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Mandatées par la Direction générale de la santé (DGS), plusieurs sociétés savantes menées par la Spilf (Société de pathologie infectieuse de langue française) viennent de présenter leurs recommandations sur la borréliose de Lyme, dans une session exceptionnelle des 20e Journées nationales d’infectiologie, qui se déroulait à Lyon ce vendredi 7 juin. Associées au groupe de travail conduit par la Haute Autorité de santé pour élaborer les recommandations de bonnes pratiques de 2018, ces sociétés savantes s’étaient finalement désunies, laissant la HAS présenter ses recommandations seule, ce qui n’avait pas fini d’alimenter la polémique.
Dans ces recommandations 2019 concurrentes de la HAS, pas de SPPT (pour Symptomatologie/Syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique), forme de Lyme chronique et source de discorde. Mais « des symptômes persistants et polymorphes après une borréliose de Lyme documentée ou suspectée » y sont décrits et attribués à une borréliose de Lyme, d’autres maladies vectorielles à tiques, ou une co-infection. Cette catégorie regroupe des patients « qui ont été traités de manière adéquate pour une borréliose documentée mais qui ne présentent plus de signes objectifs d’une infection active » et « les patients traités ou non traités consultant pour une suspicion de borréliose de Lyme (non confirmée). Les symptômes sont attribués à une borréliose de Lyme par un membre de la famille ou par le patient lui-même, souvent après une recherche sur Internet. » Toutefois, « un autre diagnostic est porté chez 80 % d’entre eux », précisent les auteurs sur la base de 6 études internationales dont 3 études françaises : un « Lyme » peut cacher une pathologie neurologique, rhumatologique, psychiatrique ou encore auto-immune.
Que faire des 20 % de patients qui restent ? Dans leurs recommandations, les sociétés savantes françaises insistent sur l’accompagnement des patients, les médecins devant « se concentrer sur des explications plus élaborées et personnalisées ». Pas de traitement anti-infectieux d’épreuve, comme recommandé par la HAS. Pas d’antibiothérapie prolongée non plus. Elle n’a pas sa place, selon les auteurs, puisque le facteur déclenchant a disparu, et qu’elle n’a pas fait preuve de son efficacité dans les études de contrôle de haute qualité. « De tels traitements peuvent conduire à une amélioration, mais ils seront incomplets et ne seront pas différents de ceux observés avec un placebo, ajoutent les auteurs. En outre, ces traitements sont associés à des risques et à une sélection de la résistance bactérienne. » Et de piquer : « Pour rester cohérents et crédibles, les médecins ne doivent pas suggérer un traitement antibiotique pour donner l’impression d’avoir entendu le patient et prétendre avoir répondu à ses attentes, et encore moins dans l’intention de montrer que l’antibiothérapie est inutile. »
A peine publiées, ces recommandations font réagir la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT), qui défend avec ferveur le Lyme chronique. Dans une lettre adressée à la Spilf, elle remet déjà en cause toutes ces conclusions. « On garde le cap », maintient quant à elle la Haute Autorité de santé, jointe le jeudi 6 juin par Le Moniteur des pharmacies. L’autorité s’était engagée à effectuer une mise à jour de ses recommandations au moins tous les deux ans, en fonction de l’évolution des connaissances.
Une réunion avec les sociétés savantes françaises est annoncée le 10 juillet prochain.
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