Covid-19 : vers une deuxième vague ? - 09/07/2020 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
09/07/2020 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Covid-19 : vers une deuxième vague ?

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« Il faut se préparer à une reprise de l’épidémie, voire à une deuxième vague », prévenait le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, dans un entretien accordé au Figaro le 8 juillet. Même discours pour Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, ce 9 juillet dans Le Monde. « Tout ce qui se passe dans l’hémisphère Sud nous fait dire que, même si ce virus est moins saisonnier qu’un virus grippal, il s’en rapproche quand même par certains côtés. Et on ne voit pas comment on éviterait un retour du virus dans l’hémisphère nord à l’automne, donc une possible deuxième vague en octobre-novembre. » Voire plus tôt. « Cela reste à l’état de crainte, mais nous redoutons qu’elle soit un peu plus précoce », expliquait le Pr Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, à Paris (AP-HP), ce jeudi 9 juillet dans la matinale d’Europe 1. Dans son service, les équipes ont l’impression de revoir « arriver des malades avec Covid aigu, alors qu’on n’en voyait plus depuis plusieurs semaines ».

« Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique », continue Jérôme Salomon. En clair, c’est le relâchement de plus en plus flagrant des mesures barrières et du port du masque en public qui est visé. Dans son point épidémiologique du 2 juillet, Santé publique France faisait état d’une diminution de l’adoption systématique des mesures de prévention (- 15 points depuis la sortie du confinement, pour atteindre 73,2 % de la population adulte en France métropolitaine) et de mesures d’hygiène et de port du masque qui ne progresse plus (52,4 % de cette population porte un masque en public).

Le choix d’un confinement ciblé

Depuis le 9 mai, Santé publique France a comptabilisé 304 foyers de transmission sur tout le territoire national (chiffres au 1er juillet) et 101 en Ehpad. « Il faut se préparer et tout faire pour éviter le confinement général, car les citoyens, probablement, ne l’accepteraient pas », explique Jean-François Delfraissy, qui propose, en cas de retour du virus, que les « anciens » puissent contribuer à ce qu’une vie sociétale se poursuive en se protégeant. Un confinement ciblé qui, depuis le début de sortie de crise, peine à être prononcé (voir notre actualité du 6 juillet). « En tout cas, cette hypothèse est sur la table. Mais rien ne doit être imposé. C’est un choix de citoyen », poursuit l’infectiologue.

Une transmission par l’air ?

L’hypothèse d’une diffusion du Sars-CoV-2 dans l’air est de plus en plus évoquée. Lors de son point du 7 juillet, l’OMS reconnaissait l’émergence de preuves d’une transmission par aérosol.

Dans une webconférence organisée ce 9 juillet par la revue Pharmaceutiques sur la post-pandémie, la Pr Karine Lacombe, cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine à Paris (AP-HP), se veut rassurante. « Ce n’est pas le mode de transmission majeur. Le virus a un taux de reproduction qui est bien documenté, entre 2,5 et 3. Si le virus se transmettait excessivement par l’air, on aurait un taux de reproduction aux alentours de 10. »

Toujours est-il que ce virus, « on n’a jamais dit qu’il avait disparu », rappelle Éric Caumes. La plupart d’entre nous n’ont jamais dit que l’épidémie était derrière nous. Au contraire, il est probable que la plus grosse partie de l’épidémie soit encore devant nous. D'ailleurs, l’OMS a alerté pour dire qu’on n’avait pas encore atteint le pic épidémique. Même si la vision de l’OMS était planétaire, on peut dire qu’en France il en est exactement de même. »



Anne-Hélène Collin

Les dernières réactions

  • 10/07/2020 à 07:50
    rab74
    alerter
    de toutes façons, les gestes barrières ne sont plus respectés, il n'est que de constater la flambée des gastroenterites, rhumes et angines, eux aussi normalement limités par l'application des précautions classiques. la 2eme vague n'attendra pas forcément l'automne.
  • 10/07/2020 à 11:27
    roller33
    alerter
    Saisonnier ?

    Actuellement, en Arizona ( USA, hémisphère nord, plus de 3500 km de l'équateur ), on observe des températures de 44° C minimum en journée ( avec 15 à 24% d'humidité donc relativement sec ).

    Or on constate aussi une flambée de cas de COVID-19.

    Le nombre total de cas en Arizona a dépassé les 50 000 le 21 juin et a doublé pour atteindre plus de 100 000 en deux semaines.

    Voici quelques-uns des principaux jalons de cas par date signalée:

    Premier cas: 26 janvier
    100 cas: 21 mars
    1000 cas: 30 mars
    10000 cas: 8 mai
    25 000 cas: 6 juin
    50000 cas: 21 juin
    75 000 cas: 30 juin
    100 000 cas: 6 juillet

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