour des recommandations de la HAS et du SPPT. Déjà, le 3 juillet dernier, l’Académie nationale de médecine partageait sa « profonde déception ». Le 10 juillet, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) appelaient l’ensemble des médecins à ne pas tenir compte des recommandations sur le SPPT. Finalement, qui pour suivre l’avis de la HAS ?



Anne-Hélène Collin

Les dernières réactions

  • 21/07/2018 à 07:44
    rab74
    alerter
    les preuves, en médecine, ne sont pas toujours ce qu'elles ont l'air d'être....pourquoi refuser ce premier passage par antibio, plutôt que d'annoncer un parkinson à un patient, pour se rendre compte, au décours d'une antibiothérapie intercurrente, que parkinson avait disparu? ça me rappelle la position de l'académie de médecine face à Pasteur (microbes vs génération spontanée) et Semelweis (hygiène anti microbienne vs malchance pour les fièvres puerpuerales). Combat d'arrière garde prudente, ou, je n'ose le croire, emprise sectaire?
  • 21/07/2018 à 10:25
    brucine
    alerter
    Il ne faut pas faire dire à la HAS (c'est-à-dire au consensus médical international) ce qu'elle n'a pas dit.

    L'antibiothérapie est constante (mais variable dans les molécules et protocoles) dès lors qu'un signe clinique ou biologique a été détecté, et selon l'une des multiples manifestations pathologiques mises en cause.

    Le consensus règne aussi sur l'abstention thérapeutique à titre préventif, parce qu'aucune étude ne démontre son intérêt, mais que ses inconvénients sont documentés (effets secondaires des antibiotiques, aggravation de la pathologie chez le sujet immunodéprimé....): ce même consensus que nous devrions mettre en avant au comptoir repose sur la prévention primaire (vêtements, répulsifs) et secondaire (examen après promenade) alors même que seulement un maximum de 5% des morsures de tiques est potentiellement contaminante.

    La fronde ne porte que sur le SPPT avec une sorte "d'effet Lévothyrox": il semble impossible de le décréter, voire de ne pas le confondre avec un certain nombre de pathologies chroniques (articulaires, neurologiques...) au risque de l'abstention de traitement de ces dernières sans recours (et encore, puisque l'anamnèse est importante) à un centre spécialisé.

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