Formation professionnelle : division entre les syndicats patronaux sur le choix du nouvel opérateur

Le 31 décembre 2018, les vingt organismes paritaires collecteurs (OPCA), qui collectaient jusqu’à présent les fonds de la formation professionnelle, seront fusionnés en onze opérateurs de compétences (OPCO). Ces nouveaux organismes seront chargés de la collecte pour le financement de la formation continue et des contrats d’apprentissage et de professionnalisation dans chaque branche professionnelle.

Pour la branche « pharmacie d’officine », Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), trouve logique et cohérent d’opter pour l’OPCO de la santé, rejoignant en cela la vox populi qui s’est exprimée pour ce choix à plus de 95 % côté titulaire et plus de 97 % côté salariés, dans un sondage mis à disposition par ce syndicat. Il ne comprend donc pas le choix de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) d’embarquer la profession dans l’OPCO des services de proximité et de l’artisanat, dénonçant en l’occurrence un choix politique dans la lignée de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), au demeurant adhérente de l’Union des entreprises de proximité (U2P).

Philippe Gaertner, président de la FSPF, revient sur les raisons de son choix. « Au sein de l’OPCO de la santé qui rassemble déjà les établissements de santé, les hôpitaux publics, les cliniques privées et les maisons de retraite, soit près de 2,5 millions de salariés, les professionnels de santé libéraux ne représenteraient que 10 % et ne feront donc pas le poids. De plus, notre culture d’entreprise est plus proche de celle des commerces de proximité que de celles de ces grandes structures de plus de 50 salariés », explique-t-il, ajoutant que ce choix est neutre sur le contenu des formations de chaque branche professionnelle. Pour lui, en choisissant l’OPCO des entreprises de proximité, « c’est la meilleure façon de pouvoir défendre au mieux les intérêts des salariés de l’officine, d’être en capacité d’aller chercher l’argent auprès de France compétences, l’agence d’Etat chargée de la collecte et de la distribution des fonds mutualisés aux différents OPCO ». Il espère être suivi dans ce choix par les centrales syndicales de salariés.