Afrique : les défis liés à la santé

Les Rencontres Africa 2018, qui se déroulent à Paris les 24 et 25 septembre, ont mis cette année en avant la thématique de la santé. Les pays africains sont en effet confrontés à deux grands défis : les maladies infectieuses transmissibles et les épidémies comme Ebola ; les maladies non transmissibles qui se sont développées ces dernières années : pathologies cardiovasculaires, diabète ou encore conséquences des accidents de la route. S’ajoutent à ces problèmes majeurs, celui de la forte mortalité mère-enfants qui représente 50 % des décès en Afrique. Or, les professionnels de santé africains ne représentent que 3 % des professionnels de santé dans le monde. 

Plusieurs pays africains comme le Congo, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont cependant mis en place des politiques de santé ambitieuses pour développer l’accès aux soins. Le Sénégal a notamment investi 38 milliards de Francs CFA pour augmenter les structures sanitaires sur son territoire. Les 77 districts de santé comptent ainsi 102 centres de santé. L’idée est de désengorger les urgences hospitalières. « Entre 2015 et 2018, nous avons recruté près de 2 800 infirmiers et sages-femmes. Le problème est d’avoir des compétences dans nos centres sanitaires et donc de former les professionnels de santé », souligne le D^r Aloyse Diouf, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de la Côte d’Ivoire insiste, quant à lui, sur la priorité donnée à la réduction de la mortalité des mères et des jeunes enfants. Le Sénégal accorde ainsi la gratuité des soins aux femmes enceintes pour leur accouchement. 
Car l’accessibilité financière aux soins est l’un des autres enjeux de la santé en Afrique. « Nous voulons mettre en place une couverture maladie universelle d’ici 2030 », affirme Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé et de la Population de la République du Congo. Un objectif partagé par le Sénégal et d’autres pays africains. Mais pour l’atteindre, il faut mettre en place un système d’information national. Or, comme l’a remarqué Dorothée Kinde-Gazard, présidente du comité scientifique de la CIMSA (Conférence internationale des ministres de la Santé et des ministres des Technologies de l’information et des communications sur la sécurité des soins en Afrique), seuls 39 % des ministères de la Santé africains disposent d’une direction de l’informatique.

Se pose enfin le problème de l’accessibilité géographique des soins. La télémédecine est l’une des solutions pour les autorités africaines. Faut-il encore avoir les équipements et des professionnels de santé formés. Les pays cherchent donc des partenariats solides avec d’autres pays mais aussi avec des sociétés du secteur privé. Le Sénégal travaille ainsi avec la Chine qui l’appuie dans la construction d’infrastructures et la formation des ressources humaines. Le pays compte en outre 3 900 établissements de soins privés à but lucratif et 150 établissements privés à but non lucratifs.