Dépistage du Covid-19 : la HAS ouvre la voie à certains tests en pharmacie

Alors que le ministère de la Santé est fier des 1,2 million de tests de dépistage du Covid-19 réalisés par semaine malgré des « embouteillages » reconnus par Olivier Véran, les alternatives pour soulager des laboratoires débordés sont les bienvenues. L’une des solutions pourrait se trouver dans les tests salivaires (voir notre article du 19 septembre), qui ont reçu, le 18 septembre, un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) pour leur utilisation et leur remboursement, d'après des résultats préliminaires. Sous conditions cependant : uniquement dans le diagnostic des malades symptomatiques (dans la limite de 7 jours après le début des symptômes et non hospitalisés), de préférence chez les personnes pour lesquelles le prélèvement nasopharyngé est difficile voire impossible à réaliser, tels que les enfants, les personnes âgées, les patients avec troubles psychiatriques. « Bien que les prélèvements salivaires soient un peu moins sensibles chez les personnes symptomatiques que les prélèvements nasopharyngés, leurs performances sont suffisantes pour être acceptables », explique le P^r Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Elle ne les recommande toutefois pas pour les personnes asymtomatiques chez qui les tests sont peu performants : « Nous raterions 3 personnes positives sur 4 ».

Les tests salivaires sont très simples : « il suffit de cracher dans un tube », schématisait la présidente de la HAS, ou d'aspirer la salive à la pipette. Ce qui permet à tous les professionnels de santé, « y compris les pharmaciens d’officine », et même les patients en auto-prélèvement, de le pratiquer. En pratique, la salive peut être prélevée à tout moment et il n’y a pas d’interaction avec l’alimentation. « Nous recommandons d’apporter le prélèvement au laboratoire dans les 48 heures », précise le D^r Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS. Reste à définir la place de ces tests dans la stratégie globale de dépistage du Covid-19, qui doit prendre en compte les résultats définitifs de leur performance, ainsi que la performance des tests antigéniques rapides, toujours en cours d'évaluation. Sans compter le chemin administratif des autorisations (ANSM, Assurance maladie, etc...).

Pour l'instant, l'avis concerne les prélèvements salivaires suivis, comme les prélèvements nasopharyngés, d’une amplification par RT-PCR, seule technique validée pour l’analyse. Les tests salivaires ont pour intérêt de réduire les risques de contamination du personnel soignant, d’être moins gênants pour les patients, et de ne pas nécessiter de matériel, tels que les écouvillons, à risques de pénurie.

Mieux tolérés, plus simples à réaliser, les tests salivaires pourraient être demandés en grand nombre et « augmenter l’engorgement au niveau de la phase analytique (étape de RT-PCR) », prévient la HAS. Ce qui ne va pas réduire les délais d’obtention des résultats…