Installation des médecins : les patients conscients des limites de l'incitation - 04/11/2015 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
04/11/2015 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Installation des médecins : les patients conscients des limites de l'incitation

Incitation ou coercition ? Le CISS pose la question de l'installation des médecins dans les déserts médicaux DR

Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), qui représente les patients, a préconisé de soumettre les médecins à « des autorisations d'installation » afin de mieux les répartir sur le territoire et de lutter contre les déserts médicaux.

« Nous cotisons tous à l'Assurance maladie », rappellent, dans un communiqué commun publié le 4 novembre, le CISS, qui regroupe une quarantaine d'associations, l'Association des accidentés de la vie et l'Union nationale des associations familiales. « Il est légitime de trouver le retour de cette cotisation : la possibilité d'accéder aux soins »

Or ce droit est nié, selon ces associations, par l'existence de déserts médicaux. Plus de la moitié des Français déclarent ainsi « avoir été au moins une fois dans l'impossibilité de consulter un médecin spécialiste dans un délai raisonnable », et près de 30 % un généraliste, dénonce le CISS. 

Pour le CISS, ces difficultés sont largement liées à la densité des médecins dans les territoires. Le collectif dénonce l'inefficacité des mesures incitatives, comme les aides financières à l’installation dans les zones nécessiteuses.

Il réclame ainsi d'encadrer l'installation des médecins grâce à une « carte sanitaire opposable » localisant « les besoins en ouverture de cabinets médicaux » et « en soumettant les médecins à une demande d'autorisation administrative en vue de leur installation ».

Le CISS souhaite que la prochaine convention médicale, qui sera négociée en 2016, contienne « des mécanismes de désincitations dans les zones en surdensité ».

Des honoraires en fonction de l'utilité

Autre solution mise sur la table, la limitation des dépassements d'honoraires dans les zones surmédicalisées pour éviter que la moindre activité ne soit compensée par l'augmentation des tarifs.

A contrario, le CISS propose d'« augmenter la rémunération forfaitaire des médecins qui acceptent de s'installer dans les déserts médicaux » et d'encourager « le transfert de certains actes médicaux vers des professionnels de santé non médecins formés à ces actes ».

Dans un sondage BVA réalisé par téléphone du 22 au 24 octobre auprès de 1001 personnes, la majorité (60 %) des personnes interrogées estime que le manque de médecins dans certains territoires résulte « avant tout » de leur mauvaise répartition sur le territoire, bien davantage que de « l'insuffisance de médecins formés » (16 %).

Plus de 7 Français sur 10 pensent que les pouvoirs publics devraient intervenir, dont 38 % « en accordant plus d'avantages aux médecins prêts à exercer dans les déserts médicaux » et 29 % en « limitant l'installation dans les zones où ils sont déjà en nombre suffisant ».



Laurent Lefort avec l'AFP

Les dernières réactions

  • 05/11/2015 à 09:13
    NONO
    alerter
    Et bien voilà, enfin des personnes qui se posent les bonnes questions...
  • 05/11/2015 à 11:53
    ppp
    alerter
    Je pense plutôt que si l’État cessait de pressurer les gens qui travaillent, de leur mettre des bâtons dans les roues, de les surcharger d'administratif. De transférer la gestion de la sécu aux professionnels(1/3 payant) cessait de se défausser sur des mutuelles plus soucieuses de financer leur image (publicité) que de financer les professionnels de la Santé.
    Bientôt le désert pharmaceutique sera équivalent à celui des médecins.
    Officines invendables, regroupement vers de grosses officines, sans âmes, fini le lien social.
    C'est dans la liberté que l'intérêt reviendra, pas dans la contrainte.

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